Il est grand temps de rallumer les étoiles, de Virginie Grimaldi

Les livres de Virginie Grimaldi ne m’avaient jamais attirée. Pourtant j’aime les romans feel-good, mais j’ai l’impression que les siens sont trop, et j’avais peur d’être déçue par la qualité littéraire de ces ouvrages. J’ai pourtant suivi le conseil de plusieurs blogueuses et booktubeuses : j’ai lu Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi et j’ai bien aimé.

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Je déteste toujours ce genre de titres qui te vendent du roman épanouissant et feel-good avec des phrases que tu pourrais retrouver dans un agenda spécial citations. Je vous conseillerai cependant de ne pas vous arrêter à ce dernier et d’aller à la rencontre d’Anna, cette maman fauchée qui ferait tout pour ses filles, de Chloé l’adolescente en quête d’amour un peu maladroitement, et de la petite dernière, Lily qui n’a pas la langue dans sa poche mais beaucoup d’humour en réserve ! Anna vient de perdre son boulot et elle voit petit à petit la distance se creuser entre elle et ses enfants. Sur un coup de tête, elle décide de les embarquer à bord du camping-car piqué aux grands-parents pour un énorme road-trip. Direction la Laponie pour voir les aurores boréales ! Au fil de leur voyage, elles vont rencontrer d’autres personnages hauts en couleurs qui vont égayer leur quotidien.

Oui, c’est un roman feel-good avec des relations entre personnages assez convenues, avec un peu de romance à un moment, avec des instants cocasses, des larmes, des disputes, de l’émerveillement. Mais ce n’est pas mielleux. Dans ce roman, Virginie Grimaldi a trouvé un assez bon équilibre. Ses personnages sont tous très attachants et ne sont pas que des stéréotypes en papier. Lily, par exemple, on la découvre à travers son journal intime : j’ai adoré sa manie d’intervertir les expressions et elle comprend bien plus de choses qu’elle ne veut l’admettre. J’ai aimé aussi Chloé dont son utilisation du téléphone pour séduire les garçons est si malheureusement représentative de toute une génération. Anna ou les personnages secondaires m’ont moins séduite. Il faut dire qu’il y a là quelques clichés, parfois touchants certes, mais ils ont des limites… Je ne veux pas trop vous en dire pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir par vous-mêmes.

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J’ai été très déçue de ne pas avoir encore plus et encore plus de descriptions des paysages magnifiques traversés par la famille : je sais bien que ce n’est pas le cœur de ce roman, mais le road-trip est la ligne rouge de cette intrigue. Il faut dire que l’auteure ne brille pas du tout par ses descriptions ; elle excelle par contre dans la construction de ses personnages et les dialogues.

C’était bizarre, on était comme en état de choc. Maman n’a pas démarré tout de suite. Même Lily se taisait. Mais ce silence-là, il était différent. Il nous réunissait. On venait de se faire mettre KO par la beauté du monde.

Ce n’est pas du tout un coup de cœur mais j’ai tout de même beaucoup apprécié ce livre qui a quelques perles cachées dans ses pages. Idéal si vous voulez voyager un peu et vous faire du bien avec une lecture !

Virginie Grimaldi, Il est grand temps de rallumer les étoiles, aux éditions Fayard, 18€50.

Les Derniers Battements du cœur, de Kelley York & Rowan Altwood

J’ai l’impression qu’il y a des choses qui reviennent dans la romance young-adult : une rencontre autour du suicide ou de la maladie. Très sincèrement, la moitié de ce que j’ai pu lire comporte une rencontre de ce genre des deux protagonistes. Et ça ne me dérange pas vraiment car cela peut faire naître de très très bons romans – comme celui d’aujourd’hui – mais j’ai peur de finir de me lasser au bout d’un moment.

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Aujourd’hui, nous allons donc parler du roman écrit à quatre mains Les Derniers Battements du coeur de Kelley York et Rowan Altwood. Dans cette histoire, on bascule d’un personnage à l’autre. D’un côté Luc, greffé du cœur il y a trois ans mais en plein rejet ; il ne veut plus voir d’hôpitaux, donc il organise une sorte de road-trip pour finir sa vie comme il l’entend. De l’autre, il y a Evelyn, une ancienne amie proche de Luc qui revient en ville après trois ans passés en Arizona, auprès d’un beau-père qu’elle déteste. Evelyn est embarquée dans ce voyage, cette fuite en avant vers l’Oregon. Tous les deux s’aiment, c’est évident. Mais parfois, ça ne suffit pas pour former un couple.

J’imagine que vous avez déjà trouvé la trame de cette histoire : elle est assez convenue, il faut dire. Cependant, cette escapade improvisée de plusieurs semaines en voiture est très originale et j’ai adoré découvrir les personnages à cette occasion. Ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre est très fort et on comprend leurs réticences, leurs hésitations. J’ai parfois eu envie de claquer Luc pour certaines de ses décisions mais j’imagine que je ne peux me mettre dans la peau d’un garçon comme lui, qui a déjà traversé tant d’épreuves. A l’inverse, j’ai réussi à me sentir plus proche d’Evelyn, baladée selon les amours de sa mère – et sa mère tombe amoureuse tous les quatre matins. Elle manque de confiance en elle, elle n’a jamais pu se poser, s’accrocher à un lieu ou à quelqu’un. Son seul repère dans sa vie a été Luc.

Leur relation est merveilleuse, j’ai été très touchée par leur histoire. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et les auteurs mettent en avant par touches les liens familiaux étranges, modelés par les non-dits et l’inquiétude.

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Les pages défilent à une vitesse impressionnante. Le rythme est soutenu, on veut suivre Evelyn et Luc jusqu’au bout. On veut savoir comment tout cela va finir. Car il y a des secrets encore et toujours, et tant que la vérité ne sera pas évidente, tant que Luc n’aura pas pris de décision, on se tient au bord du gouffre, se demandant s’il va sauter ou pas. J’ai pleuré – oui, je suis une madeleine – et je ne remercie pas les auteurs pour tous ces passages qui m’ont donnés des palpitations. Mais c’est aussi ça la lecture, vivre des émotions fortes. Je pensais au début que ce serait une petite romance de passage, que j’oublierai vite. Finalement, les personnages et leurs aventures m’ont vraiment marquée.

Une très belle surprise donc, qui gagne à être connue !

Kelley York & Rowan Altwood, Les Derniers battements du cœur, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurence Richard, aux éditions Pocket Jeunesse Junior, 17€50.