NaNoWriMo 2018 : lassitude des derniers jours

J’aime toujours autant le NaNoWriMo et chaque année je prends beaucoup de plaisir à m’y remettre, même si je ne sais jamais ce que je vais écrire, pour moi c’est l’inconnu total.

Un grand miracle a eu lieu cette année : le NaNoWriMo m’a redonné le goût des mots. Je me suis remise à lire, à écrire, mes blogs ont vécu une vraie résurrection. Pour que cela ait lieu, je ne me suis pas vraiment donné de limites et j’ai écrit tout ce qui me faisait plaisir. Par exemple, j’ai mis au point une histoire de Noël que je vais offrir sous la forme d’un calendrier de l’Avent aux enfants de mon école en décembre. J’ai écrit des articles sur des sujets que je ne pensais pas traiter un jour, j’ai ouvert mon champs des possibles. J’ai inventé quelques histoires enfantines, tracé des décors de vieux manoirs hantés… Bref, en terme de contenus, ce NaNoWriMo, c’était vraiment du grand n’importe quoi.

Oui, j’ai carrément triché sur le fond puisque je n’ai pas écrit de roman pour ce National Novel Writing Month, mais sur la forme, je n’ai vraiment compté que les mots écrits en novembre, mettant mon compteur scrupuleusement à jour pendant tous les mois.

Ma tactique était de vraiment respecter le minimum quotidien de 1667 mots par jour. Je sais d’expérience que ça fonctionne assez bien avec moi. Et c’est en effet le cas pour cette édition.

Mais contrairement aux années précédents, je ressens une vraie lassitude en cette fin de NaNoWriMo. J’ai tellement repris goût aux mots et à la lecture pendant ce mois de novembre que je souhaite lire lire lire. À côté de ça, j’ai beaucoup de travail comme tout le monde, énormément de choses à faire chez moi (que je dois faire, ce ne sont pas des excuses!), et je tiens vraiment à ne pas relâcher mes efforts côté sport. Le NaNoWriMo représente donc un sacrifice : au lieu de me reposer quand je suis crevée, je dois écrire. J’ai beaucoup réduit ma vie sociale pour écrire. J’ai même du renoncer à des write-ins car le trajet était un peu trop long et que je devais garder chaque minute de libre pour écrire… c’est un comble !

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J’ai toujours trouvé des sujets sur quoi écrire, passant de l’un à l’autre pour ne pas avoir de blocages. Même si parfois je tapais sur mon clavier à un rythme d’escargot, j’ai rarement eu le souci de la page blanche ce mois-ci. J’écris à un bon rythme, et par session de dix à vingt minutes, je réussis finalement chaque jour à écrire mon quota de mots. Il est possible que je fasse une pause dans l’écriture quotidienne après ce NaNo mais j’écrirais toujours, et avec plus de plaisir car ce ne sera plus une contrainte.

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C’est étrange, cette lassitude. Je ne l’avais jamais éprouvée auparavant dans le cadre du NaNoWriMo, jamais à ce point. Je ne vois même plus vraiment mon compteur de mots qui arrive au 50 000 doucement mais sûrement. Je crois que je m’en fiche un peu : je sais que j’en suis capable, que je vais y arriver sans problème. C’est peut-être ça qui cloche : le manque de défi. Cette année, mon objectif premier était de reprendre goût à l’écriture pendant ce NaNo tout simplement. Et c’est arrivé très vite. Je pense que pour l’an prochain, je dois commencer ce mois de novembre avec but plus grand, créer du challenge. Peut-être finir ce fameux roman sur Victor Hugo ou une nouvelle histoire.

Hâte de finir ce NaNoWriMo 2018 !

NaNoWriMo 2018 (encore)

nano-2018-writer-badgeC’est un peu plus facile que ce que je pensais. Je souffle. Je sais que je suis capable d’arriver au bout du NaNoWriMo, et ça fait quatre ans que je n’en fais plus une montagne, je pars à l’aventure à chaque fois sans vraiment réfléchir. Et sans être angoissée pour autant, je dois avouer que j’étais un peu stressée le 31 octobre dernier lors de la kick-off. Je ne savais sincèrement pas sur quoi j’allais écrire. Histoire de noter un truc sur mon profil, j’ai évoqué l’idée de reprendre une inspiration qui avait germé au NaNoWriMo dernier. Mais mon vrai défi pour cette année ne serait pas de trouver une histoire. Non, je suis revenue à la peur que j’ai eu à mon premier NaNo : écrire tout simplement.

Ça a été sacrément compliqué l’année passée d’écrire, pour ne pas dire quasi-impossible. La panne sèche, plus d’encre au stylo. J’ai bien participé à un atelier d’écriture cet été – c’était offert. Mais je dois avouer que ça n’a pas donné grand-chose… C’était compliqué, j’avais l’impression de ne rien écrire de bon et surtout je n’y prenais pas vraiment plaisir. Heureusement que je passais tout mon temps avec des copains de plume que je connais et apprécie depuis longtemps : grâce à ça, l’expérience n’avait pas été si désagréable et malgré mes déboires, j’ai réussi à écrire un texte dont j’étais assez contente.

Autant vous dire que la pression était grande en ce début de NaNo. Je savais deux choses : qu’une fois encore, j’allais être une NaNoRebelle puissance 1 million, et que je n’allais pas écrire une grande histoire. J’ai bien cherché, pour me dépanner comme je le faisais l’année dernière, des writing prompts, des idées de départ pour écrire de la fiction. Au lieu de ça, j’ai moi-même créé des phrases-intrigues… Aujourd’hui, je le sais : je finirai ce NaNo mais ça va être du grand n’importe quoi. Je veux profiter de cette occasion pour faire ce que j’ai vraiment envie avec l’écriture : et clairement, en ce moment, il ne s’agit pas d’écrire des histoires. Je veux tester plein de petites choses, écrire plein de listes de tout et n’importe quoi, et surtout je veux redonner vie à mes blogs (oui, parce que j’en ai un deuxième pour parler de tout et de rien ici). C’est surtout ce dernier point qui me tient à cœur. Et quand je vois la liste préalable des articles que j’aimerais rédiger, liste ne cessant de se rallonger de jour en jour, je me dis que j’ai visé juste.

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Alors oui, tout à fait, c’est carrément de la triche, et pourtant, Dieu sait que j’étais consciencieuse et chipoteuse en ce qui concernait les règles du NaNo au départ. Mais cette année, à mes yeux, l’enjeu est énorme : écrire de nouveau, me reconnecter à cette part de moi-même qui m’a tant manquée. Dans la même lancée, je me suis d’ailleurs remise à lire, et ça fait du bien !

Le NaNoWriMo est vraiment un événement extraordinaire, chaque année je suis émue de sa magie. Il débloque notre imaginaire, nous pousse dans nos retranchements, crée de fabuleuses rencontres. C’est un instant à part que l’on s’octroie dans nos vies de folie pour juste réaliser notre rêve, vivre notre passion : l’écriture. C’est le moment idéal pour expérimenter de nouvelles choses, se lancer des défis, sortir des sentiers battus ou finir de gros projets. Chaque année, je suis emballée et je redécouvre la force de cet événement. Je ne peux que vous encourager à vous lancer dans cette aventure : elle vous surprendra à coup sûr !

