Click & Love, de Cyril Massarotto

Encore une romance, adulte cette fois-ci : Click & Love de Cyril Massarotto. On y suit la rencontre et l’amour naissant de Paul, un quarantenaire qui ne regarde même plus les femmes depuis la mort de son épouse quelques années auparavant, et Julie, une femme de ménage qui souffre d’un léger complexe d’infériorité et trimbale elle aussi son lot de mauvais souvenirs. Ils ont de nombreux points en commun mais c’est grâce à un pur hasard qu’ils finissent par se trouve, sur la toute nouvelle et révolutionnaire application Click & Love. Ce qui devait arriver arriva : ils tombent amoureux ! Mais alors qu’ils se rencontrent pour la première fois, un événement complètement inattendu vient tout chambouler…

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Je ne m’attendais pas vraiment à cette histoire. La romance est convenue, et je m’attendais – avec impatience car c’était ce que je voulais ! – à encore plus cliché ! Finalement, leur amour par messages interposés sur l’application semble évident. Même si dans leur vie respective, ils ont parfois du mal à l’admettre et à aller de l’avant dans les relations amoureuses… Ils se découvrent si proches, sur la même longueur d’onde : leur rencontre remet tout en question, ils ne peuvent s’empêcher de penser l’un à l’autre constamment. L’amour, les prémices, les petits papillons… j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette partie de l’histoire et à voir quelles répercussions cela avait sur leurs vies respectives. Ces personnages sont attachants, mais pas autant que d’autres croisés dans d’autres romances… ils ne me marqueront pas plus que ça et avec le temps je les oublierai.

OnlineLoveHeartonKeypad-XSmallCela n’empêche pas de passer un bon moment de lecture. L’auteur prend le temps de nous planter le décor, pour qu’on comprenne mieux chacun de ses personnages et leurs problématiques. Cela a pour effet retors de faire durer l’introduction vraiment trop longtemps et le premier tiers est un peu long. La deuxième moitié du livre est comme un jeu de piste, empressé par l’amour et la séparation : quelque chose s’est passé, on veut savoir pourquoi ! J’ai compris très vite une bonne partie de la résolution finale, ça m’a un peu gâché le plaisir et je pense qu’à ma place vous auriez trouvé aussi la réponse. L’auteur n’est pas le meilleur en ce qui concerne le suspens. Son intrigue est bien menée, mais clairement ça manque de peps. Un côté « je veux tout bien faire » qui en dit trop, un manque d’originalité dans le style font que ce roman, même s’il n’est pas mauvais – l’intrigue est au fond originale, les personnages bien construits – n’est pas incroyable non plus. Parfait pour une lecture de vacances, si on oublie les quelques longueurs, en somme. Ceci dit, je lis bien trop peu de romances made in France, donc je note le nom de l’auteur dans un coin pour y piocher des idées le moment venu.

Cyril Massarotto, Click & Love, XO éditions, 19€90.

D’après une histoire vraie, de Delphine de Vigan

J’ai presque du me refréner pour ne pas lire D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan, directement après Rien ne s’oppose à la nuit, tellement j’ai aimé le style de l’auteure et ce qu’elle avait à nous raconter.

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Il me semble important de lire ces deux romans dans cet ordre, c’est ainsi qu’ils ont été écrits et publiés, et l’auteure-narratrice fait régulièrement référence au premier livre dans le deuxième. Car encore une fois, on flirte avec l’autobiographie, l’autofiction… on ne sait pas très bien où sont les limites, on s’y perd, on aime ça. Le personnage principale, c’est l’auteure elle-même et elle inclut de vrais éléments de sa vie dans ce roman – notamment son couple avec François Busnel, ses enfants, sa carrière d’écrivain. On ne sait pas où commence le faux, si tout est faux, si quelque chose est faux. Rajoutez à cela qu’on se méfie même d’une certaine folie sous-jacente qu’on a découverte chez la mère dans Rien ne s’oppose à la nuit… On ne sait plus quoi croire, surtout que la narratrice elle-même s’interroge : dois-je écrire du vrai ? Mais en réalité, à partir du moment où je le mets en mots, c’est d’une certaine façon de la fiction, c’est ma réalité, pas la réalité vraie ? Pour ma part, j’ai tout simplement décidé de tout prendre pour vrai, mais j’ai été vraiment désarçonnée par cette fin, j’ai perdu tous mes repères.

Je voudrais raconter comment L. est entrée dans ma vie, dans quelles circonstances, je voudrais décrire avec précision le contexte qui a permis à L. de pénétrer dans ma sphère privée et, avec patience, d’en prendre possession.

