Pourquoi tu choisis ce livre ?

Vaste question ! Comment choisit-on nos lectures plaisir ?

1. A la couverture

Très clairement, et un peu injustement, on choisit de feuilleter un livre, de lire sa quatrième de couverture car souvent sa couverture nous a tapé dans l’œil. Personnellement, un livre inconnu est invisible à mes yeux si sa couverture est trop sombre, si elle représente une image du film adapté, si le nom de l’auteur est plus gros que le titre, si elle est trop kitchouille, si elle est trop sobre. Quand on flâne sans but, ça doit nous taper dans l’œil !

2. Par sa renommée

Il y a de très grandes chances que je m’attarde sur un livre car j’en ai vaguement entendu parlé. S’il a tant de succès, droit à tant de médiatisation, je me dis toujours que c’est pour une bonne raison…

3. Car on le cherche

On a été convaincu par son booktubeur préféré, ou on veut le faire dédicacer par l’auteur ou c’est la nouvelle suite de sa saga préférée ! Très souvent, c’est dans ce même cas qu’on se rend compte que, décidément les grands formats, c’est trop cher.

4. Parce qu’on aime l’auteur

Parfois, il y a des auteurs à qui on reste fidèle car on sait que, sauf exception, on aimera tout d’eux. Dans mon cas, ça n’arrive vraiment jamais mais je peux comprendre les lecteurs dans ce cas.

5. A cause de sa taille, de son prix

Combien de fois j’ai acheté un livre car je cherchais un petit poche au rayon polar à m’enfiler pendant mon voyage en train. Combien de fois j’ai craqué sur un livre quelconque car il était à 1€.

6. A cause de son édition

Et pour ma part, je préciserai même : les éditions de Noël. Chez moi, ça ne rate pas : chaque année, j’achète 4 ou 5 livres pour leurs magnifiques éditions spécial Noël. Mais il en va de même pour l’intégrale de telle saga, pour la version illustrée d’Harry Potter (en fait, pour n’importe quelle nouvelle édition d’Harry Potter….), parce qu’on a retrouvé chez un bouquiniste la version de notre enfance de tel ou tel roman, etc.

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7. Pour coller à son envie

Très souvent, il arrive vers l’automne que je parte à la recherche d’une romance cosy. En hiver, je vais vouloir un thriller haletant. Au printemps, plutôt des livres de développement personnel, etc. Parfois, j’ai envie de poésie, ou d’une saga jeunesse…

8. Par sa quatrième de couverture

Personnellement, ça me permet surtout de savoir ce que je ne veux pas lire. Les premiers mots me l’indiquent : par exemple, en ce moment, je ne veux lire que des histoires contemporaines. Globalement, je n’aime pas les romans qui se déroulent en Afrique ou en Amérique du Sud – ce n’est pas mon truc, tout simplement. Et si tu colles avec mon envie, si ça m’intrigue : bingo !

9. Par devoir

Eh, oui, même certaines de mes lectures plaisirs ont été réalisées à la suite d’un certain devoir que je me suis imposée, pour lire des classiques notamment. Grosse déception parfois (Balzac…), et grand amour par moment (Ah, Victor Hugo <3). Dans tous les cas, toujours une découverte.

10. Par curiosité

Une lecture en entraînant une autre. Tu lis un livre d’Amélie Nothomb, tu finis par ouvrir les autres. Tu lis un livre de Zweig, tu te procures ses biographies. Tu lis de la littérature russe : tu ne fais plus que ça pendant des mois. Tu lis un roman se passant pendant la Seconde Guerre mondiale et tu te dis qu’il serait peut-être tant que tu lises Le Journal d’Anne Franck…

11. Par précaution

Je donne régulièrement des cours particuliers de français et très souvent, j’essaie de conseiller des lectures à mes élèves pour qu’ils renouent avec la littérature – ou même tisse le premier lien. Je sais très bien qu’un truc à la mode, ça fonctionne mieux – ce n’est plus la génération Harry Potter… – et qu’il vaut mieux pour moi lire moi-même Divergente avant de le conseiller les yeux fermés…. Sait-on jamais ! J’imagine que le jour où je serais maman, j’opérerais de la même façon.

12. On ne choisit pas

Parfois les meilleures lectures plaisir sont celles qu’on ne choisit pas. Un cadeau de Noël, ce qui est tiré au sort avec notre bookjar, une lecture commune… Ce sont parfois des éléments extérieurs qui nous poussent à découvrir un nouveau livre.

Les Combustibles, d’Amélie Nothomb

« Non, je crois que le moment est venu de rire de ces belles paroles. Et de brûler Kleinbettingen. Je vais vous dire : L’Honneur de l’horreur a été écrit par quelqu’un qui n’avait pas faim, et mon article d’il y a huit ans sur L’Honneur de l’horreur a été écrit par quelqu’un qui n’avait pas froid. Alors au feu ! »

J’ai lu mon premier Nothomb. Voilà, il fallait bien ça arrive un jour. Pour l’occasion, j’ai jeté mon dévolu sur un livre qu’on m’a conseillé : Les Combustibles. Je n’ai toujours pas compris pourquoi c’était classé dans romans, alors qu’il s’agit plutôt d’une pièce de théâtre, mais bon.

Nous sommes en tant de guerre, c’est la famine et l’hiver. Dans le salon d’un appartement, trois personnes se réunissent autour d’un poêle : deux étudiants – un couple – et un professeur. Il ne reste plus de mobilier à brûler, seule la bibliothèque est encore sur pieds. Une autodafé pour se réchauffer ? Il n’y a plus beaucoup d’autres choix. L’Université détruite, il faut à présent prendre la responsabilité de réduire en cendres quelques parcelles – peut-être les dernières – de culture. Dur choix à faire. Alors que la jeune femme serait prête à tout pour une once de chaleur, les discussions et les disputes s’enchaînent sur la vraie valeur des écrits et des auteurs. Qui vaut d’être jeté dans les flammes ?

Je n’ai pas été convaincue du tout par ce livre qui veut brasser des choses assez profondes mais ne fait que les effleurer en prenant un ton faussement dramatique. C’est de la copie de théâtre, c’est assez pathétique. Il y a de grandes phrases, de grands sentiments, de grands tourments mais on sent une plume pas du tout persuadée de ce qu’elle écrit. On a voulu imiter la complexité tragique et par moment ça fonctionne… malheureusement c’est loin d’être le cas de la plus grande partie du livre.

C’était bien parti pourtant : le sujet m’intéressait. Mais au fond, il n’a pas été abordé. Cela s’est résumé en « moi, j’aime parce que c’est beau » et c’est tout, pas d’autres arguments. De plus, on tombe dans des topoï vieux comme le monde, notamment en ce qui concerne les relations amoureuses et l’université un peu soixante-huitarde. Toutefois, les personnages rattrapent le coup car même s’ils constituent l’essence de ce livre un peu décevant – puisqu’il ne s’agit que de dialogues – leurs caractères sont bien tracés et très intéressants. Ils s’opposent et s’attirent, les relations entre eux sont parfois très intrigantes et bien travaillées.

Je ne pourrais pas dire grand chose de plus de ce livre très court qui m’a semblé un peu bâclé alors que l’idée de départ était excellente. Mon avis est très mitigé et je ne sais vraiment pas si je vais recommencer l’expérience Amélie Nothomb. Avez-vous lu d’autres livres d’elle que vous pourriez me conseiller ?

Amélie Nothomb, Les Combustibles, aux éditions Le Livre de Poche (13946), 4€10.