Des vies en mieux, d’Anna Gavalda

Je suis en retard, je suis en retard. Déjà parce que je n’ai pas publié d’articles depuis longtemps. Il faut dire que j’ai été très très occupée ces derniers temps. Mais surtout parce que j’ai attendu le dernier moment pour lire la lecture commune du mois d’avril. Et c’est in extremis que je poste donc ce billet.

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Bref, passons au vif du sujet : Anna Gavalda. J’ai tout lu d’elle. Je l’aimais beaucoup ado avant de grandir et de me rendre compte que ça sonnait un peu creux ces personnages aux cœurs fendus. Très sincèrement, je pars avec un a priori négatif sur cette auteure, je n’y peux rien, c’est comme ça, c’est complètement personnel et subjectif. Et comme si j’aimais me faire du mal, j’ai choisi de mettre son dernier livre parmi les lectures communes. Il s’agit de Des vies en mieux qui retrace trois parcours distincts.

51nj-u72i0l-_sx328_bo1204203200_Billie est la première (qui avait eu droit d’ailleurs à son livre à elle il y a quelques temps). Et autant vous dire que ça commençait très mal pour moi cette histoire, car j’ai détesté cette première partie. Je levais les yeux au ciel à chaque ligne. Un monologue oral qui retrace l’histoire de sa rencontre et de son amitié avec Franck autour d’une pièce de théâtre. Sur fond d’enfance malmenée et solitaire bien sûr, pourquoi faire du neuf quand la vieille recette des âmes meurtries qui se rencontrent fonctionne, hein ? Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, c’est même le contraire. Passons au reste de l’opus sinon je vais m’énerver.

[Les deux derniers récits ont été déjà publiés dans La vie en mieux.] Dans la deuxième partie, on rencontre Mathilde, une jeune fille qui oublie son sac dans un café. Un homme lui rend heureusement la semaine suivante. Encore une rencontre gavaldienne qui va mener notre personnage à reconsidérer sa vie pour en changer. Mais ce récit m’a paru beaucoup plus plaisant : le cadre urbain, une héroïne actuelle moins sujette aux clichés et surtout une partie de cache-cache entre les deux protagonistes qui remet du rythme, de l’intrigue dans ce livre. J’ai trouvé cela bienvenue suite au fiasco de Billie.

la-vie-en-mieuxLa dernière partie raconte l’histoire de Yann, un jeune homme à la vie et au couple un peu ennuyeux et convenus qui voit la vie d’une autre couleur après avoir rencontré ses voisins. Pourquoi pas ? J’ai eu énormément de mal avec les personnages de cette histoire, ils ne me semblaient pas réalistes et je ne savais pas par quel bout les prendre pour mieux les approcher. La fin est un peu tarabiscotée. Je n’ai ni aimé ni détesté ce récit. Disons que j’ai essayé de suivre, de m’y faire, mais qu’en fin de compte, je me suis plutôt ennuyée.

Encore une fois, un avis assez négatif. Anna Gavalda passe vraiment à côté de quelque chose et ses lecteurs aussi. Car elle a un vrai talent : dans les centaines de pages qu’elle a publié, on trouve de vrais pépites. Mais il faut qu’elle arrête de nous rabâcher la même rengaine d’une année sur l’autre. J’aimerais tant voir du neuf, et arrêter d’être déçue de façon systématique. Je veux être surprise, et ce qui me met le plus en colère, c’est qu’Anna Gavalda est vraiment capable de nous surprendre mais qu’elle se complaît de plus en plus dans son petit cocon de mots peuplés de personnages tristounets, de sentiments mielleux, de mélancolie sur fond de coucher de soleil. Il y a des façons d’aborder la souffrance, les épreuves, la relation à l’autre, sans passer par un filtre Instagram et une couche de sucre. Décidément, je ne suis pas faite pour aimer Anna Gavalda.

Anna Gavalda, Des vies en mieux, aux éditions J’ai lu, 7€80.