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Idées en vrac pour petites nouvelles ou grandes histoires

C’est le NaNoWriMo, c’est l’automne, le moment idéal pour se mettre ou se remettre à écrire. Mais parfois, on ne sait pas quoi écrire, alors que l’envie est là. Syndrome de la page blanche, panne d’inspiration, blocage… ? Mon remède miracle, c’est d’arrêter de me prendre la tête et de vouloir écrire le roman du siècle. Mais plutôt me tourner vers des formats courts – contes, histoires pour enfants, nouvelles… Pour cela, j’ai une boîte à idée dans laquelle je pioche. Des débuts d’intrigues qui me parlent, des éléments de décor qui débouchent sur une histoire. Juste une phrase : parfois elle m’inspire et je la continue, ou alors elle m’évoque carrément autre chose et je me laisse porter. Si rien ne se passe, j’en lis une autre. Voici donc quelques idées (enfin 150 quand même !) pour vous dépanner, en espérant que cela puisse vous servir.

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  1. Son collant vient de se filer.

  2. En promenade en pleine forêt, son chien vient de filer et ne revient plus quand il l’appelle.

  3. Son portable sonne mais aucun numéro ne s’affiche.

  4. Entre les pages du livre, il découvre une photo.

  5. Quelque chose remue dans le pot de fleur.

  6. Son meilleur ami dévoile ses secrets les plus intimes lors d’une soirée très alcooliséé.

  7. Son conjoint est au bord du vide, prêt à se jeter de leur balcon.

  8. Il joue au talkie-walkie avec son meilleur ami, lui dans la maison et son copain dans la cabane, mais plus personne ne lui répond…

  9. Elle se rassoit à son bureau après la pause déjeuner. Un post-it l’y attend, l’informant que son patron veut la voir.

  10. Une erreur du facteur : il reçoit une carte postale du bout du monde.

  11. Du jour au lendemain, il n’apparaît plus sur les photos, il ne voit plus son reflet dans les miroirs.

  12. Mais qui est cet homme qui fouille dans mes poubelles ?

  13. Il l’aperçoit, qui croque discrètement son portrait dans le métro, va-t-il lui parler ?

  14. Un car arrêté en pleine nuit dans un embouteillage causé par un accident.

  15. Mais où est passée ma deuxième chaussure ?

  16. Il entend un grand fracas provenant de la chambre de son enfant.

  17. Soirée jeux vidéos en réseaux. Mais internet a décidé de planter.

  18. L’alarme incendie se déclenche au collège.

  19. Le vent emporte les chaises de jardins.

  20. Il déménage au Sri Lanka.

  21. Il tombe amoureux de son prof d’anglais.

  22. Il rentre à la fac, à plus de soixante ans.

  23. On lui annonce qu’il est à moitié fée.

  24. Du jour au lendemain, il ne sait plus compter ni lire.

  25. Une nouvelle invention permet de décoder instantanément les pensées des gens.

  26. Sa bouteille d’eau mal rebouchée s’est déversée dans son sac.

  27. De peu, elle a échappé à un éclair.

  28. En se retournant dans son lit, il s’immobilise : il y a quelqu’un d’autre avec lui.

  29. En mettant le linge à sécher, une pince à linge s’éjecte malencontreusement dans les airs et le frappe en plein œil.

  30. Son enfant fait un caprice et lui fiche la honte au supermarché.

  31. Hector le labrador a appuyé sur le système de fermeture de la voiture alors que les clés sont à l’intérieur !

  32. Au fond de son jardin, dessous des buissons, il découvre dans une sorte de nid de drôles de créatures.

  33. Il a acheté un DVD d’occasion mais à la place du film, c’est un enregistrement amateur.

  34. Son voisin du dessous l’engueule car l’eau d’arrosage des plantes vertes a ruisselé sur son linge en train de sécher au grand air.

  35. L’heure est grave, il y a une rupture mondiale de café (ou de chocolat).

  36. Une épidémie de rage a lieu.

  37. Sans s’en rendre compte, il passe la journée avec un bout de salade coincé entre les dents.

  38. Sa mère a fait rétrécir au lavage son pull en cachemire préféré.

  39. Sa fille de 6 ans le surprend en train de jeter à la poubelle le dessin qu’elle venait de lui faire.

  40. Il a avalé une mouche.

  41. On découvre un zèbre sans rayure.

  42. Un de moteurs de son avion vient de prendre feu.

  43. Sa femme apprend la mort de son frère.

  44. Il découvre lors d’une soirée jeux de société que son meilleur ami est vraiment mauvais perdant.

  45. On l’aborde dans un bar.

  46. Il reçoit en cadeau d’anniversaire une baguette magique.

  47. 4h00 du matin, un tremblement de terre le réveille.

