Sur un flot qui gronde

Voici une très courte nouvelle écrite il y a deux ans, pour faire suite à mon précédent article sur la Maison Victor Hugo. C’est de la rédaction de ce texte que m’est venue l’idée d’écrire tout un roman sur ce lieu de vie de Victor Hugo : Hauteville House à Guernesey.

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Hauteville House touchait le ciel de Guernesey du bout des tuiles. Elle se tenait, blanche et lisse, face aux remous de l’écume, dans une sorte de provocation. Au dernier étage, dans la chambre de verre, Victor apercevait l’île de Serck et les côtes françaises dans le lointain. Il tournait en rond. L‘immensité de la mer, l’immensité des nues gouvernaient cette cage transparente et se reflétaient dans les innombrables miroirs de la maison, jusqu’aux pièces les plus éloignées. Dehors, les escarpements croulant en noirs décombres contrastaient avec la fragilité des herbes hautes. Le fracas des vagues contre la falaise se répercutait sur la roche et parvenait jusqu’aux fenêtres ouvertes. Victor voyait sous son regard une lutte entre deux forces qui résonnait en lui. Un écho à sa propre vie, aux combats qu’il avait pu mener. Il se répétait qu’il devait réaliser quelque chose à la hauteur de cette vision, qui dépasserait les hommes, les englobant tout entier dans une unique fresque. Avec l’énergie de la nature à l’état brut. Il devait dépasser les murs de Hauteville, la grève de Guernesey.

Des rayons de soleil illuminaient le plancher de bois verni. Victor piétinait ces taches de lumière sans s’en rendre compte. Il portait les mains à son visage, se frottant les yeux ou le front, jetait parfois un regard sur la grande bibliothèque qui occupait tout un pan de mur. La maison poussa avec lui un soupir, faisant frémir les tapisseries et craquer les marches d’escalier.

Soucieux, Victor s’immobilisa et regarda par la grande verrière. Le paysage qui s’étalait sous ses pieds l’éblouissait et l’épuisait à la fois. « Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d’âmes ! » se disait-il. Ce n’était pas seulement lui qui observait la mer, mais Hauteville House toute entière. N’ayant plus la patrie, il avait voulu avoir le toit. Ce toit qu’il avait éclaté et ouvert au monde dans une sorte d’appel à la liberté. « Liberté » : le seul mot qui avait un sens dans cet exil.

A cette pensée, son visage se raffermit. Victor retrouva cet air déterminé qu’on lui connaissait mieux. Tournant les talons, il se dirigea vers le bureau marqueté où il travaillait debout, face à la mer. Il rechercha dans ses feuillets une épaisse chemise : Les Misères. Il parcourut ce brouillon écrit des années auparavant. Des dizaines de personnages lui faisaient face et renvoyaient l’image d’injustice et de pauvreté qu’il exécrait tant. Il ne pouvait pas les laisser dans cet état d’inachèvement.

Il passa son doigt sur le nom de l’un d’eux. Jean Tréjean.

Près des falaises, un oiseau fatiguait en vain son inégal essor. Plus bas, l’écume se déchirait en mille embruns sur les pierres. Mais Hauteville House n’avait pas peur des courants déchaînés. « L’homme est sur un flot qui gronde » pensa Victor.

Il saisit alors une plume et raya le nom qu’il venait de lire. Son personnage s’appellerait à présent Jean Valjean. Et ce flot autour de lui, Les Misérables.

J’ai testé pour vous… être bénévole d’une asso littéraire !

Certains vivent leur passion de la lecture et/ou de l’écriture en solitaire, en la partageant sur les réseaux sociaux, sur un blog, en participant à des ateliers, à des challenges, à des groupes de discussion, à des clubs lecture… D’autres, comme c’est mon cas, participe aux événements et actions d’une association.

Je connais l’association du Prix du Jeune Écrivain depuis plusieurs années. J’ai, à tour de rôle, été stagiaire, puis en service civique, puis salariée et à présent bénévole. J’ai pu aidé au fil des années à la plupart des missions de l’association : je m’occupe chaque été de l’internat où peuvent être accueillis les stagiaires des ateliers d’écriture d’été, j’ai lu pour le Prix des Cinq Continents de la Francophonie pour lequel le PJE est le comité de lecture français, j’ai pu donner un coup de main dans le passé à l’occasion de la remise des prix ou du festival des Soirées des Bords de Louge mis en place par l’association. Et surtout, j’ai lu des manuscrits pour le Prix du Jeune Écrivain en lui-même.

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Proclamation du Prix du Jeune Écrivain au Salon du Livre Paris 2019

Le PJE est une grosse association, reconnue d’utilité publique et cet article n’est pas là pour la présenter. Sachez juste qu’elle se situe à côté de Toulouse, qu’il s’y passe des choses incroyables, qu’elle a révélé pas mal d’auteurs (genre VRAIMENT BEAUCOUP), qu’elle donne sa chance à plein de plumes et permet à tout le monde de lire des nouvelles, pour faire des fiches de lectures, nous aider à retenir les manuscrits… Leur site internet vous en dira plus. Juste un petit mot pour les ateliers d’écriture : ils ont lieu à chaque mois de juillet, il y en a huit de proposés avec des auteurs/ateliéristes vraiment bons et reconnus. Ça dure une petite semaine, l’ambiance est extraordinaire et c’est vraiment l’occasion de progresser dans son écriture (et le prix est carrément raisonnable franchement!). Ils me tiennent beaucoup à cœur ces ateliers, ils ont été l’occasion pour moi de rencontrer des gens incroyables, venus de tous horizons, enthousiasmée de vivre ces quelques jours autour d’une passion commune. Certains de mes meilleurs amis, de mes plus beaux souvenirs, viennent de là. Je ne peux que vous encourager à aller zieuter sur leur site pour en savoir plus. Il reste des places pour cet été !