La Revanche de Kevin, de Iegor Gran

revanche-siteEn ce moment, je suis prise dans une frénésie de lecture, avec un rythme de presque un roman par jour. Sauf le week-end, bizarrement. Bref, j’ai donc plein de chroniques dans ma hotte, alors autant commencer dès maintenant à vous parler de mes dernières lectures. Je reviens à peine du Salon du Livre, alors quoi de mieux que de partager avec vous un roman dont l’histoire commence dans ce même salon.

Je l’avais croisé sur la blogo, et ça faisait déjà quelques mois qu’il traînait dans ma whishlist : La Revanche de Kevin de Iegor Gran. Avec un titre pareil, vous pensez bien, ça m’a rendue curieuse. Kevin travaille pour la Radio (avec une majuscule). Il est commercial. Dans un milieu où tout le monde parle, se pavane, écrit, il sait bien que son prénom fait tâche. Il a en effet conscience qu’on ne dit plus de Kevin que c’est un prénom breton, mais plutôt que c’est un prénom de pochtron intellectuellement limité. Alors, il veut se venger, de tout ces gens qui se crispent ou ont des regards en coin dès qu’il se présente.

Il a manigancé la chose et la pratique depuis assez longtemps pour être devenu un expert. Il endosse une fausse identité, et piège un auteur. Le dernier exemple en date a eu lieu au Salon du Livre de Paris : il s’est fait passé pour un lecteur d’une grande maison d’édition et a réussi à faire tomber dans le panneau un écrivain. François-René Pradel pensait en effet avoir envoyé son dernier manuscrit à Alexandre Janus-Smith. Ce dernier lui avait promis l’édition de son livre. Mais quelle déconvenue quand il apprend finalement que celui-ci n’a jamais existé !

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Voilà, c’est ça, la revanche de Kevin. Un jeu pas si innocent que ça qui lui permet de se sentir un peu plus fort que les autres. Mais jouer avec les sentiments d’autrui, vous vous en doutez, ça n’attire pas que des bonnes choses, loin de là. Le mensonge gangrène son couple, le rend arrogant, pompeux, hypocrite. Jusqu’au jour où. Je ne vais pas vous en dire plus, à vous de découvrir la suite.

Cette lecture m’a vraiment surprise. Ce n’est pas un coup de cœur, mais disons une agréable découverte. J’ai été promenée d’un bout à l’autre, obligée de suivre Kevin. Un héros que je n’ai pas forcément aimé. Et non pas à cause de son prénom, mais plutôt à cause de ce que ce prénom a fait de lui : il est imbu de lui-même, n’a aucune empathie, et ne pense qu’à lui. Alors oui, il est cultivé. Mais il s’intéresse à la culture non pas pour elle-même, mais juste dans un but d’ascension sociale, ou plutôt de revanche sociale. Mais même si on ne s’attache pas à lui, parce qu’on ne l’aime pas, on veut savoir ce qu’il va advenir de lui. En effet, les événements s’enchaînent, empirent.

On pourrait penser au premier abord que ce roman montre les travers du monde de l’édition et c’est vrai qu’il y en a beaucoup. Mais plus que cela, il montre du doigt ceux qui dénigrent ce monde sans savoir, sans penser une seule fois que là aussi il s’agit d’êtres humains avec des ambitions, des émotions. Il n’y a pas une tension folle dans ce livre, toutefois ce roman nous tient en haleine, au détour d’une phrase, notre cœur rate un battement. Car Iegor Gran a ce génie dans l’écriture de rendre tout cela naturel. On ne se croit pas dans une fiction, mais dans la vraie vie. Devant un fait divers tout juste romancé. Les personnages sont très réalistes, même s’ils nous font parfois grincer des dents. Les pages se tournent vite, grâce à une intrigue bien ficelée et à une narration qui fait avancer l’action à un rythme régulier. Quant à la fin… On sent à ce moment-là que ce livre arrive à être bouleversant. Il y a dans ces phrases un peu d’humour grinçant, mais j’avoue mettre sentie assez souvent mal à l’aise, sûrement l’effet recherché par l’auteur d’ailleurs.