Delphine est fatiguée du succès inattendu de Rien ne s’oppose à la nuit, ce livre où elle parle de sa mère a touché beaucoup plus de monde que ce à quoi elle s’était attendu, et cette sorte de gloire a eu des retentissements dans sa propre famille. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre L. qui très vite va s’imposer dans sa vie comme l’amie toujours présente, qui la connaît mieux que personne et qui est toujours là pour elle. Vraiment toujours. Petit à petit, Delphine va se rendre compte qu’elle n’arrive plus à écrire, vraiment plus du tout, même pas une liste de course. L. va alors prendre de plus en plus de place, l’aidant au quotidien. Mais au fil des mois, Delphine se sent de plus en plus mal à l’aise face à son amie.

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Encore aujourd’hui, il m’est difficile d’expliquer comment notre relation s’est développée si rapidement, et de quelle manière L. a pu, en l’espace de quelques mois, occuper une telle place dans ma vie. L. exerçait sur moi une véritable fascination. L. m’étonnait, m’amusait, m’intriguait. M’intimidait.

On le sait dès le début du livre, ce sera une relation toxique qui va nous être racontée. Et ce récit est à la fois hypnotisant et effrayant. Delphine se place en victime et à sa place, il faut avouer qu’on aurait sûrement agi pareil. Car ce genre d’amitié malsaine, qui prend toute la place, se glisse et se construit insidieusement dans une existence. On s’en rend compte trop tard. Par moment, et surtout dans le dernier quart, le roman prend des airs de thriller, on redoute un événement, quelque chose qui va tout faire bousculer, et les huis-clos entre L. et Delphine nous pousse à y croire. Je ne m’attendais pas du tout à ce dénouement, pour le coup l’auteure m’a surprise ! Et même si j’ai trouvé qu’elle se regardait écrire par moment, la langue et le style sont toujours impeccables, disséquant avec pudeur les émotions, voguant dans les souvenirs.

C’est un système qu’on connaît déjà : je témoigne de ce que j’ai vécu, sous la forme autobiographique, tout en m’interrogeant en même temps sur le rédaction de ce récit. Et je dois avouer : j’apprécie beaucoup cette façon d’écrire, qui immerge complètement le lecteur, l’invitant à tout prendre pour argent comptant, oubliant le mot « roman » sur la couverture. C’est troublant, passionnant, bref j’ai adoré ce livre.

Maintenant que j’expose ces faits, reconstitués dans un ordre à peu près conforme à celui dans lequel ils se sont déroulés, j’ai conscience qu’apparaît, comme à l’encre sympathique, une sorte de trame, dont les ajouts laissent entrevoir la progression lente et assurée de L., renforçant chaque jour son emprise. Et pour cause : j’écris cette histoire à la lumière de ce que cette relation est devenue et des dégâts qu’elle a provoqués. Je sais l’effroi dans lequel elle m’a plongée et la violence dans laquelle elle se termine.

Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, aux éditions JC Lattès, 20€.

L’aube sera grandiose, d’Anne-Laure Bondoux

 

Cela fait très longtemps que j’entends parler de cette auteure, mais je ne m’étais jamais lancé. La quatrième de couverture de L’aube sera grandiose m’a convaincue et c’est donc par cette lecture que je commence ma découverte d’Anne-Laure Bondoux.

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Nine est furieuse. Alors qu’elle avait prévu d’aller à une fête de lycée, y retrouver ses copines et surtout y croiser le beau Marcus, sa mère en a décidé autrement. Sans crier gare, elle l’a mise dans la voiture avec quelques bagages et en route pour un destination inconnue. Il est déjà tard, elles ont roulé pendant des heures : les voici enfin arrivées à cette drôle de cabane le long d’un lac, complètement perdue au milieu d’une forêt. Titania explique alors à sa fille qu’elle a des choses à lui dire, l’histoire de sa famille à lui raconter. Nine comprend qu’elle va en découvrir beaucoup sur sa mère, des secrets cachés jusqu’à présent. Comment se fait-il qu’elle ne connaissait pas l’existence de cette cabane ? Qui sont Orion, Octo ou Rose-Aimée dont sa mère vient de parler ? Pourquoi tout lui dire ce soir et pas avant ?

Elles ont la nuit devant elles, dans ce décor incroyable, à l’abri de tout. D’un chapitre à l’autre, on bascule entre le temps présente avec Titania et Nine, puis dans le passé, à travers la vie de la petite Consolata et sa famille. J’ai apprécié faire partie de cette intimité, de ce grand récit : tout un pan de vie occulté et sur lequel on fait jour à présent. Heure par heure, le récit s’égraine, menant jusqu’à l’instant présent. Ce n’est pas de la tenue d’un thriller, c’est plus épais, plus doux que cela. On se sent bien malgré les révélations, et on a envie de savoir la suite. Pour que la boucle soit bouclée.