En tant que bénévole pour le Prix du Jeune Écrivain, j’ai notamment fait partie des comités de lecture dits « externes » : en gros je lisais quelques manuscrits (souvent beaucoup car j’étais disponible et j’adorais ça), et j’en faisais une fiche de lecture avec des conseils pour l’auteur de la nouvelle. Car, en effet, chaque participant reçoit une fiche de lecture pour sa nouvelle, pour l’aider à progresser, l’encourager, le féliciter, le réorienter… c’est une des marques de fabrique du PJE. Je l’ai fait indifféremment pour les manuscrits francophones et français – car oui, c’est un prix international en langue française. Et il en faut des bénévoles pour réussir à faire des fiches de lectures au petit millier de nouvelles reçues chaque année ! J’ai adoré cette expérience, où il fallait avec sincérité et tact, aider des apprentis auteurs, leur dire ce qui manque, ce qu’il y a de trop, ce qui est parfait ou à parfaire. Un exercice d’écriture qui demande du temps et de l’engagement mais je me sentais vraiment utile.

Puis, connaissant bien l’association et ayant l’habitude de l’exercice, j’ai eu la chance de passer au comité de lecture dit interne : un petit groupe de bénévoles qui lit tous les manuscrits (donc chaque nouvelle est lue plusieurs fois pour ne rien laisser nous échapper, vous suivez?) et opère une présélection – avec pas mal de discussion et de débat parfois ! – pour que de plusieurs centaines, on arrive à une trentaine de textes (enfin… on essaie!) qui seront alors transmis au vrai jury d’écrivains. Ce sont ces derniers qui détermineront les lauréats et le palmarès. Au bout du compte, ces lauréats sont publiés chez Buchet-Chastel après avoir repris et perfectionné leur nouvelle grâce au parrainage d’un des écrivains du jury. Ils sont invités à une semaine de rencontres et d’événements (dont la proclamation au Salon du Livre de Paris et la remise du Prix dans la ville natale du PJE, Muret près de Toulouse).

Les lectures internes, c’est un peu un sport. On lit plusieurs dizaines de manuscrits, voire plus. Pour chacun, je prends des notes, je prends le temps de lire minimum les deux premières pages, de le parcourir, de lire la fin même si je sais d’avance qu’il ne sera pas retenu car la qualité laisse à désirer. Je me dis qu’un ado ou un jeune adulte (c’est anonyme donc je n’en sais pas plus) a pris le temps de mûrir son histoire, de l’écrire, de nous l’envoyer, c’est le minimum que je puisse faire à mon échelle. J’adore vraiment faire partie des lecteurs internes. Voir passer autant de nouvelles, voir la littérature vivre sous mes yeux, voir ces jeunes auteurs éclore… quel plaisir, quelle joie ça me procure ! Puis il y a les discussions, les débats avec les autres lecteurs internes : j’attends chaque année ce moment avec impatience. Je me sens dans un cercle privilégié, ayant accès à des petits chefs-d’œuvre – peut-être un futur lauréat dans le lot, un grand écrivain en devenir ? – avant les autres. C’est un travail de fourmi, un travail de l’ombre mais que j’espère faire longtemps !

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Émulation, passion, découverte, enthousiasme… ce sont les mots que je retiens pour décrire mon bénévolat à l’association du Prix du Jeunesse. Ils accueillent toujours avec beaucoup de plaisir les nouveaux visages : vous pouvez faire des fiches de lecture et lire des manuscrits pour le PJE, lire des romans déjà édités pour le Prix des Cinq Continents, aider à l’organisation des événements si vous êtes dans le coin, adhérer à l’association ou tout simplement parler du PJE autour de vous. Mais j’espère avant tout que cet article vous aura peut-être donné envie d’aller plus loin dans votre passion pour la littérature : de nombreuses associations, des clubs existent forcément à côté de chez vous, ou alors en ligne sur internet. N’ayez pas peur, tentez le coup, vous ne le regretterez pas !

D’après une histoire vraie, de Delphine de Vigan

J’ai presque du me refréner pour ne pas lire D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan, directement après Rien ne s’oppose à la nuit, tellement j’ai aimé le style de l’auteure et ce qu’elle avait à nous raconter.

