Orient/Occident, mode d’emploi de Yang Liu

Histoire de reprendre en douceur, j’ai commencé par un tout petit petit livre avec (presque) pas de mots. Orient/Occident, mode d’emploi de Yang Liu est carré, rouge et bleu, et publié par Taschen. Autant dire que l’édition est impeccable.

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Yang Liu a habité plusieurs endroits autour de la Terre. Etats-Unis, Chine, Allemagne… Ces expériences l’ont surprise et fascinée : quoi de mieux pour mettre en lien, comparer les modes de vies, les cultures, les peuples, les schémas de pensée. D’ailleurs, c’est à travers des schémas, des dessins simples, des bonhommes en bâtons qu’elle relève les différences entre l’Orient et l’Occident. A chaque double-page, vous comprenez d’un coup d’œil grâce aux pictogrammes de quelle façon un Chinois et un Canadien verront le rôle du chef, comment on exprime une idée au Japon et en Italie, comment on demande la parole dans une école cambodgienne et dans une école ukrainienne…

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On ne précise pas les particularités selon chaque pays, il s’agit juste là des nuances principales et les plus marquantes entre Orient et Occident. Ce n’est pas un guide précis mais il nous suffit à comprendre que les différences sont fondamentales, ancrées en nous. J’ai été surprise à de nombreuses reprises en regardant ces pages, j’ai éclaté de rire parfois et je me suis souvent interrogée. Plusieurs comparaisons ne m’ont pas parlée, je ne les ai pas comprises. De plus, très clairement, c’est axé sur les pays développés. Je ne suis pas vraiment certaine qu’on puisse appliquer cet ouvrage aux pays africains ou d’Amérique du Sud.

Bref, ne recherchez pas là de l’exhaustivité. Il s’agit d’un regard subjectif, celui de l’auteure, qui a eu l’occasion de vivre dans plusieurs pays, cultures. Et c’est drôle, c’est intelligent, c’est malin. Malgré ses défauts, j’ai passé un très bon moment en feuilletant ce livre. Clairement, c’est ce petit ouvrage qui m’a donné envie d’en rouvrir d’autres, au cœur de cette immense peine de lecture. C’est grâce à lui que j’écris cette première chronique de l’année.

Yang Liu, Orient/Occident, mode d’emploi, aux éditions Taschen, 12€.

Storie d’amore, de Roberto Piumini

Je vous en avais déjà parlé, je me suis inscrite pour la première fois dans ma vie de blogueuse littéraire à un challenge. Il s’agit de celui proposé par George et Marie, « In Italiano », où le but est de lire en italien. Pour ma part, je suis petite joueuse car je me suis inscrite à la catégorie Allegro, c’est-à-dire que je dois lire deux livres dans la langue de Dante. Je suis loin d’être bilingue, même si mon niveau s’est pas mal amélioré cette année (j’ai même obtenu mon CLES niveau 2, c’est dire !)  : j’ai donc décidé de partir à la découverte de l’amour avec Storie d’amore de Roberto Piumini. Ce recueil de plusieurs histoires pour enfants / adolescents n’est pas traduit en français, mais vous pourrez trouver plusieurs ouvrages du même auteur au rayon jeunesse de votre librairie préférée.

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Storie d’amore, ce sont neuf nouvelles qui content les aventures amoureuses à travers le temps, les pays et les mythes. En effet, l’auteur a décidé que le seul point commun de ces histoires seraient l’amour, tout le reste variant complètement d’un récit à l’autre. Ici, Zeus récompense la générosité d’un vieux couple, là Pierre et Marie Curie font des découvertes scientifiques ensemble. A un moment on se retrouve dans la mythologie antique puis dans les favelas brésiliennes, la nature japonaise ou sur une minuscule île nordique ! Piumini sait nous faire voyager, entre la réalité de personnages ayant vraiment existé, des légendes déjà connues de tous ou bien des contes complètement inventés qui peuvent tout aussi bien se dérouler dans un monde imaginaire ou dans le nôtre. Et c’est bien ça, la force de ce recueil, on ne peut pas s’ennuyer, car à chaque nouvelle histoire, on ne sait jamais à quoi s’attendre. C’est idéal pour les enfants et les pré-adolescents (ce livre est conseillé à partir de 11 ans).

Au niveau de l’écriture, bien sûr le style est simple, ce qui a tout à fait convenu à mon petit niveau d’italien. Il sera vite ennuyant pour les adultes bilingues mais peut-être que vous pourriez quand même tomber sous le charme de cette poésie, de ce romantisme mélancolique que sait faire naître l’auteur. Il a eu l’intelligence de ne pas mettre que des « ils se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants », en effet, l’amour n’est pas si merveilleux. Dans ces nouvelles, on apprend qu’aimer ce n’est pas forcément tout rose, il y a l’interdit, la jalousie, la possessivité, l’injustice, la séparation. Certaines de ces histoires ne se finissent pas pour le mieux, et c’est une grande leçon d’humilité à l’échelle de ce petit recueil pour enfant. On peut reprocher à Piumini son style parfois trop simpliste même pour des pré-adolescents : c’est vrai que de ce côté-là il ne s’éloigne pas vraiment des canons des contes merveilleux. Ce n’est pas tant son style qui est original mais bien le choix de ces histoires d’amour si différentes les unes des autres.

Storie d’amore est un joli petit livre, merveilleusement illustré par Marina Marcolin. Ces amours, éternels ou impossibles, sont à découvrir, seul ou en famille, par les petits comme par les grands. En plus, il aura l’avantage de vous faire travailler cette si belle langue qu’est l’italien.