Nine lève les yeux vers le ciel et les millions d’étoiles. Toutes les mères de l’univers ont sans doute une vie secrète, des activités à elles, des amis ou des collègues dont elles ne parlent jamais, des rêves enfouis, des soucis qu’elles dissimulent. Des amants, parfois. La sienne a une cabane au bord d’un lac.

479_photo_oeuvre-art-lac-aube-eteAnne-Laure Bondoux maîtrise son sujet de bout en bout, écrivant une narration efficace, bien rythmée. J’ai adoré les lieux et les décors qu’elle a choisi, y insufflant de la vie par le biais de personnages attachants. Je crois vraiment que je n’ai rien à reprocher à ce récit. Je m’y suis glissée avec volupté, aimant chaque chapitre, chaque personnage qu’on y croisait. Même si le secret central ne m’a pas vraiment emballée – je m’y étais un peu attendue –, il est très bien amené et enfin, tout s’emboîte, tout semble logique. La plume de l’auteure est très belle, équilibrée. J’ai aimé son art des dialogues et cette certaine lenteur insufflée dans le récit qu’on suit tout au long de la nuit. La relation mère-fille est magnifique, mon petit cœur a été ému plusieurs fois.

Une lecture à offrir, à découvrir, une plume sublime… je ne peux que vous le conseiller !

Anne-Laure Bondoux, L’aube sera grandiose, aux éditions Gallimard Jeunesse, 14€90.

Les mille visages de notre histoire, de Jennifer Niven

En ce moment, c’est une très bonne période côté lecture : je découvre de nouveaux auteurs, je me fais plaisir en lisant des romances ados, j’ai des coups de cœur pour certains romans. Aujourd’hui, je vais vous présenter l’un de ces livres que j’ai dévoré en une journée tellement il était bien. Il s’agit du roman de Jennifer Niven, Les mille visages de notre histoire.

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Libby a été la plus grosse ado d’Amérique. A tel point que le jour où elle a fait une crise d’angoisse, il a fallu abattre un mur de sa maison pour l’emmener à l’hôpital. Depuis, elle a perdu beaucoup de poids mais rentre toujours dans la catégorie des « grosses ». En tout cas, les autres élèves du lycée n’en doutent pas. Car oui, après deux ans enfermée chez elle, Libby retourne au lycée. Par un drôle concours de circonstances, elle y fera la connaissance de Jack, un garçon imprévisible et rebelle. Mais – bon, c’est un micro-spoil car vous l’apprenez dans la première page du roman, mais ça ne figure pas sur la quatrième de couverture – Jack souffre en fait de prosopagnosie, il ne reconnaît pas les visages, y compris ceux de ses parents par exemple. Pour lui, à chaque instant, il fait face à des inconnus, sans savoir s’il est devant son principal de lycée ou son père. Mais c’est son secret, personne n’est au courant.

tIgnzzVJ’ai beaucoup aimé rencontrer la prosopagnosie dans un roman, je ne m’y attendais absolument pas. Je connais cette maladie, j’avais déjà vu des témoignages, mais grâce à cette lecture, je touche vraiment du doigt ce que c’est, j’ai beaucoup appris. Libby et Jack sont des personnages très accrocheurs, avec chacun des problématiques particulières. Rien ne m’a agacé ou déplu en cela : j’ai aimé le traitement du deuil, de la différence, de la grossophobie, des problèmes de famille. La vie est faite de cela et j’ai trouvé que Jennifer Niven, à travers ses personnages, nous communiquait des messages d’espoir et de joie de vivre de la plus belle manière qui soit.

Il faut dire que les personnages sont très attachants. L’auteure ne voulait visiblement pas faire dans le mélo mais j’avoue que l’exubérance et la sarcasme de Libby m’ont semblé parfois un peu too much. Cependant, il faut avouer que cela donne un petit côté rock’n’roll à Libby qui n’est pas pour déplaire. Comme Jack, à sa façon, elle aussi est une rebelle. J’ai aimé sa relation avec son père, beaucoup moins accrochée sur son lien avec ses amis – traité un peu mais pas trop mais un peu quand même…. Bref, vous voyez.

Jack se dévoile au fil des pages. Je ne comprenais pas toujours ce personnage au début, mais au fur et à mesure, comme Libby, je l’ai apprivoisé. Il devient de plus en plus attachant : il a juste besoin de sécurité et cherche à affronter chaque jour du mieux qu’il peut avec la prosopagnosie, donc il se protège.

L’auteure a choisi de faire des chapitres courts, basculant d’un point de vue à l’autre – ceux de ses deux héros. Ce choix était très judicieux car il donne un très bon rythme à la lecture. L’auteure a de l’humour, est très douée pour les dialogues… Un style simple, plutôt direct, qui traite bien des sentiments et de l’adolescence.

Bref, cette lecture a été géniale ! Je ne peux que vous la recommandez !

