T. rex superstar, de Jean Le Loeuff

t-rex-superstar-l-irresistible-ascension-du-roi-des-dinosaures-785674

Vous ne le savez peut-être pas mais j’aime beaucoup l’histoire naturelle. Les dinosaures, la théorie de l’évolution, les écosystèmes, c’est mon truc. Mon plus grand bonheur dans la vie, c’est de visiter le muséum de ma ville, en apprendre plus sur l’histoire de la vie et ses ramifications, voir des squelettes d’espèces à jamais disparues. Et les dinosaures… ah les dinosaures ! Comme beaucoup, ils me fascinent, et parmi eux, il y en a un plus que les autres : le tyrannosaurus rex. Je suis sûrement victime de Jurassic Park (qui a fait pâlir plus d’un paléontologue…). Alors quand un français écrit un livre de vulgarisation pas débile sur le T. rex et les raisons de sa popularité, je ne peux que dire oui ! Aujourd’hui, je vous parle donc de T. rex superstar de Jean Le Loeuff.

La popularité du T. rex s’est depuis longtemps échappée des cénacles paléontologiques. Il rôde dans la littérature populaire, il est le héros des blockbusters hollywoodiens, il tourne dans ses spots publicitaires, son nom est devenu le synonyme de dictateur sanguinaire, il draine les foules vers les muséums. Et pour le moindre gamin fanatique de ces grosses bêtes, inutile de lui offrir la jolie figurine d’un gracieux Pentaceratops ou d’un bizarre Therizinosaurus : tout ce qui compte, c’est le T. rex, même s’il est très moche.

Ce livre retrace avec précision et humour toute l’histoire du tyrannosaurus : petite chronologie de la paléontologie, les différentes découvertes – dent, os, comportement, aspect… – à son sujet. Vous pourrez également savoir où en sont les connaissances aujourd’hui sur ce fabuleux animal (a-t-il des plumes ? A quoi lui sert ces deux petits bras ridicules ? etc.) mais aussi essayer de comprendre pourquoi il a tant de succès : comment cela a-t-il débuté ? Est-il toujours autant à la mode ?

L’écriture de l’auteur ne manque pas d’humour : c’est un livre très complet, il est vrai, avec beaucoup d’informations historiques, scientifiques, biographiques, mais le ton est loin d’être neutre et froid. Jean Le Loeuff y va de son petit grain de sel, n’hésitant pas à rajouter une référence ou une blague. Et croyez-moi, ça fait la différence. Ça ne décrédibilise pas du tout l’ouvrage, qui reste de base très intéressant, mais me faire rire devant un livre documentaire sur un dinosaure… il fallait oser, il fallait le faire !

3104839175_1_3_wcobziwc

Régulièrement, les pages sont enrichies d’illustrations, de schémas de l’époque pour mieux nous faire comprendre ce qui a influencé notre vision du T. rex, de la paléontologie, des dinosaures à travers les âges. Les chapitres et sous-chapitres ont la longueur parfaite pour ne pas nous perdre et nous dire tout ce qu’il y a savoir tout de même. Vous ressortirez de là avec une belle culture sur le roi des lézards tyran sans pour autant avoir fait des années de fac, et en plus, vous saurez deux trois petites choses (pas si petites d’ailleurs) sur le monde plus vaste de la paléontologie. Car l’ouvrage est également une excuse pour une petite balade dans cette science de l’histoire naturelle qu’on connaît finalement assez peu (même si on s’imagine tout connaître en ayant vu Alan Grant dépoussiérer un squelette de velociraptor dans le Montana…).

Un très beau voyage dans des ères si lointaines qui font rêver. J’ai dévoré ce livre en quelques jours et je vous le recommande avec beaucoup d’enthousiasme si vous êtes un tantinet intéressés par ce sujet.

Jean Le Loeuff, T. rex superstar, aux éditions Belin, 19€.

Jurassic Park, de Michael Crichton

jurassic_park_logoNiveau cinéma, je n’y connais pas grand-chose, je suis plutôt bon public : je regarde de tout. Si on met de côté les films Disney (souvenirs d’enfance chéris) et ceux du studio Ghibli (fascination du Japon), les films que j’aime au point de les revoir des dizaines de fois sont extrêmement rares, surtout si on zappe ceux que je regarde parce qu’ils sont des adaptations de livres que j’adore. Mais il y a une licence, que j’aime pour ce qu’elle est, que je connais par cœur, que je regarde tout le temps : Jurassic Park.