  48. Il oublie son sac dans le bus.

  49. Elle lui apprend qu’elle est enceinte – ce n’était pas prévu.

  50. Et si elle se lançait elle aussi dans la course aux élections ?

  51. En visite chez un ami, il se retient de reclasser tous ses livres par ordre d’auteurs et de nettoyer les vitres.

  52. Il y a un bébé crocodile dans les toilettes.

  53. De chez elle, elle peut voir la fenêtre de la salle de sport.

  54. Il reçoit une facture exorbitante pour quelque chose qu’il n’a pas acheté.

  55. Quand la voiture décide de tomber en panne à deux pas de chez mon ex.

  56. Combat entre dieux celtiques.

  57. En se lavant les mains, il perd son alliance un tout petit peu trop grande dans le siphon de l’évier.

  58. Il vient de rater sa correspondance.

  59. En se levant ce matin, il découvre sa maison taguée.

  60. Le chauffage et l’électricité sont en panne, il fait un froid glacial dehors.

  61. Elle décide d’accueillir la sans-abri chez elle le temps d’une nuit.

  62. On lui lance le défi d’arrêter de fumer.

  63. Il reste enfermé malgré lui dans le musée.

  64. Alors qu’ils s’étaient disputés, il finit par la demander en mariage.

  65. Comment avouer à sa femme qu’il a roulé sur le chat ?

  66. Le bonhomme de neige a changé de place durant la nuit.

  67. Le fil d’Ariane a été rompu par le Minotaure, que va devenir Thésée ?

  68. Il tond les pelouses du quartier pour se faire un peu d’argent.

  69. Grande surprise ! Elle vient de remporter la tombola !

  70. On lui offre un livre de recettes de barbecue – il est végétarien.

  71. Elle découvre qu’elle a un cancer.

  72. Quelqu’un lui a volé son identité.

  73. Un dragon se cache dans le grenier.

  74. Le chien jappe toute la journée.

  75. On lui a encore demandé de rester un peu plus tard au travail.

  76. Perdu en pleine montagne, il découvre qu’il n’a plus de batterie sur son portable.

  77. Homme préhistorique contre mammouth.

  78. Il se rappelle qu’il ne sait pas nager.

  79. Elle sent un parfum inconnu sur les oreillers du lit.

  80. Elle surprend sa meilleure amie en bonne compagnie dans les toilettes du lycée.

  81. On vient de l’humilier à la radio.

  82. Il a mis un peu d’eau dans son vin – au sens propre.

  83. Il met en vente la pilule contraceptive pour homme.

  84. J’accompagne le voyage scolaire de ma fille.

  85. J’écris à toutes les personnes dont j’ai été amoureuse dans le passé.

  86. Je me rends compte que j’ai un chewing-gum collé à mon jean.

  87. Il revoit son père pour la première fois depuis sa tendre enfance.

  88. Et si la couleur bleue n’existait pas ?

  89. Il découvre que le miroir de sa chambre est en fait un miroir sans teint.

  90. Il perd la clé USB où il va stocker sa thèse.

  91. Le médecin ne la croit pas quand il explique ses symptômes.

  92. Dans son monde, on peut respirer sous l’eau.

  93. En train de dîner au restaurant, j’apprend que ma maison est en feu.

  94. Il y a un monstre dans le placard.

  95. Elle retrouve dans son manteau qu’elle n’a pas enfilé depuis des mois un drôle de papier.

  96. Le portable de sa copine n’arrête pas de biper alors qu’elle est sous la douche.

  97. Elle est adulte et découvre qu’elle a attrapé des poux.

  98. En colonie de vacances, un enfant a disparu.

  99. Il découvre qu’un auteur de BD porte le même nom que lui.

  100. Un drôle de livre vient d’apparaître dans sa bibliothèque.

  101. Il décide de changer de prénom.

  102. Quelqu’un perd conscience en pleine rue.

  103. Il y a des traces de sang sur la porte d’entrée.

  104. Le serveur fait tomber le café brûlant sur un client.

  105. Un ours rôde dans le jardin.

  106. Il découvre qu’on lui a volé son téléphone lors d’une soirée chez lui.

  107. La carte bancaire ne fonctionne plus alors qu’ils font du shopping.

  108. Elle n’en peut vraiment plus de ses chaussures à talons mais la journée est loin d’être finie.

  109. Elle se retrouve par erreur dans le mauvais cours, dans la mauvaise salle de classe.

  110. Quand il se réveille, ce n’est pas dans son lit mais dans une grotte obscure et humide.

  111. Ce chevalier vient de tomber de cheval. Tout en armure, il est perdu dans les bois.

  112. Le lustre en cristal vient de tomber.

  113. On lui a piqué son linge à la laverie.

  114. Il n’ose pas dire à son beau-frère squatteur qu’il ne veut plus de lui à la maison.

  115. En quête de ses origines, il vient de découvrir que sa ville de naissance… n’existe pas.

  116. Il est coincé en Chine après avoir perdu son passeport.

  117. Il n’y a plus de couches pour le bébé !

  118. Ses vêtements sont tout d’un coup tous beaucoup trop petits.

  119. Cet enfant de maternelle vient d’avaler de la peinture.

  120. Il remporte la médaille olympique !

  121. Un jour, plus aucune fleur.

  122. Il se lève du canapé et découvre une grande flaque d’eau.

  123. Tout le monde est retranché chez soi à cause de la pollution.

  124. Ils tentent de s’enfuir de Corée du Nord.

  125. Ces pirates viennent de dérober un drôle de trésor.

  126. La jeune fille tombe sur un os étrange en jouant dans le jardin.

  127. Une drôle d’odeur de rose vient d’apparaître soudainement dans la pièce.

  128. L’eau a un sale goût.

  129. Il découvre que le dealer du coin est un de ces anciens élèves.

  130. Sa mission : mettre des micros discrètement chez elle. Mais ça ne va pas se passer comme prévu.

  131. Le fossoyeur vient de finir sa mission quand il entend tout d’un coup des bruits venant de la terre tout juste remise.

  132. Ses fenêtres explosent en mille morceaux.

  133. Mon dragon n’arrive plus à souffler du feu !

  134. C’est le champion du monde de cartes Pokemon.

  135. Retraité, 77 ans, recherche quelqu’un avec qui partager sa vie.

  136. Elle marche sur le lego avec une grimace.

  137. En claquant la porte rageusement, il y coince un pan de sa chemise.

  138. Son ordinateur vient de freezer alors qu’il gagnait une partie de poker en ligne.

  139. Il rate le cendrier car il ne faisait pas attention et pose son mégot brûlant sur le canapé.

  140. Par curiosité, il ouvre cet exemplaire de la Bible qu’il y a dans la table de chevet de sa chambre d’hôtel.

  141. Elle ne se souvient plus de la lettre « m ».

  142. Les enfants se tordent de douleur : ils ont trop mangé de bonbons.

  143. Le livreur de pizza vient toquer à sa porte.

  144. Elle vient, avec fébrilité, d’envoyer son scénario à plusieurs grosses boîtes de production.

  145. Les amoureux se retrouvent bloqués tout en haut de la grande roue.

  146. Il casse la fermeture éclair de la toile de tente alors qu’on annonce une nuit glaciale.

  147. Un laser game entre amis et une belle chute.

  148. Elle apprend à sa petite sœur à faire ses lacets.

  149. Ils travaillent dans une conserverie et n’en peuvent plus.

  150. La petite souris n’est pas passé.

Bonne écriture !

NaNoWriMo 2018 (1)

Le NaNoWriMo commence. Il est minuit. Cela fait presque un an que je n’écris plus du tout. Que je ne lis plus tout d’ailleurs aussi. Une traversée du désert. Je n’avais plus besoin des mots durant cette année, j’ai découvert trop de nouvelles choses à expérimenter immédiatement sans attendre. J’ai vécu l’amour, je l’ai savouré, dévoré avec énormément de gourmandise. J’ai dépassé mes limites, couru des dizaines et des dizaines de kilomètres. J’ai passé des moments moins évidents également, mais je veux surtout retenir tout ce que j’ai appris sur moi-même.

Alors un NaNoWriMo ? Pourquoi ? Surtout maintenant, alors que l’écriture n’est plus du tout au coeur de ma vie ? J’y ai beaucoup réfléchi. Pour moi, il était évident de m’inscrire à cet événement de barges où on est censé écrire 50 000 mots en un mois. C’était évident aussi à mes yeux de proposer cette année encore d’accueillir la soirée de lancement. Alors pourquoi ce NaNo ? Et bien avant tout pour les gens. Moi qui pensais cette discipline solitaire, j’ai découvert que l’écriture pouvait être également une expérience communautaire, de rencontre et de partage. Le NaNo de l’année dernière est intervenu à un moment charnière de ma vie, et j’y ai forgé des amitiés aussi discrètes qu’importantes à mes yeux.

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Le NaNoWriMo, c’est aussi une parenthèse hors du temps. Comme à l’édition précédente comme à celle-ci, je ne me fais pas trop d’illusions sur le contenu de mon roman : ça ne va pas être fameux ! Mais je vais écrire, m’évader, tester des choses, m’enfermer dans ma bulle, me donner des objectifs… Je sais que je suis capable de les faire – je n’en suis pas à ma première fois, jamais je n’ai échoué.

Et, on ne sait jamais, je vais peut-être renouer avec l’écriture. Déjà, je sens mes doigts frétiller de bonheur ! Déjà, j’ai envie de reposter sur mon blog, mes blogs, des trucs et des bidules.

Journal de bord

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14h30 : Joyeux Halloween ! On sort les ingrédients, les recettes, le four préchauffe. On cuisine pour…

20h30 – 22h00 : ding-dong. Pour commencer la soirée, je sursaute. Une dizaine de fois. Et mon chat bondit en se carapatant dans la chambre, la queue entre les jambes. Ils sont 16, déguisés ou pas, à venir dans mon petit salon – on a poussé les murs – pour la kick-off du NaNoWriMo. Comprenez : pour la première nuit d’écriture du National Novel Writing Month. On s’est tous inscrit sur le site officiel pour se lancer dans ce défi fou : écrire un roman de 50 000 mots pendant le mois de novembre. Et les Toulousains se sont donnés rendez-vous chez moi pour commencer ensemble cette formidable aventure. C’est la cinquième année que je me lance dans le NaNo, et la deuxième que j’accueille la kick-off. Et c’est un bonheur jamais démenti !