Jennifer Niven, Les mille visages de notre histoire, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Vanessa Rubio-Barreau, aux éditions Gallimard Jeunesse, 17€.

Les Derniers Battements du cœur, de Kelley York & Rowan Altwood

J’ai l’impression qu’il y a des choses qui reviennent dans la romance young-adult : une rencontre autour du suicide ou de la maladie. Très sincèrement, la moitié de ce que j’ai pu lire comporte une rencontre de ce genre des deux protagonistes. Et ça ne me dérange pas vraiment car cela peut faire naître de très très bons romans – comme celui d’aujourd’hui – mais j’ai peur de finir de me lasser au bout d’un moment.

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Aujourd’hui, nous allons donc parler du roman écrit à quatre mains Les Derniers Battements du coeur de Kelley York et Rowan Altwood. Dans cette histoire, on bascule d’un personnage à l’autre. D’un côté Luc, greffé du cœur il y a trois ans mais en plein rejet ; il ne veut plus voir d’hôpitaux, donc il organise une sorte de road-trip pour finir sa vie comme il l’entend. De l’autre, il y a Evelyn, une ancienne amie proche de Luc qui revient en ville après trois ans passés en Arizona, auprès d’un beau-père qu’elle déteste. Evelyn est embarquée dans ce voyage, cette fuite en avant vers l’Oregon. Tous les deux s’aiment, c’est évident. Mais parfois, ça ne suffit pas pour former un couple.

J’imagine que vous avez déjà trouvé la trame de cette histoire : elle est assez convenue, il faut dire. Cependant, cette escapade improvisée de plusieurs semaines en voiture est très originale et j’ai adoré découvrir les personnages à cette occasion. Ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre est très fort et on comprend leurs réticences, leurs hésitations. J’ai parfois eu envie de claquer Luc pour certaines de ses décisions mais j’imagine que je ne peux me mettre dans la peau d’un garçon comme lui, qui a déjà traversé tant d’épreuves. A l’inverse, j’ai réussi à me sentir plus proche d’Evelyn, baladée selon les amours de sa mère – et sa mère tombe amoureuse tous les quatre matins. Elle manque de confiance en elle, elle n’a jamais pu se poser, s’accrocher à un lieu ou à quelqu’un. Son seul repère dans sa vie a été Luc.

Leur relation est merveilleuse, j’ai été très touchée par leur histoire. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et les auteurs mettent en avant par touches les liens familiaux étranges, modelés par les non-dits et l’inquiétude.

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Les pages défilent à une vitesse impressionnante. Le rythme est soutenu, on veut suivre Evelyn et Luc jusqu’au bout. On veut savoir comment tout cela va finir. Car il y a des secrets encore et toujours, et tant que la vérité ne sera pas évidente, tant que Luc n’aura pas pris de décision, on se tient au bord du gouffre, se demandant s’il va sauter ou pas. J’ai pleuré – oui, je suis une madeleine – et je ne remercie pas les auteurs pour tous ces passages qui m’ont donnés des palpitations. Mais c’est aussi ça la lecture, vivre des émotions fortes. Je pensais au début que ce serait une petite romance de passage, que j’oublierai vite. Finalement, les personnages et leurs aventures m’ont vraiment marquée.

Une très belle surprise donc, qui gagne à être connue !

Kelley York & Rowan Altwood, Les Derniers battements du cœur, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurence Richard, aux éditions Pocket Jeunesse Junior, 17€50.

Le vide de nos cœurs, de Jasmine Warga

Je ne pensais pas du tout que cette lecture allait me faire autant d’effet : encore une fois, je me suis faite avoir avec ma fausse idée comme quoi le young adult c’est un peu doux quand même. Faudrait que je me rappelle plus souvent la claque que Nos étoiles contraires m’avait mise. Bref, aujourd’hui un livre qui m’a ému, faite vibrée et pleurer : Le vide de nos coeurs de Jasmine Warga.

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Aysel veut en finir. Sa décision est prise. Depuis que son père a commis l’irréparable et qu’il est en prison, sa vie, sa famille, son travail, son lycée… tout devient pénible pour elle. Mais surtout, elle a au fond d’elle une grosse limace noire qui siphonne son énergie, ne lui inspire que de la tristesse et l’idée qu’elle pourrait bien finir comme son père. Pour trouver le courage de mettre un terme à sa vie, elle traîne sur le forum Smooth Passages, pour trouver un compagnon de suicide. C’est là qu’elle rencontre Roman, qui lui veut en finir le 7 avril. Roman et Aysel se voit souvent, pour planifier ce moment. Mais au fil des jours qui passent et les rapprochent de la date fatidique, Aysel s’aperçoit que peut-être, il y a une autre solution pour Roman et elle.

Quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Bien sûr, certaines choses de ma vie me donnent le sentiment d’être seule au monde, mais rien m’isole et me terrifie plus que ma petite voix intérieure. Elle s’entête à me répéter qu’il y a de fortes chances pour que je finisse exactement comme mon père. Je parie que si on m’ouvrait le ventre, la grande limace noire de la dépression en sortirait. Les conseillers d’orientations adorent rabâcher qu’il suffit de « penser de façon positive », sauf que quand on a ce mollusque dans le ventre qui étouffe le peu de bonheur qu’on arrive à éprouver, c’est mission impossible. Comme machine à détruire les pensées positives, mon corps est d’une efficacité redoutable.

Au début, pour être honnête, je ne m’attendais pas à grand-chose. Je me disais tiens encore une romance sur fond de dépression puis de résurrection mais ce livre est tellement plus que cela. Déjà la romance n’est pas évidente. La relation entre Aysel et Roman n’est pas réelle, pas normale : rien ne peut s’appliquer à eux car ils se sont rencontrés pour mourir. A partir de là, tous les codes des relations amoureuses ne s’appliquent plus à eux, ce qui ne va pas les empêcher de partager une relation forte. L’envers du décor – la réaction des familles, des camarades du lycée, l’obligation de faire semblant d’aller bien devant les autres – est très réaliste. On s’y croit complètement. J’ai été emmené au Etats-Unis aux côtés de nos deux héros en un claquement de doigts et je n’ai plus jamais voulu les quitter. Ils sont terriblement attachants, et on comprend si bien leur douleur.

La dépression. Le mot n’est pas dit et pourtant c’est présent à chaque page. Une tristesse, une limace noire… difficile de l’aborder autrement alors qu’on arrive plus à y faire face. Les mots de l’auteure m’ont transpercée. Vraiment, Jasmine Warga a beaucoup de talent pour faire comprendre, toucher du doigt aux lecteurs non concernés ce qu’est la dépression. Et ce que représente aussi la sortie d’une dépression. J’ai eu peur à un moment que ses personnages soient des caricatures en ados blasés, mais pas du tout. C’est tellement vrai… dans les réactions, dans les mots des héros, dans leurs attitudes, dans leurs manies. Très sincèrement, j’ai vraiment beaucoup pleuré, surtout à la fin : que d’émotions !

Les personnages sont excellents, y compris les personnages secondaires qui sont criants d’humanité et de vérité. Jasmine Warga a vraiment une plume extraordinaire en ce qui concerne l’écriture des personnages. Elle maîtrise également bien le rythme de son histoire qui se déroule telle un compte à rebours vers le moment fatidique. L’auteure ne s’attarde que sur des événements intéressants, parfois seulement indirectement liés à l’intrigue, mais qui nous en apprennent en réalité beaucoup sur les héros et sur leurs vies.

Un belle lecture, je m’en souviendrai ! Un excellente surprise et je ne peux que vous la conseiller !

Jasmine Warga, Le vide de nos cœurs, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Maud Desurvire, aux éditions Hugo Roman, 17€.

Dernier été à Tokyo, de Cecilia Vinesse

J’ai d’abord croisé ce livre en librairie, la quatrième de couverture m’avait donné envie – pas la couverture par contre, beurk. Quand je l’ai croisé à la médiathèque, je me suis dit « pourquoi pas ? » En avant donc pour Dernier été à Tokyo de Cecilia Vinesse.

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Sophia a toujours été entre plusieurs continents. Elle vit à Tokyo depuis quatre à présent avec sa mère et sa sœur. Mais dans sept jours, alors qu’elle s’apprête à bientôt rentrer en terminale, elle va devoir dire au revoir à ses amis du lycée international, Mika et David. En effet, elle déménage dans le New Jersey. Triste de quitter cette ville qu’elle affectionne, elle est d’autant plus fâchée que ses derniers jours au Japon vont être gâchés par le retour de Jamie, qui lui revient de trois ans aux Etats-unis. Avant son départ, leur amitié s’était mal terminée… Mais il peut s’en passer des choses en une semaine, et Jamie et Sophia ont toute une relation à reconstruire.

Bon, déjà, ce qui m’a énervée : ils sont où les Japonais ? On est entre expats, point. Je veux bien croire que dans la réalité, entre ados expatriés, scolarisés dans un lycée international où on parle anglais, tu traînes peu avec des natifs… Mais quand même, être autant occidentalement centré à ce point ! Vu que l’histoire se passe à Tokyo, c’était vraiment n’importe quoi !