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Il me semble important de lire ces deux romans dans cet ordre, c’est ainsi qu’ils ont été écrits et publiés, et l’auteure-narratrice fait régulièrement référence au premier livre dans le deuxième. Car encore une fois, on flirte avec l’autobiographie, l’autofiction… on ne sait pas très bien où sont les limites, on s’y perd, on aime ça. Le personnage principale, c’est l’auteure elle-même et elle inclut de vrais éléments de sa vie dans ce roman – notamment son couple avec François Busnel, ses enfants, sa carrière d’écrivain. On ne sait pas où commence le faux, si tout est faux, si quelque chose est faux. Rajoutez à cela qu’on se méfie même d’une certaine folie sous-jacente qu’on a découverte chez la mère dans Rien ne s’oppose à la nuit… On ne sait plus quoi croire, surtout que la narratrice elle-même s’interroge : dois-je écrire du vrai ? Mais en réalité, à partir du moment où je le mets en mots, c’est d’une certaine façon de la fiction, c’est ma réalité, pas la réalité vraie ? Pour ma part, j’ai tout simplement décidé de tout prendre pour vrai, mais j’ai été vraiment désarçonnée par cette fin, j’ai perdu tous mes repères.

Je voudrais raconter comment L. est entrée dans ma vie, dans quelles circonstances, je voudrais décrire avec précision le contexte qui a permis à L. de pénétrer dans ma sphère privée et, avec patience, d’en prendre possession.

Delphine est fatiguée du succès inattendu de Rien ne s’oppose à la nuit, ce livre où elle parle de sa mère a touché beaucoup plus de monde que ce à quoi elle s’était attendu, et cette sorte de gloire a eu des retentissements dans sa propre famille. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre L. qui très vite va s’imposer dans sa vie comme l’amie toujours présente, qui la connaît mieux que personne et qui est toujours là pour elle. Vraiment toujours. Petit à petit, Delphine va se rendre compte qu’elle n’arrive plus à écrire, vraiment plus du tout, même pas une liste de course. L. va alors prendre de plus en plus de place, l’aidant au quotidien. Mais au fil des mois, Delphine se sent de plus en plus mal à l’aise face à son amie.

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Encore aujourd’hui, il m’est difficile d’expliquer comment notre relation s’est développée si rapidement, et de quelle manière L. a pu, en l’espace de quelques mois, occuper une telle place dans ma vie. L. exerçait sur moi une véritable fascination. L. m’étonnait, m’amusait, m’intriguait. M’intimidait.

On le sait dès le début du livre, ce sera une relation toxique qui va nous être racontée. Et ce récit est à la fois hypnotisant et effrayant. Delphine se place en victime et à sa place, il faut avouer qu’on aurait sûrement agi pareil. Car ce genre d’amitié malsaine, qui prend toute la place, se glisse et se construit insidieusement dans une existence. On s’en rend compte trop tard. Par moment, et surtout dans le dernier quart, le roman prend des airs de thriller, on redoute un événement, quelque chose qui va tout faire bousculer, et les huis-clos entre L. et Delphine nous pousse à y croire. Je ne m’attendais pas du tout à ce dénouement, pour le coup l’auteure m’a surprise ! Et même si j’ai trouvé qu’elle se regardait écrire par moment, la langue et le style sont toujours impeccables, disséquant avec pudeur les émotions, voguant dans les souvenirs.

C’est un système qu’on connaît déjà : je témoigne de ce que j’ai vécu, sous la forme autobiographique, tout en m’interrogeant en même temps sur le rédaction de ce récit. Et je dois avouer : j’apprécie beaucoup cette façon d’écrire, qui immerge complètement le lecteur, l’invitant à tout prendre pour argent comptant, oubliant le mot « roman » sur la couverture. C’est troublant, passionnant, bref j’ai adoré ce livre.

Maintenant que j’expose ces faits, reconstitués dans un ordre à peu près conforme à celui dans lequel ils se sont déroulés, j’ai conscience qu’apparaît, comme à l’encre sympathique, une sorte de trame, dont les ajouts laissent entrevoir la progression lente et assurée de L., renforçant chaque jour son emprise. Et pour cause : j’écris cette histoire à la lumière de ce que cette relation est devenue et des dégâts qu’elle a provoqués. Je sais l’effroi dans lequel elle m’a plongée et la violence dans laquelle elle se termine.

Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, aux éditions JC Lattès, 20€.

Ces écrits qu’on ne finit pas

Vous êtes nombreux à être des amoureux du livre et de la lecture sur ce blog ; et pour beaucoup cela veut également dire, au moins un peu, que vous êtes également amoureux de l’écriture. Il parait que nous sommes nombreux à vouloir écrire un livre, c’est le genre de projet qui nous fait rêver. Pourtant, bien peu parviennent à leurs fins. Je ne parle pas du tout de se faire éditer, ce n’est pas vraiment un sujet qui m’intéresse. Je parle juste de terminer un projet d’écriture.

Combien de premiers jets, de débuts de romans traînent sur les disques durs de nos ordinateurs ? Bien sûr, parmi ces brouillons jamais achevés il y a les histoires trop mauvaises pour avoir finalement de l’intérêt, et les idées jetées sur le clavier qui ne nous plaisent plus. Mais il y a aussi ce gros projet qui vous a fait vibrer, sur lequel vous avez travaillé de nombreuses heures, auquel vous avez repenser souvent. Et pourtant vous ne le finissez pas.

