Le coeur d’une autre, de Tatiana de Rosnay

C’est sur Twitter que j’ai découvert l’auteure Tatiana de Rosnay (quel nom d’écrivain tout de même ! Ça me rappelle une prof de collège qui s’appelait Mme Subtil, pas mal hein ? Bref.) J’avais déjà croisé ce nom à plusieurs reprises dans les couloirs des librairies, toujours en bonne place sur les rayons. Je me suis dit que je passais peut-être à côté de quelque chose, j’ai donc décidé d’en savoir plus. Et quel meilleur moyen pour cela que de lire un de ses romans ? J’ai choisi Le cœur d’une autre, roman qui a été réédité en poche il y a deux ans. Une belle lecture qui m’incite à découvrir un peu plus l’univers de cette auteur.

Bruce, un quadragénaire solitaire et macho, un peu déprimé sur les bords, mène une vie assez ennuyeuse, papillonnant de femme en femme sans se fixer, sans forcément bien les traiter. Divorcé, il peut encore compter sur son grand fils pour égayer ses semaines. Mais un jour, c’est le choc, il souffre d’une pathologie cardiaque grave, seule une greffe peut le sauver. Mais plus les jours passent, plus il se rapproche de la mort. Heureusement, in extremis, l’opération de la dernière chance a lieu, sa vie est sauvée.

La vie suit son cours, Bruce reprend sa vie. Mais il remarque des changements dans son comportement : soudain il déteste le désordre de son appartement et fait le ménage à fond, il se rachète une garde-robe, toute en rouge Garance. Sa personnalité profonde change : sa façon de considérer les femmes évolue et quand il tombe en pâmoison devant les tableaux d’un maître italien de la Renaissance, Bruce commence à se poser de sérieuses questions. Serait-ce possible que tous ces nouveaux sentiments viennent de ce cœur qui n’est pas le sien ?

Le don d’organe est censé être anonyme, il le sait. Mais il doit savoir. Et quand il découvre que son donneur est une femme, une femme généreuse, passionnée mais aussi secrète, il part à la recherche de ce passé qui est, dans un sens, devenu le sien.

Entre la Toscane ensoleillée et la Suisse enneigée, son enquête va le mener à chercher des réponses concernant une existence qui n’est pas tout à fait la sienne sans lui être étrangère non plus, une vie peuplée de mystères que sa donneuse n’a pas eu le temps de dévoiler. Pour elle, pour son cœur, il part à la recherche de la vérité, quitte à bouleverser quelques vies, en commençant par la sienne.

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Le cœur d’une autre est un roman palpitant (c’est le terme !), passionnant mais aussi très doux et beau. La transformation de Bruce se fait sans brusquerie, et Tatiana de Rosnay a réussi à nous la rendre concrète (cette scène où le personnage redécouvre l’amour…!). L’auteure sait parfaitement équilibrer les dialogues, les scènes de questionnement ou d’action et les descriptions. Le choix d’une narration à la première personne est ici judicieux, voire nécessaire pour être au plus près du ressenti de ce personnage qui vit une situation complètement délirante et magique. Et on y croit avec lui, on veut en savoir plus sur cette femme qui lui a donné son cœur, ce qu’elle était, ce qu’elle a vécu, a-t-elle connu le vrai amour ? A-t-elle déjà été passionnée ? Où a-t-elle vécu ? Qui elle côtoyait ?

Allant au-delà des principes scientifiques, des remarques pragmatiques, Bruce croit en son cœur, fait confiance à celui qui lui à redonner la vie. Ce livre fait se poser beaucoup de questions sur le greffe d’organe, sur la place du cœur, vital, dans notre corps et dans notre âme. C’est vrai que tout cela est intrigant, mais n’est-ce pas également çà, le rôle de la créativité et de l’écriture, de nous interroger ? D’aller toujours plus loin ? Ce qui est sûr, c’est que ce livre met tout le monde face à une évidence : le don d’organe. Le don d’organe permet à notre existence de ne pas être vaine, c’est une raison de vivre, une raison d’espérer, une raison d’être engagé, une façon de ne pas complètement mourir, d’être utile à notre prochain, de sauver quelqu’un de la mort, d’être généreux ou à l’inverse de rester vivant et debout, et reconnaissant envers la personne qui nous a fait ce don.