Nous croulons sous les boîtes de thé, et mille choses à grignoter. Mention spéciale pour la tarte à la citrouille et le guacamole géant. Lindsey Striling, bon vieux rock ou Two Steps from Hell pour nous accompagner.

22h30 : tout le monde est là et se trimballe avec son joli gobelet en plastique blanc sur lequel on a écrit le pseudo et le prénom – ça fait un souvenir. On se serre autour de la table basse. Chacun se présente avec plus ou moins de timidité. On s’interroge sur nos participations précédentes au NaNo, sur ce qu’on va écrire cette année. On rit beaucoup, on se découvre. « Tu écris du yaoi ? » « Non, j’en fais ! ». Les NaNoteurs sont un peuple paisible et agréable, ouvert d’esprit. Ce sont toutes de belles personnes.

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On lance la traditionnel partie de StoryCubes… avec 45 dés ! Autant dire que l’histoire du mouton qui fait du théâtre et de la tortue Pascal qui débarque d’un missile aérospatiale ne manque pas de piment ! Éclats de rire retentissant, tout le monde se prête au jeu. Une fidèle NaNoteuse (coucou Momo!), venue m’aider depuis la veille, joue au scribe pour ne pas perdre une miette de ce récit épique.

23h15 : après la révélation finale – en fait, tout était le fruit d’un dessin d’enfant, désolée, je vous spoile –, on se met en place. Discussions à foison, dernière clope sur le balcon, raclement de chaises et bousculades. Chacun installe son PC, trouve une prise de libre, un bout de table et le mot de passe du WiFi.

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tumblr_m9010sxdqf1qdhag9o1_500Minuit : après un décompte qui nous fait frémir, silence religieux. Certains NaNoteurs carburent déjà, on ne voit que le mouvement flou de leurs doigts qui s’agitent au-dessus de leur clavier. D’autres finissent de préparer : dernière relecture, petit coup d’œil au plan. Moi, j’observe, je range, je discute sur le chat, je triture mes documents. Bref, je n’écris pas. Comme d’hab. A ma table, on est plutôt bavard. Le NaNo commence pour nous tranquillement.

1h00 : tout le monde lève les mains. On s’était mis d’accord pour se dire notre wordcount au bout d’une heure pile d’écriture. Résultats des courses : la plupart a fait quelques centaines de mots (moins de 500), des fous ont dépassé les 1000 et même les 2000 mots. Moi j’en suis à 9… Je décide de me remettre au travail : cette année, je fais une réécriture complète et profonde de mon deuxième NaNo. Je ne veux pas commencer de nouveaux projets avant d’avoir fini avec les précédents. Donc pas de nouveauté cette année, je fais ma NaNoRebelle… encore.

giphy1h30 : la frénésie est retombée. Certains regardent dans le vide, font des pauses, discutent, se lèvent pour dégourdir les jambes. Ma voisine en est à sa troisième tasse de café fort depuis minuit. Mon chat distrait tout le monde dès qu’il fait son apparition.

1h45 : ils ont les yeux qui piquent, ils bloquent, alors au dodo ! C’est l’heure des premiers départs pour ceux qui sont venus en voiture. Pour les autres, pas de répit ! Un café, et c’est reparti pour la nuit blanche. La fatigue commence à se faire sentir, mais je n’ai pas encore les idées brouillées. En fait, je n’ai pas d’excuses… autant écrire. Alors je continue, remplis et m’amuse avec ce journal de bord. J’avais tellement aimé la kick-off l’an dernier que je souhaite cette année en garder un souvenir.

2h00 : l’ambiance est studieuse, les discussions se font de plus en plus rares.

2h15 : voilà, je suis tombée dans le piège, je commence à traîner sur Twitter et le chat du NaNo…

2h48 : j’ai bu deux litres de Coca et je viens de tomber dans le paquet de Tagadas. Je retrouve un regain d’énergie et réattaque mon vrai NaNo sur fond de Nightwish.

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3h20 : je me lance dans la rédaction d’un long mail. Logique.

3h30 : je me rends compte que 1667 mots (la moyenne quotidienne à atteindre), c’est vraiment beaucoup. La fatigue se fait sentir chez tout le monde : chacun cherche ses mots plus longtemps, sans parvenir toujours à les trouver.

4h10 : The Offspring me redonne de l’énergie.

4h40 : j’ai mis du rap énervé et je me fais un sandwich à la rosette. Mon wordcount du jour est bouclé !

5h14 : l’heure est grave, je viens de mettre du Kyary Pamyu Pamyu à la télé. Les NaNoteurs fatigués sont comme hyptonisés.

6h26 : c’est officiel, je renonce. Parmi les survivants de la kick-off, seule une continue réellement d’écrire. La fatigue a décimé plus de la moitié du groupe. Mais ce n’est pas grave ! On bavarde, on écoute de la musique…

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7h00 : le salon se vide. J’en profite pour ranger un peu tant que j’ai le courage. Sur le chat, les matinaux croisent les NaNoteurs qui ont fait nuit blanche. Des « bon courage » s’échangent. Mon corps ne comprend pas ce que je lui fais faire ! Le soleil se lève. Et je suis tellement épuisée que je n’ai même plus sommeil.

8h00 : la kick-off toulousaine prend fin, officiellement. Il me reste encore des tonnes de bonbons et de sachets de thé. Je n’ai pas beaucoup écrit, comme à chaque kick-off. Mais je ne suis pas inquiète pour autant : tous les ans, j’arrive à finir mon NaNo, cette année ne sera donc pas différentes des autres.

Au cours de la journée : je souris bêtement en zonant sur le forum. Les NaNoteurs toulousains ont l’air content de leur soirée et je suis plus que ravie d’avoir accueilli l’événement. Je relis le texte qui a résulté de la partie géante de StoryCubes. Au détour d’un post, je découvre que notre ML (Municipal Liaison) a fait le pari complètement taré d’écrire les 50 000 mots en un jour… et a réussi. Je me laisse aller à penser que ce genre de défi me plairait bien et décide de profiter de ce NaNo pour faire des petits tests : voir combien de mots je peux écrire en une heure, ou si je peux tenir plusieurs heures d’affilée. De fil en aiguille, j’en déduis qu’il me faut une nouvelle idée de roman pour l’an prochain au lieu de me contenter des fins de projets et des réécritures de cette année. Et je me surprends finalement à tenter de trouver une nouvelle idée pour cette année, sans attendre l’édition 2018, au lieu de me mettre à écrire dès maintenant.

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NaNoWriMo 2016 : le bilan

I did it !

I DID IT !

OMG OMG OMG OMG

Voici, à peu de choses près, ma réaction quand je me suis rendue compte que la barre des 50k (comprenez « des 50 000 mots ») a été franchie. Une fois n’est pas coutume, j’étais en write-in avec les NaNoteurs toulousains quand cela s’est produit. Un vrai bonheur de partager ce moment-là avec eux.

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A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes le 1er décembre. Le National Novel Writing Month, ou NaNoWriMo, est terminé depuis quelques heures. Nous sommes nombreux à être encore un peu sonnés par ce challenge de fou furieux qui nous a fait écrire un petit roman en trente jours – ouais, carrément. Cette année encore, pour la quatrième fois consécutive, j’ai fait mon quota de mots, j’ai réussi. NaNoWinner, oh yeah ! C’est évidemment une immense fierté personnelle, même si j’ai fini cette édition sur les rotules.