Écrire par étincelles

La plupart de ces écrits jaillissent d’une étincelle. Une illumination un jour qui nous a pris aux tripes et nous a poussés à tout jeter sur une page. On était enthousiaste et fébrile, imaginant déjà l’oeuvre terminée. Mais l’intérêt s’est émoussé au fil du temps. Soit parce qu’on s’est rendu compte que finalement ce n’était pas si bon, que ce projet avait ses limites. Le plus souvent, soyons honnêtes, c’est parce qu’on n’a pas été capable d’entretenir la flamme. Ecrire est un vrai engagement, ça peut être un plaisir un jour, une torture le lendemain.

Et un jour, une autre étincelle, un autre début de projet. Même schéma. Et les débuts de romans s’amoncellent.

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Écrire parce que c’est le bon moment

Parfois on ne choisit pas vraiment d’écrire, mais on le fait car c’est le bon moment dans sa vie. On en ressent le besoin et l’envie.

C’est souvent à des moments charnières de nos vies, comme l’adolescence, les grandes décisions, les épreuves. Écrire fait du bien. Ça représente parfois un partage d’expérience, parfois une évasion salvatrice dans un autre monde. Pour d’autres, c’est aussi une fierté, savoir qu’ils sont capables d’accomplir quelque chose.

Ce genre d’écrits, sauf s’ils sont très courts, sont rarement finis, rarement retravaillés. Ils n’avaient pas vraiment d’autres buts en soi que d’être commencés. On les relira dans des années avec des émotions bizarres, datant d’un autre temps, ou au contraire, on fera le choix de les supprimer.

Écrire pour les mauvaises raisons

Jamais vous ne m’entendrez dire qu’écrire est une mauvaise chose, bien au contraire. Mais parfois, nous écrivons pour les mauvaises raisons, par obligation. Cela peut avoir un bon côté, débloquant certaines choses, nous entraînant à une certaine régularité.

Mais si on se force trop, on risque carrément de voir sa plume tarir. S’énerver sur sa page car on vit l’écriture comme une obligation est plus un mal qu’un bien. Vous ne créerez que des histoires avortées avec des personnages que vous détestez déjà. Aucun intérêt. Allez souffler. Ça reviendra.

Pourquoi on reste bloqués ?

brouillons-numeriqueCertains écrits ne sont pas faits pour être repris. Mais, en tant qu’écrivain en herbe, le plus important dans tout ça, c’est que vous le compreniez, que vous l’acceptiez. Certains écrits ne sont pas faits pour être repris. Rien ne sert de s’acharner dessus car une sourde culpabilité vous envahit. Laissez ça de côté. Peut-être que ça servira de terreau à une autre histoire : il m’arrive souvent par exemple d’emprunter un nom de lieu, le trait de caractère d’un personnage à un vieux brouillon qui traînait par là. Car ce n’est pas parce que c’est inutilisable que tout est bon à jeter. Votre inspiration, votre plume ont besoin de crash tests. C’est ainsi que vous trouvez votre voie, le ton juste. Vous voyez où sont vos limites, vous découvrez certains univers que vous souhaiteriez explorer. Rater des histoires, les abandonner, ça a du bon. Les erreurs, ça permet de grandir et de mieux se connaître.

Au bout d’un moment, il faut accepter de laisser tomber une histoire. Et oui, ça peut être dur. Mais croyez-moi, si ça ne vient pas, mieux vaut ne pas insister.

Et peut-être que dans des années, vous reviendrez vers ce brouillon d’histoire pour tout reprendre et enfin finir !

NaNoWriMo 2018 : lassitude des derniers jours

J’aime toujours autant le NaNoWriMo et chaque année je prends beaucoup de plaisir à m’y remettre, même si je ne sais jamais ce que je vais écrire, pour moi c’est l’inconnu total.

Un grand miracle a eu lieu cette année : le NaNoWriMo m’a redonné le goût des mots. Je me suis remise à lire, à écrire, mes blogs ont vécu une vraie résurrection. Pour que cela ait lieu, je ne me suis pas vraiment donné de limites et j’ai écrit tout ce qui me faisait plaisir. Par exemple, j’ai mis au point une histoire de Noël que je vais offrir sous la forme d’un calendrier de l’Avent aux enfants de mon école en décembre. J’ai écrit des articles sur des sujets que je ne pensais pas traiter un jour, j’ai ouvert mon champs des possibles. J’ai inventé quelques histoires enfantines, tracé des décors de vieux manoirs hantés… Bref, en terme de contenus, ce NaNoWriMo, c’était vraiment du grand n’importe quoi.

Oui, j’ai carrément triché sur le fond puisque je n’ai pas écrit de roman pour ce National Novel Writing Month, mais sur la forme, je n’ai vraiment compté que les mots écrits en novembre, mettant mon compteur scrupuleusement à jour pendant tous les mois.

Ma tactique était de vraiment respecter le minimum quotidien de 1667 mots par jour. Je sais d’expérience que ça fonctionne assez bien avec moi. Et c’est en effet le cas pour cette édition.