La Revanche de Kevin est un roman que je vous invite à lire, en gardant votre curiosité et votre bienveillance. Si vous ne vous braquez pas contre certains des personnages, je suis sûre que vous apprécierez cette lecture.

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Iegor Gran, La Revanche de Kevin, édition P.O.L., 15€.

Apollinaria, une passion russe, de Capucine Motte

Avec le Japon, la Russie est une de mes patries préférées concernant la littérature. Aujourd’hui je vous propose, non pas de découvrir un auteur russe, mais un roman qui en utilise un comme personnage : Apollinaria, une passion russe de Capucine Motte.

 

Nous sommes dans les années 1860. Fédor Dostoïevski est un auteur connu dans le milieu littéraire et politique. Alors qu’il vient faire une visite à l’université de Saint-Pétersbourg, son chemin croise celui d’Apollinaria Souslova, une jeune fille pleine de rêve, issue d’une famille qui vient tout juste de gagner sa liberté : à l’heure où la Russie se questionne sur le fait de pouvoir posséder ou non la vie d’un autre être humain, son père est un ancien serf émancipé. Sa sœur est pour une révolution, une femme active, tandis qu’Apollinaria s’imagine bien écrire, mener une vie douce.

Sa relation avec Fédor sera forte, troublante et troublée, une passion tempétueuse où se mêle l’admiration et le désir. La jeune femme deviendra une muse à défaut d’être une auteure reconnue. Mais ce premier amour n’est peut-être pas celui dont elle rêve. Il est marié, il est dur. Apollinaria s’en va à Paris, pour essayer d’autres horizons. Elle fera des rencontres, elle ressentira de nouvelles émotions blessantes ou galvanisantes. À travers l’Europe, on voyage dans les casinos et les stations thermales, entre le français, le russe et l’espagnol. Une initiation pour trouver l’amour et l’attachement.

Au début, j’ai eu peur de ne pas être convaincue par ce livre. Je m’attendais trop à une intrigue centrée autour du grand écrivain russe, alors que le roman est éponyme. Apollinaria en est l’héroïne, et l’auteure y retrace sa vie, celle de sa famille, le chemin vers l’émancipation, l’intégration dans une société qui n’accepte pas encore les affranchis.

L’écriture n’est pas blanche, mais elle est simple, sans fioritures et jeux de manche. Elle va à l’essentiel sans rien nous cacher des tourments des personnages. Des personnages aux caractères variés, de nationalités diverses, qui constituent une vraie fresque de l’époque. La narration est rondement menée, ce qui n’est pas simple avec une utilisation de la troisième personne qui entraîne généralement une distanciation. Ce roman est un périple de plusieurs années qui nous entraîne dans l’intimité de Dostoïevski et dans la vie politique russe à travers l’Europe. C’est doux et passionnant.

Je ne pourrais pas vous en dire plus, je me suis laissé promener sans trop réfléchir, je me suis laissé bercer par les pleurs d’Apollinaria et ses moments d’amour (et quelles tendres sonorités que son prénom!) Bref, je vous le conseille si vous souhaitez aller faire une promenade dans la littérature russe et le dix-neuvième siècle.

Capucine Motte, Apollinaria, une passion russe, aux éditions JC Lattès, 18€50.

L’été slovène, de Clément Bénech

Ah Twitter, ce formidable moyen de communication qui effraie au premier abord mais qui rend vite accro quand on y touche un peu. C’est grâce à Twitter que j’ai découvert plusieurs auteurs français, par le bouche-à-oreille ou parce que je me suis mise à les « follower ». Ce fut notamment le cas pour Clément Bénech dont j’ai vite appris que du haut de sa vingtaine d’années, il avait réussi à se faire éditer chez Flammarion. J’étais très impressionnée par cette prouesse alors que moi-même, ayant un peu près le même âge, je suais sang et eau pour mettre un point final à une nouvelle ou un court récit (ce qui est toujours le cas d’ailleurs!).