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NaNoRébellion et rythme aléatoire

Après moult tergiversions, j’ai en effet décidé cette année de faire ma NaNoRebelle. Je n’ai pas créer de toute pièce un nouveau roman, mais j’ai procédé à une sorte de réécriture de celui de l’année dernière. Sur les falaises de Guernesey (matte-moi un peu ce titre!) était un histoire qui m’obsédait depuis longtemps avec unVictor Hugo en exil à Guernesey. Et à ma grande surprise, c’est partie dans du grand n’importe quoi l’an dernier. A base de fantôme, de menace diabolique, de psychose, etc. Et c’était juste génial.

Ce roman a dévié façon American Horror Story en plein milieu de NaNo. Je vous laisse imaginer le gros micmac. Un boulot monstrueux pour tout reconstruire, ordonner. Devant la masse de travail que cela représentait, la motivation s’est un peu caché. Me connaissant, je savais très bien que seul le NaNoWriMo me pousserait à avancer dans cette histoire qui me hantait depuis des mois. Alors j’ai sauté dans le vite. Cette année, ce serait Sur les falaises de Guernesey (réécriture).

J’ai pris mon temps. Histoire de partir sur de bonnes bases, j’ai décidé de faire un plan du roman en utilisant la méthode par carte. Redoutable. En moins d’un heure, j’avais toute la base de mon récit devant les yeux : un vrai bonheur, je savais où j’allais.

Le rythme n’a pas été… soutenu. C’est le moins qu’on puisse dire. Faire le NaNoWriMo ne me fait plus peur : je sais que j’en suis tout à fait capable. J’ai donc fait le choix de garder une vie sociale, de continuer le sport, de m’investir tout autant dans mon travail. Il y avait des jours où je n’écrivais pas du tout, des jours où j’écrivais énormément. Globalement, j’étais même en avance les trois premières semaines ! Il faut dire que je suis devenue une pro pour blablater, pour faire avancer le wordcount, pour étendre une scène sur des pages… De l’écriture au kilomètre, un premier jet pas terrible mais qui a une grande qualité : faire sortir de ma plume cette histoire, dans sa version nouvelle. À partir de ce matériau bâtard, je vais pouvoir commencer une vrai réécriture de fond.

Mon histoire n’est pas tout à fait finie. Il me reste à écrire à la suite du NaNo 3 ou 4000 mots. Mais c’est déjà beaucoup moins insurmontable que les 50k de novembre !

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NaNoCommunauté

J’ai l’impression de me répéter chaque année, mais ce qui compte énormément dans la réussite du NaNo, c’est la communauté. Le forum, le chat, mais aussi les rencontres IRL. A Toulouse, nous étions inséparables, à se faire des write-in plusieurs fois par semaine. La Kick-Off a duré jusqu’à 8h00 du matin et a été un moment vraiment magique. Le TGIO (Thanks God ! It’s Over!) promet d’être formidable également. J’ai rencontré des gens attachants, talentueux et j’espère de tout mon cœur que ce sont là de belles amitiés qui se dessinent. Pouvoir partager bonheurs, déboires et anecdotes d’écriture avec des personnes comme celles-ci, c’est tout simplement fabuleux. Je manque de superlatifs pour vous, les NaNoteurs toulousains. Merci pour tout !

A l’autre bout de la France ou de la planète, des amis très chers se sont également lancé dans leur première édition du NaNo (et ils ont tout déchiré ! Momo et Jo-Machin, bravo!). Quel bonheur de voir leur avancée, quel bonheur de les voir se lancer dans ce challenge incroyable !

Une édition du NaNoWriMo riche en émotion, encore une fois. Un bébé roman qui va demander un travail herculéen mais que je suis très heureuse d’avoir pu avancer. Des moments de partage, des rencontres, des sourires inoubliables. Et la fierté encore une fois de se dire que l’on peut écrire !

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Le NaNoWriMo 2016

Novembre approche. Winter is coming. Et avec lui, le NaNoWriMo.

Mais si, vous savez, ce défi fou qui implique d’écrire 50 000 mots en un mois. Cet événement mondial et communautaire auquel des milliers de personnes participent à travers le monde. Ce pari incroyable que j’espère bien relever pour la quatrième année consécutive.

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Et chaque année, je m’investis plus, chaque année ça va plus loin. Mais faisons les choses dans l’ordre.

Ecrire quoi ? Quel va être mon sujet pour cette année ? Je vous avouerai que je me suis posée la question longtemps, sans vraiment me presser, sans être très inquiète non plus. Au fil des éditions, je suis de moins en moins stressée vis-à-vis du NaNo et je l’aborde hyper sereinement. Toutefois, il vaut mieux savoir – ne serait-ce que vaguement – sur quoi on va écrire pour se lancer le jour J.

nympheas2Dans un coin de ma tête, a surgi l’envie d’écrire sur la peinture, sur l’impressionnisme et même plus précisément : sur Monet à Giverny. L’année dernière aussi, j’avais écrit une fiction autour d’un homme dans un lieu – Victor Hugo à Guernesey en l’occurrence.

Sauf que je n’y connais franchement pas grand-chose en impressionnisme ou plus globalement en peinture, je ne suis jamais allée à Giverny et j’en sais vraiment peu sur la vie de Monet. Je suis juste tombée amoureuse, bêtement, comme plein de monde, de ses Nymphéas. Pendant quelques temps, j’ai donc gardé cette idée en ligne de mire. Mais les jours ont filé et malgré les vacances qui venaient enfin d’arriver, j’ai bien compris que je n’aurai jamais assez bossé mon sujet pour être prête le premier novembre.

J’ai donc longuement hésité. Regarder dans mon répertoire d’histoires à l’état embryonnaire pour en avancer une : pourquoi pas ? Ce serait assez facile pour moi, les mots me viennent assez vite au NaNoWriMo, je suis sûre que je pourrais atteindre les 50k.

vh-hh-2Mais voilà, il y a un autre projet qui m’obnubile et me vampirise complètement : le NaNo de l’année dernière. Son nom de code est Roman3_01 ou SLFDG (pour Sur les falaises de Guernesey). Le premier jet a été terminé en janvier dernier et contrairement aux autres auparavant, c’est un texte que je n’arrive pas à laisser tranquille. Normalement, je laisse une histoire en jachère de longs mois voire années avant de le reprendre. Mais pour SLFDG, je ne passais pas une semaine sans y penser, sans prendre des notes, sans repenser l’intrigue, sans l’ouvrir pour zieuter ce que j’avais écrit. Victor Hugo et son exil à Guernesey ne sont jamais sorti de ma tête, et cela va faire plus d’un an que c’est comme ça. Plus d’un an à lire du Hugo ou sur Hugo, à réfléchir à cette fiction et à ses ramifications.

J’ai de beaux projets pour ce roman : la trame de fond à refaire, des intrigues secondaires à repenser complètement, des personnages à remodeler. Et j’y pense constamment. Dans le doute, j’en ai parlé à mes amis, leur expliquant ma situation, et ils ont été unanimes : pourquoi me retenir d’écrire sur ce sujet puisqu’il est évident que c’est celui-ci que je veux !