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Les personnages sont assez typiques, peu de nuances : prendre l’excuse que c’est une romance adolescente ne me va pas du tout car le niveau est plutôt élevé dans beaucoup d’autres. On a le gars un peu connard mais qu’on aime bien quand même, le timide soi-disant geek mais qui est au fond malheureux, la fille aux cheveux bleus qui est extravertie, la grande sœur qui gronde et râle car elle s’est faite larguée, un cliché avec le père aussi (mais je n’en dirais pas plus pour pas spoiler ça au moins…) Heureusement, j’ai trouvé que Jamie sauvait quand même les choses, car il est attachant et rafraîchissant. C’est un garçon surprenant et agréable. Les autres personnages, on les retient moins. Leur comportement change sans qu’on sache vraiment pourquoi – ah, si ! L’alcool !

Ces ados sortent quand ils veulent, boivent ce qu’ils veulent, dorment où ils veulent : où sont les parents ? Allô le réalisme ? Ça m’a agacé au possible de voir des ados se comporter comme en jeunes adultes, avec des problèmes mièvres : tous les soirs, la même chose. En fait, je crois que c’est l’écriture qui est un peu adolescente sur les bords.

Côté personnages, on a frôlé des bonnes choses comme les relations familiales par exemple : bien qu’un peu trop manichéennes, elles sont variées et c’est là où on ressent un peu de réalisme dans les relations humaines.

Il faut dire que le style n’est pas incroyable non plus. C’est de la narration, le rythme et les dialogues fonctionnent un peu près bien. J’ai énormément regretté que Tokyo ne soit qu’une excuse pour faire un titre et une couverture particulière, pour coller des descriptions de lumières de la ville la nuit. C’est vraiment dommage car on sent l’amour de l’auteure pour cette ville ! Il suffisait de travailler les descriptions, planter le décor et s’en servir pour de vrai ! On est vraiment passé à quelque chose…

Un roman clairement adolescent dans l’écriture, l’intrigue, le style, l’aboutissement, qui manque de nuances. Bizarrement, pour écrire une bonne romance, il faut s’éloigner un peu des clichés pour mieux y revenir avec des idées nouvelles. La pluie, la nuit, l’alcool, les non-dits… pfff, si au moins il y avait un vrai style, une plume acérée pour servir tout ça, un vrai enjeu dans l’intrigue, ça aurait pu fonctionner. Mais ce n’est pas le cas. C’était divertissant un peu, mais j’ai plutôt perdu mon temps avec cette lecture. Avis cru mais sincère.

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Cecilia Vinesse, Dernier été à Tokyo, traduit de l’anglais par Cécile Tasson, aux éditions Pocket Junior, 17€90.

Nos faces cachées, d’Amy Harmon

Une romance dont j’avais lu du bien ! Je me disais donc que j’allais tenter ma chance et ne pas m’arrêter à cette couverture. Aujourd’hui, on parle donc de Nos faces cachées d’Amy Harmon.

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L’auteure nous raconte l’histoire de Fern, qui est amoureuse depuis toujours d’Ambrose, le garçon parfait, grand lutteur, etc. Fern passe énormément de temps avec son cousin adoré Bailey, ils ont le même âge, sont très complices. Bailey est en fauteuil roulant, atteint d’une maladie qui le destine à mourir jeune. Les adolescents sont au lycée. Nous sommes en septembre 2001 : des avions s’écrasent dans des tours et la face du monde chance. Un cataclysme pour toute l’Amérique : Ambrose va alors se demander si sa vocation ne serait pas de servir son pays.

C’est assez compliqué de résumer ce bouquin sans trop en dire. L’intrigue se passe sur des mois et des mois, sans compter sur quelques flash-backs qui nous aident à mieux cerner les relations des personnages. Très honnêtement, je trouve que ce temps étalé ne sert pas vraiment l’histoire. Pour relater des faits sur une si longue période, il aurait alors vraiment fallu travailler beaucoup le rythme qui laisse franchement à désirer. Très honnêtement, je ne voyais pas vraiment où l’auteure voulait en venir, jusqu’à ce que tout s’éclaire à la page 165 – ça fait long quand même ! – où l’intrigue, les personnages ont pris plus d’épaisseur et d’intérêt à mes yeux.

Ce qui ne m’a pas vraiment aidé dans ce roman, ce sont les personnages. Ils n’existent que les uns pour les autres, on ne les découvre qu’ainsi. J’aurais aimé que l’auteur prenne le temps de les approfondir, de les travailler pleinement. J’aurais apprécié les connaître un à un car ils ont tous l’air géniaux ! Les personnages secondaires sont tous attachants. Quant aux personnages principaux, j’ai trouvé Ambrose assez réaliste, mais Fern me semblait illogique, je n’ai pas réussi à vraiment la comprendre.

C’est une romance, donc oui, il y a du cliché et même des beaux. Surtout dans les scènes de rapprochements physiques où je levais trop souvent les yeux au plafond. Rah, puis les « mais je suis pas assez bien pour lui/pour elle », je n’en pouvais plus, overdose ! Mais sur un public facile, ça fonctionne, on papillonne avec les amoureux.