« Je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit. Dans ma poitrine régnait une agitation inconfortable, une kyrielle de turbulences, comme si ce cœur étranger cherchait à s’évader du corps qui le retenait prisonnier. Il vibrait sous ma peau, chargé de secrets, d’un passé que j’ignorais, d’un mystère qui me fascinait. »

Tatiana de Rosnay, Le cœur d’une autre, aux éditions Héloïse d’Ormesson, Le Livre de Poche (31828), 6€60.S

 

Pour en savoir plus sur le don d’organe et avoir une carte de donneur :

http://www.dondorganes.fr/

http://www.france-adot.org/

Le Caveau de famille, de Katarina Mazetti

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En recherchant un article sur mon blog, je me suis vraiment étonnée de ne pas y trouver une chronique du Mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti. Sûrement parce que la lecture de ce roman, qui nous dévoile l’amour complexe entre la bibliothécaire Désirée et l’agriculteur Benny, remonte à avant la création de ce blog. Sa lecture m’a laissé une impression si forte que je me souviens encore de chaque fait, de chaque péripétie de ce livre si beau, si émouvant, si vrai. C’est donc tout naturellement qu’en croisant sa suite, Le Caveau de famille, dans ma médiathèque, je me suis précipitée sur celui-ci.

En recherchant un article sur mon blog, je me suis vraiment étonnée de ne pas y trouver une chronique du Mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti. Sûrement parce que la lecture de ce roman, qui nous dévoile l’amour complexe entre la bibliothécaire Désirée et l’agriculteur Benny, remonte à avant la création de ce blog. Sa lecture m’a laissé une impression si forte que je me souviens encore de chaque fait, de chaque péripétie de ce livre si beau, si émouvant, si vrai. C’est donc tout naturellement qu’en croisant sa suite, Le Caveau de famille, dans ma médiathèque, je me suis précipitée sur celui-ci.

En recherchant un article sur mon blog, je me suis vraiment étonnée de ne pas y trouver une chronique du Mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti. Sûrement parce que la lecture de ce roman, qui nous dévoile l’amour complexe entre la bibliothécaire Désirée et l’agriculteur Benny, remonte à avant la création de ce blog. Sa lecture m’a laissé une impression si forte que je me souviens encore de chaque fait, de chaque péripétie de ce livre si beau, si émouvant, si vrai. C’est donc tout naturellement qu’en croisant sa suite, Le Caveau de famille, dans ma médiathèque, je me suis précipitée sur celui-ci.

En recherchant un article sur mon blog, je me suis vraiment étonnée de ne pas y trouver une chronique du Mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti. Sûrement parce que la lecture de ce roman, qui nous dévoile l’amour complexe entre la bibliothécaire Désirée et l’agriculteur Benny, remonte à avant la création de ce blog. Sa lecture m’a laissé une impression si forte que je me souviens encore de chaque fait, de chaque péripétie de ce livre si beau, si émouvant, si vrai. C’est donc tout naturellement qu’en croisant sa suite, Le Caveau de famille, dans ma médiathèque, je me suis précipitée sur celui-ci.

Ce n’est pas un compte de fée des temps modernes même si Désirée peut passer pour une princesse (belle, intelligente, soignée) et Benny pour la grenouille (bouseux, en apparence inculte, pafois rustre et vieux jeu). La vie n’a pas été douce pour l’amour de ces deux personnes. Elle les a malmenés, eux ont parfois été faibles, bref, ils n’ont rien des héros des dessins animés de Walt Disney. Ce sont des personnages qui sont ancrés dans notre réalité, leur existence n’est pas palpitante mais elle peut refléter la nôtre et c’est une des raisons qui fait qu’on ne peut pas lâcher les livres de Katarina Mazetti. L’auteure sait manier ce doux et dangereux suspens des sentiments amoureux, elle nous tient avec de l’émotion et de la vérité. Son écriture intelligente a l’air tellement facile, même s’il n’en est rien, qu’elle nous désarme. C’est un bonheur de la lire : au fil des pages, savoir ce qui va se passer pour Désirée et Benny devient un besoin. Une oeuvre à lire de toute urgence.

Je me suis réveillée avec l’odeur de Benny sur l’oreiller. De savon, avec quelques touches de foin, d’huile de moteur et de café, et de la bouse de vache en note de tête. Pour paraphraser les pubs de parfums.

Ce jour-là était tellement étrange. Comme si j’étais sortie de ma vie et m’étais postée un peu plus loin. Mes pensées n’étaient que des griffonnages dans la marge, je faisais en quelque sorte l’école buissonnière loin de mon existence toute tracée, prévisible et somme toute assez agréable.

Katarina Mazetti, Le Caveau de famille (suite du Mec de la tombe d’à côté), aux éditions Actes Sud (Babel, poche 1137), 8€.