Donc c’est officiel : cette année, je serais NaNoRebelle. Je vais réécrire complètement de A à Z le roman que je chéris tant. Et croyez-moi, il y a beaucoup de boulot, et de quoi faire 50 000 mots. C’est bien la première fois que je suis objectivement peu certaine de réussir mon NaNo tellement la tâche me paraît titanesque, mais je sais déjà que ce ne sera que du plaisir. Bien sûr, je bloguerai et twitterai ça… à condition que vous en fassiez de même si vous aussi vous participer au NaNo !

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Le rythme de mes lectures et donc le rythme des publications sur le blog risquent de ralentir. Il faut dire que je compte beaucoup m’investir dans cette édition du NaNo. J’accueille d’ailleurs chez moi la Kick-Off toulousaine – le première nuit d’écriture entre le 31 octobre et le 1er novembre – chez moi ! Si vous êtes intéressés pour venir, n’hésitez pas à m’envoyer un NaNoMail 😉

TAG La plume en herbe

Je ne fais pas que lire, j’écris. (Et pas seulement des articles de blogs et des tweets, cela s’entend.)

J’écris même depuis sacrément longtemps. Et aujourd’hui, j’ai décidé de vous en parler, histoire qu’on se connaisse mieux vous et moi. Je vais faire ça sous forme de questions/réponses. On pourrait presque appeler cela un TAG, oui, allez, le TAG de la plume en herbe. (On dit bien « écrivain en herbe », non?). En plus, il y a dix questions tout pile. J’aime bien quand les choses sont carrées.

La plume en herbe

Surtout, n’hésitez pas à reprendre ce TAG partiellement ou totalement sur vos blogs ou vos pages perso, ou même en commentaire. Je suis vraiment curieuse de voir s’il y a des auteurs derrière les lecteurs que je côtoie sur la blogosphère.

1. Tu écris depuis quand ? Comment s’est venu ? Oulah, je dirais que j’écris depuis que je sais écrire. Ma maman m’a très vite donné le goût des histoires en me lisant chaque soir patiemment des contes. J’ai tout de suite eu le virus de la lecture, mais cela ne suffisait pas. J’avais une imagination débordante, c’est donc tout naturellement que l’écriture de fiction est entrée dans ma vie.

2. Tu écris quoi ? De très loin, je préfère écrire des romans, même si j’arrive à en écrire et à les finir que depuis trois ans environ. Je ponds aussi quelques nouvelles parfois, mais j’y prends moins de plaisir. C’est pour moi plus un exercice pour m’entraîner et ne pas perdre la main entre deux romans.

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3. Ton parcours de plume en herbe ? Petite, j’écrivais des micro-histoires, des petites poésies, des chansons. Puis c’est passé au journal intime dès le collège (on aime bien se regarder le nombril à cet âge-là). Au lycée, j’ai essayé des textes très courts, personnels et poétiques. J’ai très très peu écrit à mon entrée en fac, mais mon admission en master écriture a tout changé. Et je suis tellement heureuse d’avoir pris cette voie ! L’écriture est vraiment un art dans lequel je m’épanouis pleinement. Il y a des défis à relever et des possibilités infinies. Puis, il y a eu la rencontre qui a tout changé : le NaNoWriMo dont je parle et reparle souvent sur le blog. Grâce à cet événement, j’ai pu finir mon premier roman, et… ouah quelle sensation ! Depuis j’en redemande. Et pas plus tard qu’hier, j’ai mis le point final au premier jet de mon troisième roman ! *clap clap clap*

4. Tes rituels d’écriture (lieux, matériels, etc.) ? J’écris sur mon ordinateur après avoir noté sur un carnet mes idées d’intrigues, de noms, etc. Hors NaNoWriMo (où là, par nécessité, j’écris n’importe où et sur n’importe quoi), je préfère écrire le matin à la bibliothèque ou dans un café. J’arrive assez facilement à me concentrer dans ce genre d’ambiance, et j’évite de mettre le WiFi pour ne pas être trop tentée… J’ai toujours du thé avec moi, et un truc à grignoter. J’écris sans musique, mais j’en mets parfois pour couvrir les bruits de ceux qui bavardent tranquillement en dérangeant tout le monde à la bibliothèque.

5. Ta méthode d’écriture ? Plutôt jardinier ou architecte ? Je note des idées (un thème, un personnage, parfois je pars juste avec un titre), et hop je me lance. En ça, je suis jardinier, j’attends que ça vienne. Cela donne des scénarios invraisemblables et géniaux à mon goût que je n’aurais jamais imaginer en préparant tout à l’avance. Avec mon dernier roman, j’avais essayé d’être architecte : j’avais préparé un plan sommaire (plutôt un chapitrage), des fiches de personnages, des docs historiques et biographiques… Mais au bout de 10 chapitres, c’est parti à toute berzingue dans une direction tout à fait inattendue, et je suis plutôt du genre à suivre le mouvement pour voir où ça me mène. (Et j’en suis assez contente.) Après le premier jet, je laisse reposer le roman loooongtemps (parfois un an voire plus!), puis je le reprends pour une réécriture complète : c’est-à-dire que j’imprime la première version et je retape tout différemment, en bien mieux, et en faisant des coupes drastiques. C’est souvent à s’arracher les cheveux de me relire : les incohérences dans la narration qu’il faut corriger, les fautes de français, les oublis… Puis je laisse reposer encore un peu et je le reprends une deuxième fois, mais cette fois-ci pour une ou plusieurs relectures. Après vient le moment des bêta-lecteurs, des derniers remaniements et corrections. Et voilà un roman tout beau, tout propre, écrit avec amûûûr. Pour l’instant, je n’ai jamais rien voulu présenter à un éditeur, je n’ai pas du tout l’étoffe d’un « vrai » écrivain. Mais peut-être qu’avec le petit dernier, je franchirai ce pas, parce que j’en suis sacrément fière quand même !

6. Qu’est-ce que tu aimes et détestes le plus dans l’écriture ? J’adore être surprise par mes personnages. J’adore la première réécriture. Je m’éclate avec la ponctuation aussi et j’apprends à apprécier de plus en plus le travail sur les dialogues. Je déteste devoir faire des descriptions et au premier jet, je les zappe souvent. Je déteste devoir écrire alors que je suis fatiguée. En fait, il faut que je sois bien physiquement pour écrire.

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7. Comment tu combats le syndrome de la page blanche ? Je trouve des idées de romans un peu par hasard, dans le métro, ou sous la douche, je les note toutes. Et je sais qu’il m’est impossible d’écrire quelque chose si je n’ai pas une de ces idées sous le coude, donc je ne tente même pas sinon c’est page blanche assurée. Sinon, pour le reste du temps, je m’astreins depuis des mois à un petit rythme pépère d’écriture deux ou trois matins par semaine minimum. C’est peu en réalité, mais au moins avec ça j’avance sûrement dans mes projets. Et bizarrement dans ces moments, je suis dans le train, l’écriture avance d’elle-même sans que j’ai trop à me forcer. Pour ce qui est de la réécriture qui peut me peser parfois, je me fixe des objectifs avec des pauses régulières ou une carotte à l’arrivée. Et si vraiment, c’est une période sans, je laisse tomber plusieurs semaines, je lis, je remplis ce blog (car cela reste TOUJOURS un plaisir), je me vide la tête, et quand j’y retourne, ça va mieux !

