20 jours après le dernier billet, je reviens avec une bonne excuse pour mon retard : je participe au NaNoWriMo, et je ne suis pas en avance pour ce défi fou qui consiste à écrire 50 000 mots en un mois. Donc le peu de temps que j’ai pour écrire, c’est dédié à ça. Si vous participez aussi, venez me faire un coucou, mon pseudonyme est le même qu’ici !
Pour les prochains billets à venir, j’en consacrerai un aux matchs de la rentrée littéraire de Price Minister, et un autre pour faire le bilan du ce NaNoWriMo 2014 justement. Bon, en avant pour la chronique d’aujour’hui à présent…
Je n’ai jamais vraiment su quoi penser de Beigbeder. En règle générale, je n’aime pas les auteurs contemporains connus. Surtout que lui, on a l’impression, qu’il veut à tout prix être connu, ce qui me pose doublement problème. Mais j’aime à croire que les livres peuvent finir par vivre sans leurs auteurs, c’est pourquoi j’ai laissé sa chance à Oona & Salinger, et j’ai presque bien fait.
Salinger, c’est L’attrape-coeur, au même niveau pour moi que Le cercle des poètes disparus, c’est dire comme il est bien placé dans mon panthéon personnel des œuvres à retenir. Oona, c’est une jeune fille riche, enfant d’un prix Nobel de littérature qu’elle ne voit jamais et futur Madame Chaplin. Dans ce roman, Beigbeder tisse entre eux une histoire d’amour comme on en fait plus, des je t’aime moi non plus, ou des je t’aime mais c’est trop tard.
J’ai eu beaucoup de mal avec ce livre, je ne sais pas si je l’ai aimé ou pas. J’ai adoré ces personnages si bien dessinés, si bien décrits. On croise notamment Truman Capote, Eugene O’Neill, Scott Fitzgerald… Et cette fresque de visages est un vrai régal, qu’ils soient connus ou non d’ailleurs. J’ai apprécier être plongée dans la jeunesse de Oona et Salinger, puis suivre cet amour qui s’étire en filament, jusqu’à la rencontre qui lui changera sa vie à elle et son saut à corps perdu dans l’armée pour lui. On peut également suivre une correspondance entre ces deux héros, à partir du moment où ils sont séparés, et croyez-moi, rien que pour ces lettres bouleversantes, le roman vaut le coup d’être lu. Plus généralement, le livre se lit très facilement, sans pour autant être dénué de style et d’intérêt du point de vue de la langue : non, c’est même plutôt bien mené de ce côté-là.
Ma seule réclamation : mais pitié, faites taire l’ego de cet homme ! Je pense que Beigbeder aime se faire détester, je ne le comprends pas autrement. Alors qu’on se sent bien avec les personnages, avec cette histoire et donc avec sa plume à lui, eh bien, ça ne lui suffit pas, il faut qu’il ramène sa fraise à tout bout de champ, parfois par des moyens vraiment superficiels. « Et moi, et moi, et moi. » Ce phénomène, qui a surtout lieu dans la première moitié du livre, est vraiment perturbant, gênant, énervant, et personnellement, ça m’a un peu (beaucoup) gâché ma lecture du livre. Cet homme essaie par tous les moyens d’apparaître au cœur de son œuvre, mais il serait bon qu’il comprenne que son œuvre se suffit à elle-même pour laisser sa trace dans l’histoire (avec un tout petit « h »).
En résumé, pour ce roman, je dis « oui, mais ».
Frédéric Beigbeder, Oona & Salinger, aux éditions Grasset, 19€.
Je laisserai une chance à ce livre bien que toutes les « oeuvres » de cet auteur me soient tombées des mains par le passé et j’émets les mêmes critiques que toi concernant son ego… Insupportable ! *yeux au ciel*
Merci pour ton avis, tres pertinant.
Ce livre est dans ma PAL car j en ai entendu parler dans la presse mais avec un avis relativement negatif pour cette ouvrage.
J ai une bonne impression du personnage lors de mes precedentes lectures bien qu effectivement le cote moi moi moi est bien present! mais grace a ton avis, je pourrai croiser les opinions
Rhoo pauvre Frédéric Beigbeder ! Vous êtes dures toutes les deux 😉
Je n’ai pas encore sauté le pas: lire du Beigbeder. Des années que j’y pense. Je me dis qu’il va falloir s’y mettre histoire de voir ce qu’il en retourne exactement.
Je réalise, en vous lisant, que votre article me suffit.
Je sais, c’est pas bien.
😉
En même temps, j’aurais du mal à vous le conseiller… Je crois que c’est le genre de lecture qu’on peut passer.
🙂
C’est marrant, je l’ai lu et j’ai à peu près le même avis que toi : « à lire, mais… » Disons que je ne sais trop quoi en dire. L’histoire est intéressante, les anecdotes, les personnages, l’écriture aussi est pas mal, mais ce n’est pas transcendant, et c’est vrai que Beigbeder a un ego surdimensionné, on se passerait d’ailleurs bien de ses retours sur sa vie. J’hésitais à écrire un billet dessus, et je me suis dit que j’avais trop peu de choses à en extraire.