Ce premier roman publié, c’est L’été slovène, ce n’est pas bien long, si bien que je l’ai lu d’une traite un soir de septembre où la pluie est venue nous rendre visite sur Toulouse. L’auteur nous raconte les vacances d’été d’Elena et de son compagnon (dont on ne connaîtra jamais le nom). Ce couple a décidé de partir en Slovénie, pour se rapprocher car leur amour commençait à s’effriter. Sans être le voyage de la dernière chance, ce périple avait retenu quelque espoir d’améliorer la situation. Mes ces vacances ne se passent pas comme prévu : une nuit passée sous les étoiles, un accident de voiture et encore bien d’autres mésaventures mettent à mal les sentiments des deux jeunes gens qui, s’en s’effrayer, prennent les choses comme elles viennent. Mais peu à peu, on sent cet amour qui s’érode et l’aveuglement de ce couple qui essaie quand même de donner le change. Aimer est devenu un devoir et ce voyage, inoubliable et défaitiste, va leur ouvrir les yeux.

On suit surtout, l’homme, ce « je » qui au fond de lui connaît déjà l’issue de cette histoire, de son histoire. Pessimiste, il ne se berce pas d’illusions même s’il aime encore cette femme, même s’il veut profiter de la Slovénie pour engranger des souvenirs si possible heureux. L’âme humaine et difficile à cerner alors quand il faut que deux d’entre elles se conjuguent, la partie est peut-être perdue d’avance. Nostalgique, le « je » ne nie pas leur relation qui a été belle, qui a été épanouissante, mais il avance presque avec regret vers la fin de ce périple slovène.

Le Lac de Bled et son clocher, un des lieux du roman.

Vous pensez que je vous ai tout raconté et qu’il ne reste plus rien à lire ? Détrompez-vous ! Je n’ai bien sûr pas raconter toutes les péripéties qui rythment ce court roman, mais surtout ce n’est qu’en lisant par vous-mêmes que vous pourrez découvrir l’écriture de ce jeune auteur. Bien sûr, c’est un premier roman et il y a encore quelques tâtonnements, la langue et la narration ne sont pas aussi sûres que chez de écrivains aguerris, mais c’est amplement suffisant pour nous faire voyager en Slovénie au cœur d’un amour déchu et décevant. On dirait presque que le paysage, les descriptions se sont accordés à ce sentiment planant de déception qui envahit tout le livre. L’atmosphère est très travaillée, mais par petites touches, de façon quasi-invisible.

Mais le plus surprenant, c’est que cette facette d’un couple qui glisse sur la mauvaise pente, on la ressent plus qu’on ne la lit. Il n’est pas dit textuellement « Elena et son compagnon ont entrepris ce voyage pour sauver leur amour mais ils n’y arrivent pas vraiment », et heureusement, car on s’ennuierait presque ! Non, c’est au lecteur de déduire la gravité de la situation via les propos et les comportement des personnages. Mais quand bien même, les héros ne sont pas distants, on perçoit très bien leur émotions… Bref, c’est un peu compliqué à expliquer comme ça, c’est une sensation, une impression ténue plus qu’un fait, mais c’est bien là et il faut avouer qu’avoir réussi une telle manœuvre est digne d’un virtuose de la plume.

Il y a vraiment de très bons élément dans L’été slovène, cependant, il faut l’avouer, j’aurais aimé qu’on entre plus en profondeur dans les choses. Deux, trois petites éléments sont à modifiées et j’attends avec impatience le futur roman de Clément Bénech pour juger de ces progrès (fulgurants, je l’espère). Toutefois, ça reste un roman à découvrir (sauf si vous sortez d’un rupture peut-être) notamment pour l’ambiance, un peu pesante il faut dire, mais tellement hypnotique !

Clément Bénech, L’été slovène, Flammarion, 14€.