Mais contrairement aux années précédents, je ressens une vraie lassitude en cette fin de NaNoWriMo. J’ai tellement repris goût aux mots et à la lecture pendant ce mois de novembre que je souhaite lire lire lire. À côté de ça, j’ai beaucoup de travail comme tout le monde, énormément de choses à faire chez moi (que je dois faire, ce ne sont pas des excuses!), et je tiens vraiment à ne pas relâcher mes efforts côté sport. Le NaNoWriMo représente donc un sacrifice : au lieu de me reposer quand je suis crevée, je dois écrire. J’ai beaucoup réduit ma vie sociale pour écrire. J’ai même du renoncer à des write-ins car le trajet était un peu trop long et que je devais garder chaque minute de libre pour écrire… c’est un comble !

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J’ai toujours trouvé des sujets sur quoi écrire, passant de l’un à l’autre pour ne pas avoir de blocages. Même si parfois je tapais sur mon clavier à un rythme d’escargot, j’ai rarement eu le souci de la page blanche ce mois-ci. J’écris à un bon rythme, et par session de dix à vingt minutes, je réussis finalement chaque jour à écrire mon quota de mots. Il est possible que je fasse une pause dans l’écriture quotidienne après ce NaNo mais j’écrirais toujours, et avec plus de plaisir car ce ne sera plus une contrainte.

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C’est étrange, cette lassitude. Je ne l’avais jamais éprouvée auparavant dans le cadre du NaNoWriMo, jamais à ce point. Je ne vois même plus vraiment mon compteur de mots qui arrive au 50 000 doucement mais sûrement. Je crois que je m’en fiche un peu : je sais que j’en suis capable, que je vais y arriver sans problème. C’est peut-être ça qui cloche : le manque de défi. Cette année, mon objectif premier était de reprendre goût à l’écriture pendant ce NaNo tout simplement. Et c’est arrivé très vite. Je pense que pour l’an prochain, je dois commencer ce mois de novembre avec but plus grand, créer du challenge. Peut-être finir ce fameux roman sur Victor Hugo ou une nouvelle histoire.

Hâte de finir ce NaNoWriMo 2018 !

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Le NaNoWriMo commence. Il est minuit. Cela fait presque un an que je n’écris plus du tout. Que je ne lis plus tout d’ailleurs aussi. Une traversée du désert. Je n’avais plus besoin des mots durant cette année, j’ai découvert trop de nouvelles choses à expérimenter immédiatement sans attendre. J’ai vécu l’amour, je l’ai savouré, dévoré avec énormément de gourmandise. J’ai dépassé mes limites, couru des dizaines et des dizaines de kilomètres. J’ai passé des moments moins évidents également, mais je veux surtout retenir tout ce que j’ai appris sur moi-même.

Alors un NaNoWriMo ? Pourquoi ? Surtout maintenant, alors que l’écriture n’est plus du tout au coeur de ma vie ? J’y ai beaucoup réfléchi. Pour moi, il était évident de m’inscrire à cet événement de barges où on est censé écrire 50 000 mots en un mois. C’était évident aussi à mes yeux de proposer cette année encore d’accueillir la soirée de lancement. Alors pourquoi ce NaNo ? Et bien avant tout pour les gens. Moi qui pensais cette discipline solitaire, j’ai découvert que l’écriture pouvait être également une expérience communautaire, de rencontre et de partage. Le NaNo de l’année dernière est intervenu à un moment charnière de ma vie, et j’y ai forgé des amitiés aussi discrètes qu’importantes à mes yeux.

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Le NaNoWriMo, c’est aussi une parenthèse hors du temps. Comme à l’édition précédente comme à celle-ci, je ne me fais pas trop d’illusions sur le contenu de mon roman : ça ne va pas être fameux ! Mais je vais écrire, m’évader, tester des choses, m’enfermer dans ma bulle, me donner des objectifs… Je sais que je suis capable de les faire – je n’en suis pas à ma première fois, jamais je n’ai échoué.

Et, on ne sait jamais, je vais peut-être renouer avec l’écriture. Déjà, je sens mes doigts frétiller de bonheur ! Déjà, j’ai envie de reposter sur mon blog, mes blogs, des trucs et des bidules.

Blog numéro 2

Je vous l’avais dit : je créerais un second blog, pour parler de tous ce qui n’est pas livres et lectures. C’est à présent chose faite ! La Divagante est née. Je suis très contente de ce nouveau site, qui me rappelle qu’il faudrait vraiment que je redonne un coup de balai à celui-ci, histoire de changer un peu la déco.

J’espère qu’il vous plaira également. Dans tous les cas, je n’abandonne pas La Critiquante, une petite pile d’ouvrages sont en attente d’y être chroniqués !

Journal de bord

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14h30 : Joyeux Halloween ! On sort les ingrédients, les recettes, le four préchauffe. On cuisine pour…

20h30 – 22h00 : ding-dong. Pour commencer la soirée, je sursaute. Une dizaine de fois. Et mon chat bondit en se carapatant dans la chambre, la queue entre les jambes. Ils sont 16, déguisés ou pas, à venir dans mon petit salon – on a poussé les murs – pour la kick-off du NaNoWriMo. Comprenez : pour la première nuit d’écriture du National Novel Writing Month. On s’est tous inscrit sur le site officiel pour se lancer dans ce défi fou : écrire un roman de 50 000 mots pendant le mois de novembre. Et les Toulousains se sont donnés rendez-vous chez moi pour commencer ensemble cette formidable aventure. C’est la cinquième année que je me lance dans le NaNo, et la deuxième que j’accueille la kick-off. Et c’est un bonheur jamais démenti !