8. L’écriture, c’est quoi pour toi ? C’est un vrai moyen d’explorer d’autres horizons et de découvrir de nouvelles facettes de moi-même. C’est presque un jeu ! Ce n’est pas une échappatoire, ni un refuge, mais plutôt une autre dimension avec des êtres en papier qui vivent leur vie et que je retranscris. C’est un loisir extrêmement gratifiant à titre personnel auquel je souhaiterais accorder plus de temps.

9. Tu écris quoi en ce moment ? Je viens de finir un roman dont le titre provisoire est Sur les falaises de Guernesey. L’idée a germé lors d’un atelier d’écriture en juillet 2015 et elle a mûri pour se réaliser avec le NaNoWriMo 2015. Ce gros bébé est immense, et l’écriture du premier jet m’a pris 8 mois de travail intense (entre la préparation et la rédaction). Je voulais à la base raconter comment Victor Hugo était revenu à la rédaction des Misérables alors qu’il était exilé sur l’île de Guernesey dans la magnifique Hauteville House. Toute sa famille m’intéressait : je voulais parler de cet univers-là. Mais un chapitre sur les séances de tables tournantes (auxquelles il s’adonnait à Jersey) a tout changé et le livre a pris un autre tournant (oh, oh, ce jeu de mot !). Pour faire claire, imaginer qu’American Horror Story s’invite en plein milieu de sa baraque. Phénomènes étranges, inquiétants, vols, folie, agressions, bref ! Je me suis beaucoup éloignée du sujet, mais j’en suis tellement heureuse ! J’ai quitté un biopic plan-plan, pour lequel je n’avais clairement pas l’envergure, pour une réécriture complètement fantastique et un peu sombre d’un épisode de la vie de Victor Hugo. Je me suis carrément arrangée avec la réalité, mais qu’importe ! On a le droit de tout faire en écriture de création…7

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10. Tes ambitions, tes envies, tes projets en écriture ? Mon prochain projet, c’est de commencer la réécriture d’un autre roman qui attend depuis presque un an, et de commencer la relecture du tout premier que j’ai écrit (avec un point final et tout et tout). J’ai quelques petites idées pour une ou deux nouvelles que je pense écrire avant le milieu de l’année, mais rien de bien pressant. Je n’ai pas d’ambition particulière, sauf peut-être pour ma toute dernière création, mais on en est loin : la réécriture de Sur les falaises de Guernesey va juste être colossale et va me prendre des mois ! Je ferai tout pour garder un rythme d’écriture similaire ou supérieure : l’écriture est devenue pour moi presque un besoin et je ne peux pas m’en passer très longtemps.

J’espère que cet article, plus personnel, vous aura plu. C’est à vous de jouer à présent. Vous êtes tous invités à répondre à ce TAG : n’hésitez pas à vous servir de l’image plus haut, et si vous caler le lien vers cet article quelque part, ça me fera très plaisir ! Je vous mets ci-dessous la liste des questions, pour que vous ne vous embêtiez qu’avec un seul copier-coller. J’ai hâte de lire vos réponses !

  1. Tu écris depuis quand ? Comment s’est venu ?
  2. Tu écris quoi ?
  3. Ton parcours de plume en herbe ?
  4. Tes rituels d’écriture (lieux, matériels, etc.) ?
  5. Ta méthode d’écriture ? Plutôt jardinier ou architecte ?
  6. Qu’est-ce que tu aimes et déteste le plus dans l’écriture ?
  7. Comment tu combats le syndrome de la page blanche ?
  8. L’écriture, c’est quoi pour toi ?
  9. Tu écris quoi en ce moment ?
  10. Tes ambitions, tes envies, tes projets en écriture ?

NaNoWriMo 2015 : l’heure du bilan

Le NaNoWrimo 2015 est sur le point de finir. [Quoi, mais vous ne savez pas ce qu’est le NaNoWriMo, malheureux ?! Allez voir  ! Tout de suite, zouh !]. Et pour la troisième année consécutive, j’y ai participé avec une grande impatience, une grande excitation. Petit bilan post-écriture.

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Une question de rythme

Le NaNoWriMo, c’est 50 000 mots en un mois, soit une moyenne de 1667 mots par jour. Autant dire qu’il faut tenir la distance, car 50 000 mots, c’est VRAIMENT BEAU-COUP. En tout cas, pour moi. Sauf qu’au bout de trois éditions, eh bien je commence à m’y habituer. La première, j’ai du broder autour de mon histoire pour atteindre le nombre de mots voulu, l’année dernière, j’avais atteint pile poil ce qu’il fallait. Et cette année, cette évolution a continué : l’histoire que je voulais écrire s’est révélé beaucoup plus longue que prévue. A l’heure où je vous parle, j’ai déjà fini le NaNoWriMo, mais je ne suis même pas à la moitié de mon histoire, il me reste du travail en perspective… j’espère avoir assez de motivation pour y arriver, sinon ça attendra le NaNoWriMo prochain !

Côté nombre de mots, là aussi une belle amélioration. Grâce à mon travail qui me laisse des temps libres en matinée, j’ai pu avancer comme une folle à coup de 5000 mots par jour, j’ai pris une très belle avance. J’ai trainaillé les derniers jours mais j’ai malgré tout fini mon NaNo en avance, même si ce n’est pas le cas de mon histoire.

La communauté du NaNo

La grande nouveauté de cette année, c’est mon implication au sein de la communauté française du NaNoWriMo. Comme tous les ans, j’ai participé au forum, et pour la première fois, je suis allé aussi très régulièrement sur le chat français. Entraide, encouragement, discussion et surtout word wars très régulières m’ont permis de penser NaNo, de manger NaNo, de dormir NaNo.

En dehors de la toile, les nanoteurs de Toulouse se sont souvent réunis et j’ai été ravie de me joindre à eux pour quelques write-ins. J’en ai été vraiment contente, j’ai rencontré des gens agréables et motivants, et j’ai passé d’excellents moments. (Si vous passez par là nanoteurs toulousains, merci encore !)

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Planner vs Panser

Au NaNoWriMo, on fait la distinction entre les planners (ceux qui prévoient leur histoire en amont, font un plan, des fiches de personnages) et les pansers (ceux qui viennent les mains dans les poches). Depuis toujours, je faisais partie de la deuxième catégorie : j’avais vaguement une idée de l’histoire que je voulais faire et je me lançais dans le vide sans filet. C’était enthousiasmant mais j’ai également passé des heures douloureuses à me torturer l’esprit devant une page blanche (et dans le cadre du NaNo, c’est juste terriblement frustrant). Mais à chaque fois, le NaNo transformait cela en expérience vraiment étonnante car devoir écrire au kilomètre débloquait toujours les choses à un moment ou à un autre et mon histoire alors se transformait totalement. C’est comme ça que je me suis retrouvée à écrire un genre de thriller psychologique alors que ce n’est pas du tout – mais alors pas du tout – mon genre de prédilection. J’ai même réussi à tuer un de mes personnages (et chez moi, c’est un acte absolument rarissime).

