Plaisir d’humour, d’Alphonse Allais

Alphonse Allais, considéré par certains comme l’un des plus grands conteurs français, est connu avant tout pour son humour acerbe voire absurde, peuplé de calembours et de jeux de mots. Aujourd’hui, je vais vous parler d’un recueil qui regroupe une quarantaine de ses petites histoires.
Ce livre, je l’ai trouvé au fin fond de mon CDI de collège le jour du grand débarras. Il a à son compteur 50 ans de lecture par des élèves boutonneux et maladroits qui l’ont feuilleté négligemment. Les pages jaunies et cornées, la couverture vieillie et déchirée, il n’est pas en bon état mon recueil. Qu’importe, je veux lui donner une seconde vie, et pour cela, rien de mieux qu’une lecture passionnée.
Car on ne peut être qu’émerveillé face à cette écriture de l’insolite et de l’anecdote : « Il y a des personnes sur terre auxquelles, point comme à d’autres, arrivent les plus saugrenues aventures. Et le plus terrible, dans leur cas, c’est que, loin de songer à plaindre les pauvres gens, tout le monde s’accorde à rire de leurs mistoufles. »
Le livre est composé de multiples contes, très courts, quarante au total. Une lecture fragmentée donc, idéal pour les trajets en bus ou métro jusqu’à la fac, jusqu’au bureau, ou les longues minutes passées dans les salles d’attentes variées. Les thèmes abordés sont très divers, le genre humain étant étudié sous toutes ses formes, notamment les plus loufoques. Cela va des soldats culs-de-jatte, aux cousins germains jumeaux en passant par les collectionneurs d’haricots. On retrouve bien sûr certains des pastiches très célèbres du critique d’art Francisque Sarcey, une des cibles favorites de notre auteur. C’est une mise en bouche très agréable pour découvrir l’écriture si particulière d’Allais, une écriture dont on manque aujourd’hui, la presse acerbe ne montant plus à ce niveau de nos jours. Très léger, très humoristique, ces contes ne souffrent pas de lourdeur comme on pourrait le craindre et cela est sûrement du au judicieux choix d’une narration courte.
Il y a vraiment peu de choses à rajouter pour ce recueil simple et vivifiant, un bon remontant pour ceux qui voient déjà s’approcher à grands pas la fin de leurs vacances et la reprise de leur boulot ! Je finirais sur ces mots d’Allais, bien avant-gardistes pour leur époque :
« Un journal sans papier ! Une revue sans papier ! Un roman sans papier ! Et pourquoi pas ? »

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