Nous croulons sous les boîtes de thé, et mille choses à grignoter. Mention spéciale pour la tarte à la citrouille et le guacamole géant. Lindsey Striling, bon vieux rock ou Two Steps from Hell pour nous accompagner.

22h30 : tout le monde est là et se trimballe avec son joli gobelet en plastique blanc sur lequel on a écrit le pseudo et le prénom – ça fait un souvenir. On se serre autour de la table basse. Chacun se présente avec plus ou moins de timidité. On s’interroge sur nos participations précédentes au NaNo, sur ce qu’on va écrire cette année. On rit beaucoup, on se découvre. « Tu écris du yaoi ? » « Non, j’en fais ! ». Les NaNoteurs sont un peuple paisible et agréable, ouvert d’esprit. Ce sont toutes de belles personnes.

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On lance la traditionnel partie de StoryCubes… avec 45 dés ! Autant dire que l’histoire du mouton qui fait du théâtre et de la tortue Pascal qui débarque d’un missile aérospatiale ne manque pas de piment ! Éclats de rire retentissant, tout le monde se prête au jeu. Une fidèle NaNoteuse (coucou Momo!), venue m’aider depuis la veille, joue au scribe pour ne pas perdre une miette de ce récit épique.

23h15 : après la révélation finale – en fait, tout était le fruit d’un dessin d’enfant, désolée, je vous spoile –, on se met en place. Discussions à foison, dernière clope sur le balcon, raclement de chaises et bousculades. Chacun installe son PC, trouve une prise de libre, un bout de table et le mot de passe du WiFi.

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tumblr_m9010sxdqf1qdhag9o1_500Minuit : après un décompte qui nous fait frémir, silence religieux. Certains NaNoteurs carburent déjà, on ne voit que le mouvement flou de leurs doigts qui s’agitent au-dessus de leur clavier. D’autres finissent de préparer : dernière relecture, petit coup d’œil au plan. Moi, j’observe, je range, je discute sur le chat, je triture mes documents. Bref, je n’écris pas. Comme d’hab. A ma table, on est plutôt bavard. Le NaNo commence pour nous tranquillement.

1h00 : tout le monde lève les mains. On s’était mis d’accord pour se dire notre wordcount au bout d’une heure pile d’écriture. Résultats des courses : la plupart a fait quelques centaines de mots (moins de 500), des fous ont dépassé les 1000 et même les 2000 mots. Moi j’en suis à 9… Je décide de me remettre au travail : cette année, je fais une réécriture complète et profonde de mon deuxième NaNo. Je ne veux pas commencer de nouveaux projets avant d’avoir fini avec les précédents. Donc pas de nouveauté cette année, je fais ma NaNoRebelle… encore.

giphy1h30 : la frénésie est retombée. Certains regardent dans le vide, font des pauses, discutent, se lèvent pour dégourdir les jambes. Ma voisine en est à sa troisième tasse de café fort depuis minuit. Mon chat distrait tout le monde dès qu’il fait son apparition.

1h45 : ils ont les yeux qui piquent, ils bloquent, alors au dodo ! C’est l’heure des premiers départs pour ceux qui sont venus en voiture. Pour les autres, pas de répit ! Un café, et c’est reparti pour la nuit blanche. La fatigue commence à se faire sentir, mais je n’ai pas encore les idées brouillées. En fait, je n’ai pas d’excuses… autant écrire. Alors je continue, remplis et m’amuse avec ce journal de bord. J’avais tellement aimé la kick-off l’an dernier que je souhaite cette année en garder un souvenir.

2h00 : l’ambiance est studieuse, les discussions se font de plus en plus rares.

2h15 : voilà, je suis tombée dans le piège, je commence à traîner sur Twitter et le chat du NaNo…

2h48 : j’ai bu deux litres de Coca et je viens de tomber dans le paquet de Tagadas. Je retrouve un regain d’énergie et réattaque mon vrai NaNo sur fond de Nightwish.

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3h20 : je me lance dans la rédaction d’un long mail. Logique.

3h30 : je me rends compte que 1667 mots (la moyenne quotidienne à atteindre), c’est vraiment beaucoup. La fatigue se fait sentir chez tout le monde : chacun cherche ses mots plus longtemps, sans parvenir toujours à les trouver.

4h10 : The Offspring me redonne de l’énergie.

4h40 : j’ai mis du rap énervé et je me fais un sandwich à la rosette. Mon wordcount du jour est bouclé !

5h14 : l’heure est grave, je viens de mettre du Kyary Pamyu Pamyu à la télé. Les NaNoteurs fatigués sont comme hyptonisés.

6h26 : c’est officiel, je renonce. Parmi les survivants de la kick-off, seule une continue réellement d’écrire. La fatigue a décimé plus de la moitié du groupe. Mais ce n’est pas grave ! On bavarde, on écoute de la musique…

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7h00 : le salon se vide. J’en profite pour ranger un peu tant que j’ai le courage. Sur le chat, les matinaux croisent les NaNoteurs qui ont fait nuit blanche. Des « bon courage » s’échangent. Mon corps ne comprend pas ce que je lui fais faire ! Le soleil se lève. Et je suis tellement épuisée que je n’ai même plus sommeil.