Mais cette année, je suis panser. Mon idée a germé pendant l’été et comme l’histoire devait se baser sur des personnes et des faits très réels (en l’occurrence Victor Hugo et son exil à Guernesey – pour faire simple) et que cela me tenait vraiment à cœur, je me suis dit qu’il fallait un minimum de préparation. Je ne voulais absolument pas faire une biographie, soyons d’accord, mais je voulais dès que possible respecter la réalité dans mon texte. C’est ainsi que je me suis retrouvée à lire de nombreuses œuvres du grand homme, ainsi que des ouvrages retraçant sa vie et celle de sa famille. Ça a été vraiment très enrichissant et je ne regrette absolument rien. Mon côté étudiante en lettres avait repris le dessus et j’adorais ça. Cependant, le NaNo approchait et je n’ai pas pu tout lire, tout apprendre, même si j’en savais assez pour faire le premier jet. Je me suis donc lancé assez confiante dans cette aventure, suivant mon chapitrage, me référant à mes fiches de personnages. C’était bien la première fois que j’avais préparé ce que j’allais écrire et je dois avouer que je suis allé beaucoup plus vite en partie grâce à cela. Plus de panique devant la feuille blanche, je n’avais qu’à suivre le plan, mettre en mots ce que j’avais rapidement noté. Et sachant que je suis la pro pour broder (merci les éditions précédentes du NaNo…), ça roulait assez bien cette histoire. J’aimais beaucoup mon sujet, mais j’avais manqué de temps pour vraiment mettre au point mon intrigue principale (alors que mes intrigues secondaires allaient bien, elles). De ce côté-là, je tâtonnais donc.

Et là, surprise ! Retournement de situation ! Le NaNo a encore frappé et mon histoire de Victor Hugo a pris de sérieux avant-goûts d’American Horror Story (très bonne série en passant, je vous la conseille grandement). Maison hantée, folie, secrets, cauchemars. Tout basculait… et c’était génial ! J’adorais et j’adore encore ce tour complètement décalé et surprenant qu’a pris mon histoire. J’ai donc continué dans ce sens et il n’y a pas à dire, c’est beaucoup plus prenant à écrire (et, j’espère, à lire plus tard), même si beaucoup moins académique.

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Ambiance

Au début, j’étais très très enthousiaste, j’attendais le NaNo depuis septembre déjà, j’y pensais même dès juin. Je n’avais qu’une hâte, c’était de m’y mettre. Il faut dire que j’ai toujours du mal à me mettre à écrire le reste de l’année, je me trouve toujours des excuses, mais le NaNoWriMo, c’est vraiment mon rendez-vous annuel, mon défi perso, où je prends un mois pour ma passion. C’est ça et rien que ça qui prime en novembre. Les premiers jours d’écriture étaient très agréables, je faisais connaissance avec mes personnages, je rencontrais les autres nanoteurs régulièrement, mon compteur de mots affichait un score excellent, je déroulais mes phrases sans encombre, j’avais du temps et de l’énergie, puis mon histoire s’améliorait de chapitre en chapitre.

Puis est arrivé le vendredi 13 novembre et cette soirée funeste. Ça n’a plus été pareil. Mon esprit – encore aujourd’hui – est ailleurs, et personnellement, je cherche toujours mon sourire depuis ce jour. Heureusement, mon travail à l’école me console beaucoup et les rires des enfants me donnent une raison de me lever le matin et de ne pas rester à me morfondre sous la couette. Ça a été vraiment un coup dur au moral. Et même si je suis la première à dire qu’il faut se relever et ne pas se montrer abattu, et bien cela demande du temps et de l’énergie. Sans compter que je suis malade depuis 10 jours. Mon NaNo s’est fini dans la lassitude et je dirais même que je m’en fichais un peu. J’écrivais de façon automatique. Il y avait des choses plus importantes ailleurs. Sur le chat, on se consolait. Sur le forum, les participants étrangers nous laissaient des messages d’entraide, de réconfort et d’amour. Entre nanoteurs toulousains, on n’avait plus vraiment la tête à faire des write-in. Novembre n’est pas le mois de 2015 que j’aurai préféré. Au même titre que janvier.

Bon, on arrête d’être triste 🙂

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Le NaNoWriMo 2015 est terminé pour moi. Je vais commencer à réécrire celui de l’année dernière. Je ne sais pas si je finirais l’histoire que j’ai commencé. J’espère car je l’aime vraiment beaucoup. Mais ce n’est jamais évident pour moi de me remettre à l’écriture. (Et cette conclusion est toute pourrie.)

Et vous, vous écrivez ? Vous avez fait le NaNoWriMo ? Dites-moi tout !

Les Travailleurs de la Mer, de Victor Hugo

Dans le cadre de ma préparation au NaNoWriMo 2015, je vis un marathon Victor Hugo personnel puisque je compte écrire sur cet illustre écrivain. Donc pour essayer de ne pas trop mal faire les choses, je lis beaucoup : des biographies, des documentaires, mais aussi des œuvres de Hugo bien sûr. Beaucoup sont passées entre mes mains et je ne les ai pas abordées sur le blog mais aujourd’hui je tiens à vous parler d’un de ces romans, pas le plus connu, pas le plus iconique non plus mais il représente une période de la vie de l’écrivain que j’apprécie plus particulièrement : son exil à Guernesey.

Les Travailleurs de la Mer raconte l’histoire de Guernesey et plus précisément de Gilliatt. Ce jeune homme un peu sauvage et solitaire est peut-être le meilleur marin de la Manche. Il s’est épris de Déruchette et quand il apprend que cette dernière se donnera en mariage à celui qui ramènera la machine à vapeur de son père, il accepte tout de suite. Mais le bateau s’est échoué dans un endroit terriblement dangereux et inaccessible…

« A force de grimper dans les rochers, d’escalader les escarpements, d’aller et de venir dans l’archipel par tous les temps, de manœuvrer la première embarcation venue, de se risquer jour et nuit dans les passes les plus difficiles, il était devenu, sans en tirer parti du reste, et pour sa fantaisie et son plaisir, un homme de mer surprenant. »

Vous vous en doutez, ce résumé ne résume rien puisque, comme à son habitude, Hugo nous fait découvrir plusieurs personnages, très différents les uns des autres, nous entraîne dans des situations extrêmes et étonnantes. C’est une grande fresque de ce « rocher d’hospitalité » que nous propose ici l’écrivain.

Ce que j’aime par dessus tout avec Victor Hugo, c’est ce sentiment de voyager en sécurité à ses côtés. Même si le parallèle peut sembler abusif, j’ai l’impression que c’est Père Castor qui me raconte les histoires de Guernesey, de Déruchette, de Gilliatt. Je suis emmenée d’un bout à l’autre de ce récit en classe affaire, sans être pressée. L’auteur répond à toutes les questions qu’on pourrait se poser avant même qu’elles nous viennent en tête. Alors oui, ce n’est pas un roman qui va à cent à l’heure, qui laisse grande latitude au lecteur, mais c’est aussi reposant de voguer sur les flots de la Manche sans avoir à manier le navire.

L’histoire m’a tenue en haleine même si on peut lui trouver quelques longueurs. J’avoue que je me suis complètement perdue et ennuyée lors des descriptions des bateaux et de leurs différents éléments. Mais les descriptions des paysages et de la mer m’ont transportées. C’est à double tranchant Victor Hugo, et je ressens ça pour presque tous ses romans : d’un côté il y a des passages interminables (en tout cas pour moi), de l’autre une intrigue que l’on veut finir de lire à tout prix pour en connaître tous les tenants et les aboutissants.

Les Travailleurs de la Mer, c’est une curiosité et un magnifique hommage. C’est un chemin atypique pour rencontrer Victor Hugo et rien que pour cela je vous le conseille. Il faut parfois s’accrocher le temps d’une poignée de page pour rentrer dans l’histoire mais une fois cela fait, vous ne voudrez plus lâcher ce roman. Bonne lecture !

Victor Hugo, Les Travailleurs de la Mer, folio classique (1197), 8€.