Deux étrangers, d’Emilie Frèche

Ce livre, c’est grâce à Twitter que j’en ai pris connaissance : son auteur, Emilie Frèche, y était sans cesse félicitée par la communauté bloguesque littéraire pour son dernier roman, Deux étrangers, qui obtint même le prix Orange. Alors, le jour où je l’ai vu apparaître dans les rayons de ma médiathèque, je ne me suis pas trop posé de questions : hop ! Sans même savoir de quoi il parlait, je l’embarquais.

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Deux étrangers, c’est l’histoire d’un père et de sa fille Élise. Drôle de coïncidence, je finis de le lire juste avant la fête des pères ! Alors qu’Élise regarde son couple faire naufrage, elle reçoit un appel de cet homme avec qui elle n’a plus eu de contact depuis sept ans. Il lui demande, ordonne même, de venir le voir à Marrakech, où il habite, avant la fin du mois. Sans vraiment savoir pourquoi, la jeune femme grimpe dans l’ancienne Renault 5, héritage chéri de sa mère bien-aimée, et se dirige vers le Sud dès le lendemain.

Ce voyage presque automatique la conduira à tirer sur le fil de leur histoire, l’amour d’un père et d’une fille qui s’est très étiolé pour devenir de la peur, des menaces. Une figure d’homme presque tyrannique, qui ne dépassait jamais les limites légales, mais qui n’avait pas besoin de ça pour faire du mal, et pour être détesté. Après coup, Élise cherche des réponses dans son enfance, son adolescence mais aussi dans le passé foisonnant de son père, français né en Algérie, juif qui se réclame d’ascendance espagnole, un riche de l’immobilier qui a fait changé son nom « Benhamou » en « Amour ».

Les souvenirs se succèdent : des moments d’humiliation, des moments de grande colère et de rage, des moments de souffrance tue. Ces humiliations ont blessé leur amour jusqu’à le rompre. Père et fille sont devenus des étrangers jusqu’à leur ultime séparation à la mort de la mère d’Élise. Alors qu’elle tente de redresser la barre de son histoire d’amour avec Simon avec grande difficulté, la jeune femme se dirige avec beaucoup d’émotion, un mélange d’impatience et de peur, vers des retrouvailles qu’elle pensait impossibles. Qu’importe que le temps et les déchirures soient passés par là, la famille, les liens du sang ne peuvent pas s’effacer et sont ancrés en nous comme autant de cicatrices, une force d’attachement immuable.

J’ai aimé ce livre : il ne se prend pas pour plus haut qu’il n’est, il est à hauteur d’hommes et c’est suffisant pour voir à quel point nos caractères et nos sentiments peuvent être tordus, injustes, complexes, contradictoires. Il est très touchant, sensible : Emilie Frèche a su trouvé les mots justes pour évoquer ce passé qui fait mal et cette angoisse de l’avenir. Ce roman ne tombe jamais dans le pathétique, il effleure avec doigté et émotion l’amour et ses méandres, il enchaîne avec aisance les souvenirs, les disputes, les bons et les mauvais moments qui ont jalonné cette vie. Elise est une héroïne qui garde tout son honneur alors qu’elle est abattue par l’avenir de son couple et ce rappel trop vivace de sa jeunesse gâchée. Avec humour, elle comprend mieux son attachement presque ridicule envers cette vieille voiture, un débris, qui représente peut-être les seules étincelles de bonheur de l’époque où elle vivait encore chez ses parents. Et petit à petit, elle comprend pourquoi ce voyage si long en Renault 5 depuis Paris lui était une nécessité.

Je pense qu’il n’y a pas grand chose d’autre à rajouter : l’écriture est somptueuse, le style doux mais jamais on ne s’ennuie. On vibre au même rythme que l’héroïne et on parcoure ces kilomètres dans le même état d’esprit bouleversé qu’elle. Peut-être une petite déception sur la fin, pas que je sois déçu de la tournure que prennent les choses mais j’aurais aimé en savoir plus, au moins en apprendre davantage sur le ressentiment d’Élise. Mais en dehors de ce détail, Deux étrangers est vraiment un livre formidable que je vous conseille de tout cœur !

Emilie Frèche, Deux étrangers, aux éditions Actes Sud, 21€00.