La Dame de pique d’Alexandre Pouchkine

Ah, littérature russe… mon amour ! Découvert il y a longtemps mais toujours aimé avec autant de fougue, de passion, jamais mon attachement envers toi ne faiblira. Mais malgré ça, un de tes auteurs phares, j’ai dénommé Alexandre Pouchkine, ne m’était pas encore bien connu. Il fallait pallier à ce terrible manque. La Dame de pique, célèbre nouvelle fantastique, m’a sauvée.

Cet auteur est un touche-à-tout côté genre littéraire ; on se souviendra notamment d’Eugène Onéguine, roman en vers, dont la chronique ne va pas tarder à poindre le bout de son nez sur ce blog. Pour vous le faire découvrir en douceur (quoique, Pouchkine est vraiment très accessible et plutôt jouissif tellement c’est bien écrit), je vais donc commencer par cette courte nouvelle mais qui fonctionne comme un roman.

L’histoire débute par une soirée tranquille entre cinq hommes en train de jouer. La discussion s’oriente vers la grand-mère de l’un deux qui connaîtrait une combinaison de trois cartes pour gagner à coup sûr au jeu du pharaon et donc gagner de l’argent facilement. On est transporté tout d’un coup aux côtés de cette dame, Anna Fédotovna et sa jeune demoiselle de compagnie Lisabeta Ivanovna. Hermann, officier du génie, séduit cette dernière et sous prétexte de la rejoindre dans sa chambre, pénètre dans celle, voisine, d’Anna. Il lui demande de lui révéler les trois cartes secrètes mais celle-ci meurt… de peur. Plus tard, après être aller à l’enterrement de la dame, Hermann voit son fantôme qui partage avec lui l’astuce gagnante. Le jeune homme se précipite alors au jeu pour s’enrichir. Mais la vie lui jouera un tour. Je ne révèle rien de la fin tellement elle est savoureuse.

Cette nouvelle est vraiment très facile d’accès, agréable et rapide à lire pour ceux qui n’ont pas le temps. Le côté fantastique rajoute un saveur particulière, la chute est vraiment à tomber… (jeu de mot facile j’avoue). Toutefois, je suis habituée à plus de psychologie ; ici, les personnages me paraissent très lointains, mais pour une nouvelle c’est tout à fait normale. Tout se résume à l’action, à la passion de l’enrichissement par le jeu (solution de facilité) qui l’emporte sur l’amour, l’honneur, l’honnêteté. Mais ceux qui veulent tromper le destin vont s’apercevoir qu’on ne peut rien contre lui, il gagne toujours. L’écriture est naturelle et vivante, elle rebondit à chaque phrase et jaillit à chaque lettre, un vrai régal. Une belle leçon de vie pour une lecture très divertissante, cette fiction fantastique est un très bon moyen pour faire connaissance avec « l’homme le plus intelligent de Russie » (Nicolas Ier).