8h00 : la kick-off toulousaine prend fin, officiellement. Il me reste encore des tonnes de bonbons et de sachets de thé. Je n’ai pas beaucoup écrit, comme à chaque kick-off. Mais je ne suis pas inquiète pour autant : tous les ans, j’arrive à finir mon NaNo, cette année ne sera donc pas différentes des autres.

Au cours de la journée : je souris bêtement en zonant sur le forum. Les NaNoteurs toulousains ont l’air content de leur soirée et je suis plus que ravie d’avoir accueilli l’événement. Je relis le texte qui a résulté de la partie géante de StoryCubes. Au détour d’un post, je découvre que notre ML (Municipal Liaison) a fait le pari complètement taré d’écrire les 50 000 mots en un jour… et a réussi. Je me laisse aller à penser que ce genre de défi me plairait bien et décide de profiter de ce NaNo pour faire des petits tests : voir combien de mots je peux écrire en une heure, ou si je peux tenir plusieurs heures d’affilée. De fil en aiguille, j’en déduis qu’il me faut une nouvelle idée de roman pour l’an prochain au lieu de me contenter des fins de projets et des réécritures de cette année. Et je me surprends finalement à tenter de trouver une nouvelle idée pour cette année, sans attendre l’édition 2018, au lieu de me mettre à écrire dès maintenant.

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NaNoWriMo 2016 : le bilan

I did it !

I DID IT !

OMG OMG OMG OMG

Voici, à peu de choses près, ma réaction quand je me suis rendue compte que la barre des 50k (comprenez « des 50 000 mots ») a été franchie. Une fois n’est pas coutume, j’étais en write-in avec les NaNoteurs toulousains quand cela s’est produit. Un vrai bonheur de partager ce moment-là avec eux.

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A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes le 1er décembre. Le National Novel Writing Month, ou NaNoWriMo, est terminé depuis quelques heures. Nous sommes nombreux à être encore un peu sonnés par ce challenge de fou furieux qui nous a fait écrire un petit roman en trente jours – ouais, carrément. Cette année encore, pour la quatrième fois consécutive, j’ai fait mon quota de mots, j’ai réussi. NaNoWinner, oh yeah ! C’est évidemment une immense fierté personnelle, même si j’ai fini cette édition sur les rotules.

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NaNoRébellion et rythme aléatoire

Après moult tergiversions, j’ai en effet décidé cette année de faire ma NaNoRebelle. Je n’ai pas créer de toute pièce un nouveau roman, mais j’ai procédé à une sorte de réécriture de celui de l’année dernière. Sur les falaises de Guernesey (matte-moi un peu ce titre!) était un histoire qui m’obsédait depuis longtemps avec unVictor Hugo en exil à Guernesey. Et à ma grande surprise, c’est partie dans du grand n’importe quoi l’an dernier. A base de fantôme, de menace diabolique, de psychose, etc. Et c’était juste génial.

Ce roman a dévié façon American Horror Story en plein milieu de NaNo. Je vous laisse imaginer le gros micmac. Un boulot monstrueux pour tout reconstruire, ordonner. Devant la masse de travail que cela représentait, la motivation s’est un peu caché. Me connaissant, je savais très bien que seul le NaNoWriMo me pousserait à avancer dans cette histoire qui me hantait depuis des mois. Alors j’ai sauté dans le vite. Cette année, ce serait Sur les falaises de Guernesey (réécriture).

J’ai pris mon temps. Histoire de partir sur de bonnes bases, j’ai décidé de faire un plan du roman en utilisant la méthode par carte. Redoutable. En moins d’un heure, j’avais toute la base de mon récit devant les yeux : un vrai bonheur, je savais où j’allais.

Le rythme n’a pas été… soutenu. C’est le moins qu’on puisse dire. Faire le NaNoWriMo ne me fait plus peur : je sais que j’en suis tout à fait capable. J’ai donc fait le choix de garder une vie sociale, de continuer le sport, de m’investir tout autant dans mon travail. Il y avait des jours où je n’écrivais pas du tout, des jours où j’écrivais énormément. Globalement, j’étais même en avance les trois premières semaines ! Il faut dire que je suis devenue une pro pour blablater, pour faire avancer le wordcount, pour étendre une scène sur des pages… De l’écriture au kilomètre, un premier jet pas terrible mais qui a une grande qualité : faire sortir de ma plume cette histoire, dans sa version nouvelle. À partir de ce matériau bâtard, je vais pouvoir commencer une vrai réécriture de fond.

Mon histoire n’est pas tout à fait finie. Il me reste à écrire à la suite du NaNo 3 ou 4000 mots. Mais c’est déjà beaucoup moins insurmontable que les 50k de novembre !

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NaNoCommunauté

J’ai l’impression de me répéter chaque année, mais ce qui compte énormément dans la réussite du NaNo, c’est la communauté. Le forum, le chat, mais aussi les rencontres IRL. A Toulouse, nous étions inséparables, à se faire des write-in plusieurs fois par semaine. La Kick-Off a duré jusqu’à 8h00 du matin et a été un moment vraiment magique. Le TGIO (Thanks God ! It’s Over!) promet d’être formidable également. J’ai rencontré des gens attachants, talentueux et j’espère de tout mon cœur que ce sont là de belles amitiés qui se dessinent. Pouvoir partager bonheurs, déboires et anecdotes d’écriture avec des personnes comme celles-ci, c’est tout simplement fabuleux. Je manque de superlatifs pour vous, les NaNoteurs toulousains. Merci pour tout !