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L’écriture un peu simplette, très inégale, avec un style bancal, m’a vraiment vraiment donné une impression de bâclé. Je n’arrive pas à zapper ce genre de choses même si le reste tient la route. Et je dois vous avouer que je suis un peu perdue car j’ai vraiment aimé l’intrigue générale et tous les thèmes abordés. On parle de la guerre et ses séquelles, de la mort, de la maladie, de l’alcoolisme, des soucis familiaux, du divorce, des valeurs du sport, du handicap, des violences conjugales… Ce sont rarement des thèmes exploités de façon si juste dans une simple roman ! Je pense que l’auteure a voulu faire les choses en grand et qu’elle tenait une idée en or. Malheureusement, elle n’avait pas encore l’expérience nécessaire pour retransmettre tout ça de la meilleure des façons.

Ils sont en terminale et ils auront le bac dans quelques mois. La saison de lutte a pris fin deux semaines auparavant et ils s’ennuient déjà – peut-être davantage que d’habitude – parce qu’il n’y aura plus de saisons, plus de but, plus de matchs, plus de victoires. […] Ils se tiennent au bord d’un abîme de changement et aucun d’eux, pas même Ambrose – surtout pas Ambrose – n’est enthousiasmé par cette perspective. Mais qu’ils choisissent ou non d’avancer vers l’inconnu, ce dernier viendra à eux, le gouffre béant les avalera tout entiers et la vie qui était la leur jusqu’à présent changera radicalement. Et ils ont une conscience aiguë de la façon dont elle finira.

C’est un vrai paradoxe ce livre. Très sincèrement, je ne sais pas si je vous le recommande ou pas. Pour encourager l’auteure à aller plus loin, à continuer, à progresser, j’ai envie de dire que oui.

Amy Harmon, Nos faces cachées, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabienne Vidallet, aux éditions Robert Laffont, 17€90.

Le cœur entre les pages, de Shelly King

Un livre qui parle de rencontre, d’amour, de bouquiniste, de choix de vie, de lecteurs : que demander de plus ? Aujourd’hui, je vous parle du roman de Shelly King, Le coeur entre les pages.

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Maggie passe tout son temps au Dragonfly, une petite bouquinerie de quartier dirigé (un peu près) par Hugo. Elle a perdu son travail, son petit ami et a envie de passer son temps à lire des romances. Son meilleur ami Dizzy finit quand même par la motiver à participer à un prestigieux club de lecture, où elle pourrait faire des rencontres intéressantes professionnellement parlant. Pour ça, elle doit lire en une nuit L’amant de Lady Chatterley : elle récupère donc un vieil exemplaire au Dragonfly et finit par découvrir dans celui-ci, dans les marges, des messages. Henry et Catherine ont échangé une sorte de correspondance amoureuse et secrète dans les pages de ce roman.

J’ai beaucoup apprécié ce roman. La découverte des messages d’Henri et Catherine ne sont en réalité qu’un point de départ, contrairement à ce que je pensais – et c’est plutôt une bonne nouvelle. Bien sûr, on veut savoir qui sont ces personnes et si elles ont bien fini par se rencontrer, mais on prend aussi beaucoup de plaisir à suivre la vie de Maggie. Au départ amoureuse des livres, elle a fini par rejoindre la Silicon Valley avec Dizzy. Mais ses récentes aventures vont la pousser à reconsidérer son amour pour la lecture comme central. Sans s’en rendre compte, elle s’est attachée à cette librairie et veut la voir perdurer. Ce lieu sera aussi pour elle l’occasion de faire des rencontres étonnantes. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé les personnages secondaires, tous très originaux. Comme dans toutes relations humaines, les liens peuvent se distendre, se tordre, se crée et voir que cela n’est pas statique m’a vraiment permis d’imaginer ces personnages comme des êtres de chair et non juste de papier.

Shelly King insuffle beaucoup de vie dans ses héros. J’ai par contre trouvé quelques situations en trop, j’étais un peu perdue avec des événements que je trouvais en décalage – autant la partie des jeux de rôle type Donjons & Dragons, ça allait, autant le délire de reconstitution historique était trop décalée et en dehors de l’intrigue principale (ceux qui ont lu comprendront). Je n’ai pas trop compris ce que ça faisait ici, on pouvait amener les choses différemment.

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La vision de l’amour et des relations amoureuses est multiple ici, on effleure plusieurs relations possibles. J’ai apprécié que ce soit si normal que ce ne soit pas si normal – je ne sais pas si je suis bien claire… Mais, évidemment, ce que j’ai préféré, c’est la relation aux livres et à la lecture : j’avais l’impression de voir, de sentir, de toucher ces romans, ces guides qui avaient déjà eu auparavant une autre vie. Shelly King pourrait pousser un peu plus les descriptions et mieux planter le décor, mais elle sait très bien instaurer cette ambiance si particulière des librairies, des petits quartiers. De plus, j’ai bien aimé de voir un autre côté de la Silicon Valley.

