J’aime les mamans, j’aime les bébés, les tous-petits, les nouveaux-nés. J’ai donc voulu tester un des livres de la dernière rentrée littéraire, un premier roman en plus : Chambre 2 de Julie Bonnie.
Béatrice travaille dans une maternité. Derrière chaque porte se cachent des expériences de vie, mais aussi de mort, des moments forts et puissants où des destins basculent. Dans ce genre de lieu, tout n’est pas rose, des familles sont déchirées, le corps des femmes est maltraité par la nature, par la grossesse.
Tout ça ne fait que rappeller à notre héroïne, par contraste, sa vie d’avant. Elle dansait nue au son du violon de Gabor et de la batterie de Paolo. Avec leur spectacle, il faisait le tour du monde, il vivaient dans un van aménagé, voyager et voir la foule leur suffisaient. Béatrice a même eu deux enfants au cours de cette existence douce et hors du commun. Mais celle-ci devait finir, comme un rappel à la vie normale qui fait du mal.
Que penser de ce roman ? Il n’est pas mal écrit, c’est certain, même si ça ne casse pas trois pattes à un canard. J’ai été très déçue car on n’explore ni la facette du spectacle vivant, ni celle de la maternité, on ne fait que les survoler sans y entrer, alors que pourtant, le vie tragique des personnages est dévoilé. J’ai été étonné de cette vision de la grossesse : bizarrement, dans cet hôpital, il n’y a que des cas malheureux. On oublie les naissances qui se déroulent bien, les prématurés qui vivent malgré tout, etc. Côté passé de l’héroïne, autant le dire tout de suite, j’ai trouvé ça vraiment cliché. Mode « vie de bohème, je me lave au vinaigre ».
L’écriture est légère (dans le sens où elle manque de profondeur), et remue des poncifs. Je pense qu’il y a encore du travail pour cette auteure en devenir. Je ne veux pas être cruelle, mais pour être tout à fait honnête, je ne comprends pas pourquoi ce roman a été édité, l’écrivaine manque de maturité.
Julie Bonnie, Chambre 2, aux éditions Belfond, 17€50.