Alors, je préviens de suite, cet article n’est pas là pour parler de la qualité des films Jurassic Park, ou même de Jurassic World : de très bons youtubeurs ou blogueurs s’en sont déjà bien occupés avant moi.

41jcdhw2bmrl-_sx299_bo1204203200_J’ignore ce qui a fait que j’ai tant et tant aimé le premier film. Je l’ai vu assez jeune et depuis je ne m’en lasse pas. J’ai appris très tard qu’à l’origine de tout cela il y avait un livre. Il est vrai que je ne m’étais jamais posé la question auparavant : d’où venait cette idée ? Vous vous doutez bien qu’il me fallait me procurer ce livre. Et pour avancer dans mon RAT Edition Winter, rien de mieux que de passer à la lecture de Jurassic Park de Michael Crichton.

Pour la faire courte, Alan Grant (paléontologue), Ellie Sattler (paléobotaniste) et Ian Malcom (mathématicien spécialiste de la théorie du chaos) sont invités à rejoindre Hammond sur son île proche du Costa Rica – Isla Nublar – pour évaluer son parc. Tous pensent à un parc de loisir ou zoologique. Mais quelle surprise quand ils découvrent que l’attraction ici, ce sont les dinosaures. Des dinosaures recréent grâce à la génétique en plein essor dans ces années-là. Hammond a également invité ses deux petits-enfants pour visiter son île. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Entre un informaticien peu loyal, la mauvaise idée d’avoir créer des vélociraptors, un gène de grenouille qui met le bazar, et une coupure d’électricité, les dangers sur cette île sont nombreux.

MCDJUPA EC038

Alors, tout d’abord, pour évacuer dès maintenant cette question : le film se rapproche beaucoup du livre même si certains points sont modifiés. Des scènes ont été supprimées ou rajoutées pour rendre l’histoire plus télégénique mais aussi un peu moins chère à tourner (il y a notamment toute une scène avec une rivière… bref). Mais pour le fan, c’est absolument génial car certains éléments du livre qui n’ont pas été mis dans le premier film, et ont été insérés dans les films suivants. On enquête sur la trace de ces petites choses avec un grand sourire.

Concernant les personnages, on les retrouve pour la plupart, même si un ou deux secondaires n’ont pas été retransmis sur grand écran. La grande différence reste le traitement des personnages : Hammond n’est plus juste inconscient et drôle mais manipulateur, avare de pouvoir et toujours à la recherche de fric.

Si on s’éloigne du film, pour ne parler que du livre, je vais être franche : ce n’est pas très bon. En premier lieu, les personnages manquent cruellement de profondeur psychologique. Ils sont nombreux, on s’y perd un peu. Mais surtout, on ne comprend pas les relations entre eux, on ne sait rien de leurs peurs, de leurs caractères… On les regarde faire des actions, parler entre eux mais on ne se sent à aucun moment proche d’eux.

drwhu-jurassicpark

Pire que cela ! On n’arrive pas à s’imaginer les scènes du livre. Personnellement, je pense que quand on lit, notre imagination crée des images mentales de ce qu’on découvre : mais là impossible. C’est le bazar. Dès qu’il y a une scène d’action, on est complètement perdu, on ne voit pas du tout où veut en venir l’auteur. C’est le brouillard total. Et comme ce roman est censé être un thriller d’action, vous imaginez le problème…

Les personnages ne vont pas, l’action ne va pas (ce qui nous empêche vraiment de suivre l’intrigue), mais même le contexte, qui lui est logique, n’est pas agréable à lire. Tout le baratin sur la génétique au-début du roman fait penser à un essai journalistique qui n’aide pas vraiment à entrer dans le vif du sujet. Je lui ai trouvé un petit côté moralisant qui m’a complètement empêchée de rentrer dans le récit. Et je ne parle même pas de la traduction française parfois vieillotte qui refuse tout emprunt à l’anglais (bienvenue, donc, au Parc jurassique). Quant au style, à l’écriture, rien de bien intéressant ou de positif à rajouter : c’est mécanique, sans émotion. En fait, j’ai l’impression que l’auteur a oublié qu’il s’adressait à un lecteur, et qu’il a fait ça pour lui avant tout.

jurassic-park-steven-spielberg

Ce livre vaut-il alors le coup ? Clairement non. C’est une déception. A moins que soyez un grand fan du film, je vous déconseille vraiment ce roman qui n’a pour seules qualités que les dinosaures et son adaptation au cinéma.

Michael Crichton, Jurassic Park, traduit de l’américain par Patrick Berthon, aux éditions Pocket, 7€70.

rat-a-week