Les livres du Dragonfly ont circulé entre d’innombrables mains et passeront dans d’autres. Ils ont l’odeur du contact humain et de tous ses possibles. Alors que le jour avance et que la lumière persiste, le Dragonfly est envahi par ceux qui flânent délibérément à la recherche de ce dont, sans le savoir encore, ils ont besoin. Ceux et celles qui viennent au Dragonfly ne possèdent pas seulement les livres ; ils en ont besoin et en meurent d’envie, il leur est impossible de respirer sans eux. Ils viennent parce qu’ils sont amoureux de la librairie elle-même, avec toutes ses marchandises passées par d’autres mains et leurs histoires indicibles. Ils viennent parce qu’ils aiment s’interroger sur les personnes qui ont possédé tous ces livres avant eux. Ils viennent parce que ceux dont ils croisent le chemin sont comme les livres qu’ils trouvent, un peu abîmés sur les bords, attendant que la bonne personne les ouvre et les emporte.

Une bonne lecture qui restera un bon souvenir !

Shelly King, Le cœur entre les pages, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pascale Haas, aux éditions Préludes, 14€60.

Un Manoir en Cornouailles, d’Eve Chase

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Quelle bonne surprise que ce roman ! L’ambiance automnale était vraiment propice à cette lecture qui m’a emmenée tout droit dans un autre univers. Aujourd’hui, je vous parle d’Un Manoir en Cornouailles d’Eve Chase.

On va croiser deux mondes : de nos jours, et dans les années 1960. De nos jours, Lorna organise son mariage. Elle recherche assidûment un lieu en particulier : elle a été prise en photo devant, quand elle était enfant et veut savoir pourquoi, ce lieu l’intrigue. Cet endroit, c’est le manoir de Pencraw, aussi appelé le manoir des Lapins noirs. Dans les années 1960 y vivait la famille Alton, une famille heureuse que l’on voit à travers les yeux d’Amber, l’aînée aux côtés de son jumeau Toby. Un soir de vacances, un soir d’orage, un drame a lieu : le temps s’arrête alors au manoir, laissant place aux secrets, à la mélancolie.

Malgré toute son étrangeté et sa tragédie, elle sait que ce manoir va lui manquer, comme les lieux qui vous portent à réécrire la carte de votre vie, ne serait-ce qu’un peu, des lieux qui vous prennent une partie de vous-même et vous donne en échange un peu de leur esprit.

Lorna et Amber, deux femmes séparés par les années, mais réunies par cet endroit, ce manoir un peu croulant, avec des fuites, des souris dans les murs, un jardin sauvage, des cabanes dans la forêt, des kilomètres de couloirs. On aimerait nous aussi nous y perdre tout en frissonnant de savoir ce qu’on risque de trouver dans l’ombre, quel secret risque-t-on de déterrer ?

J’ai adoré cette ambiance automnale, mystérieuse, un peu sauvage, cette solitude pas loin de la mer… Les Cornouailles sont très bien représentées dans ce roman et j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le manoir de Pencraw.

manoir-colimacon-seine-entree-principaleLa famille Alton est fascinante, et une fois qu’on a placé les bons prénoms sur les bons visages, on s’y retrouve facilement et on apprécie d’autant plus les relations qu’ils ont, leur évolution au fil du temps. J’ai beaucoup aimé Amber qui est une jeune fille, puis une adolescente qui doit grandir vite mais garde ses doutes, ses pulsions. Sa relation avec son frère est très bien dessinée. J’ai eu plus de mal avec Lorna qui est surtout un prétexte pour découvrir le manoir de nos jours et nous intéresser par son biais à ce qui a pu arriver à la famille Alton. Mais au fil des pages, on la découvre envoûtée par ces lieux et on se demande de plus en plus pourquoi, quel mystère l’entoure ? Elle se dévoile au fil des pages, tout doucement on en apprend un peu plus sur son passé.

Je n’ai pas été très fan de la fin, trop classique, trop évidente. Toutefois, à sa manière, Eve Chase a bien conclu son histoire. Comme la fin, le début ne casse pas trois pattes à un canard non plus : j’ai eu du mal à accrocher aux personnages de Lorna et de son chéri. Leur première apparition ne m’a pas convaincue, je l’ai trouvée assez artificielle. Idem pour le premier chapitre sur les Alton où j’étais assez perdue. Heureusement, passées ces scènes d’introduction menées avec difficulté, le reste du roman est un vraie plaisir !

Une bonne lecture, idéale pour cette fin d’automne !

Eve Chase, Un Manoir en Cornouailles, traduit de l’anglais par Adeline Oudoul, aux éditions NiL, 21€.