A l’autre bout de la France ou de la planète, des amis très chers se sont également lancé dans leur première édition du NaNo (et ils ont tout déchiré ! Momo et Jo-Machin, bravo!). Quel bonheur de voir leur avancée, quel bonheur de les voir se lancer dans ce challenge incroyable !

Une édition du NaNoWriMo riche en émotion, encore une fois. Un bébé roman qui va demander un travail herculéen mais que je suis très heureuse d’avoir pu avancer. Des moments de partage, des rencontres, des sourires inoubliables. Et la fierté encore une fois de se dire que l’on peut écrire !

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Le NaNoWriMo 2016

Novembre approche. Winter is coming. Et avec lui, le NaNoWriMo.

Mais si, vous savez, ce défi fou qui implique d’écrire 50 000 mots en un mois. Cet événement mondial et communautaire auquel des milliers de personnes participent à travers le monde. Ce pari incroyable que j’espère bien relever pour la quatrième année consécutive.

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Et chaque année, je m’investis plus, chaque année ça va plus loin. Mais faisons les choses dans l’ordre.

Ecrire quoi ? Quel va être mon sujet pour cette année ? Je vous avouerai que je me suis posée la question longtemps, sans vraiment me presser, sans être très inquiète non plus. Au fil des éditions, je suis de moins en moins stressée vis-à-vis du NaNo et je l’aborde hyper sereinement. Toutefois, il vaut mieux savoir – ne serait-ce que vaguement – sur quoi on va écrire pour se lancer le jour J.

nympheas2Dans un coin de ma tête, a surgi l’envie d’écrire sur la peinture, sur l’impressionnisme et même plus précisément : sur Monet à Giverny. L’année dernière aussi, j’avais écrit une fiction autour d’un homme dans un lieu – Victor Hugo à Guernesey en l’occurrence.

Sauf que je n’y connais franchement pas grand-chose en impressionnisme ou plus globalement en peinture, je ne suis jamais allée à Giverny et j’en sais vraiment peu sur la vie de Monet. Je suis juste tombée amoureuse, bêtement, comme plein de monde, de ses Nymphéas. Pendant quelques temps, j’ai donc gardé cette idée en ligne de mire. Mais les jours ont filé et malgré les vacances qui venaient enfin d’arriver, j’ai bien compris que je n’aurai jamais assez bossé mon sujet pour être prête le premier novembre.

J’ai donc longuement hésité. Regarder dans mon répertoire d’histoires à l’état embryonnaire pour en avancer une : pourquoi pas ? Ce serait assez facile pour moi, les mots me viennent assez vite au NaNoWriMo, je suis sûre que je pourrais atteindre les 50k.

vh-hh-2Mais voilà, il y a un autre projet qui m’obnubile et me vampirise complètement : le NaNo de l’année dernière. Son nom de code est Roman3_01 ou SLFDG (pour Sur les falaises de Guernesey). Le premier jet a été terminé en janvier dernier et contrairement aux autres auparavant, c’est un texte que je n’arrive pas à laisser tranquille. Normalement, je laisse une histoire en jachère de longs mois voire années avant de le reprendre. Mais pour SLFDG, je ne passais pas une semaine sans y penser, sans prendre des notes, sans repenser l’intrigue, sans l’ouvrir pour zieuter ce que j’avais écrit. Victor Hugo et son exil à Guernesey ne sont jamais sorti de ma tête, et cela va faire plus d’un an que c’est comme ça. Plus d’un an à lire du Hugo ou sur Hugo, à réfléchir à cette fiction et à ses ramifications.

J’ai de beaux projets pour ce roman : la trame de fond à refaire, des intrigues secondaires à repenser complètement, des personnages à remodeler. Et j’y pense constamment. Dans le doute, j’en ai parlé à mes amis, leur expliquant ma situation, et ils ont été unanimes : pourquoi me retenir d’écrire sur ce sujet puisqu’il est évident que c’est celui-ci que je veux !

Donc c’est officiel : cette année, je serais NaNoRebelle. Je vais réécrire complètement de A à Z le roman que je chéris tant. Et croyez-moi, il y a beaucoup de boulot, et de quoi faire 50 000 mots. C’est bien la première fois que je suis objectivement peu certaine de réussir mon NaNo tellement la tâche me paraît titanesque, mais je sais déjà que ce ne sera que du plaisir. Bien sûr, je bloguerai et twitterai ça… à condition que vous en fassiez de même si vous aussi vous participer au NaNo !

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Le rythme de mes lectures et donc le rythme des publications sur le blog risquent de ralentir. Il faut dire que je compte beaucoup m’investir dans cette édition du NaNo. J’accueille d’ailleurs chez moi la Kick-Off toulousaine – le première nuit d’écriture entre le 31 octobre et le 1er novembre – chez moi ! Si vous êtes intéressés pour venir, n’hésitez pas à m’envoyer un NaNoMail 😉