La Délicatesse, de David Foenkinos

Je reviens après quinze jours d’absence, mais j’ai une bonne excuse : pendant deux semaines j’étais sur le champ de bataille pour mon travail qui organise en même temps un festival de théâtre/poésie/musique en plein air ET des ateliers d’écriture. Mon rôle était de courir partout pour régler les problèmes de secrétariat, de logistique et de comm’. Mais j’ai surtout joué les « mamans poules » pour les stagiaires qui ont dormi sur place. Et pour la première fois, j’ai eu la chance de participer à un atelier, cadeau d’un prix littéraire dont j’ai été lauréate il y a plusieurs mois. J’ai choisi de passer une semaine avec David Fauquemberg sur le thème « Face à la mer » et il faut dire que cela a été une vraie réussite. Je recommencerai avec plaisir !

Bref, retour sur le blog. Je suis en train de lire un immense roman de 800 pages sur le règne de Ptolémé II à Alexandrie, je le déguste à petites doses, mais pour ne pas trop vous faire attendre, je lis également des livres plus courts et efficaces en parallèle. Aujourd’hui, je vais vous parler de La Délicatesse de David Foenkinos ; je me doute que vous êtes plusieurs à l’avoir lu. Notre héros est une héroïne, Nathalie. On va la suivre tout au long du fil amoureux de sa vie. Du moment où il s’est rompu à la mort de son compagnon à celui où il se redresse, s’entortille. Nathalie ne s’attendait plus à grand-chose jusqu’au jour où. Je n’en dirais pas plus, disons seulement qu’elle a embrassé quelqu’un sans savoir pourquoi et que cela va lui réserver plus d’une surprise.

Il est difficile de retracer plus en détails l’histoire de Nathalie car j’aimerais vraiment garder la surprise pour ceux qui ne l’ont pas lu. J’avais beaucoup entendu parler de David Foenkinos et je suis très contente d’avoir enfin découvert son écriture. Son style est très visuel, un peu fataliste mais avec des notes d’espoir et d’humour. C’est très sensible, très pudique mais aussi très vrai et presque beau dans l’évocation des émotions pures, des sentiments naïfs. En me relisant, je me dis que je ne suis pas très claire, difficile de l’être, mais pour faire court : on ne s’ennuie à aucune page, on vit avec les personnages, on ressent ce qu’ils ressentent et on rêve avec eux. L’écriture nous emmène sans retenue et nous fait sourire. C’est une perle de sensibilité et de sincérité. Je dois avouer que je suis très admirative de ce style simple à lire mais multiples dans ses résultats, un beau roman comme on en lit rarement.

Je vous le conseille vraiment pour lire d’autres choses sur l’amour que ce que vous croisez habituellement.

David Foenkinos, La Délicatesse, aux éditions Gallimard, 16€

Betseller, de Jesse Kellerman

Vous voulez un livre vraiment surprenant et qu’on ne peut pas lâcher ? Je crois que j’ai ce qu’il vous faut : Bestseller de Jesse Kellerman.

 

Arthur Pfefferkorn est un écrivain. Enfin, il l’était, il n’a plus rien publié depuis des années et sa plume est sèche. A l’inverse, son ami (un peu éloigné maintenant) est William de Nerval qui enchaîne bestseller sur bestseller alors que rien ne le prédestinait à cette carrière. Mais un jour, l’auteur renommé et tant jalousé disparaît en pleine mer laissant derrière lui un manuscrit bien avancé et une veuve à réconforter. Arthur ne peut s’empêcher de faire main basse sur les ruines du passé de son vieil ami. Mais il n’a pas encore conscience que son acte va avoir des répercussions bien plus retentissantes qu’un simple plagiat : succès, danger, espionnage, peur, mort, amour, secret et révolution, voici les ingrédients stupéfiants, surprenants qui vont constituer le quotidien d’Arthur, qui en sera le premier étonné.

 

Je ne peux pas vous en dévoiler plus sans gâcher toute l’histoire. Il y a un côté polar bien prononcé dans la construction de ce roman qui nous emmène bien plus loin que ce qu’on aurait pu imaginer. Presque 400 pages où l’on se fait ballader sans s’en rendre compte, tellement on est pris dans cette histoire rocambolesque mais maniée d’une main habile. Ce n’est pas dramatique ou loufoque mais ce roman contient la juste dose d’humour noir qu’il faut pour trouver ces situations drôles et dangereuses à la foi. Beaucoup de dialogues, mais aussi des réflexions intérieures et une narration menée d’une main de maître : l’écriture est au service d’un traitement romanesque qui refuse de se plier aux règles d’un genre mais veut les mêler pour en extraire le meilleur, nous faire vibrer, nous faire rire, créer du suspens. Un beau mélange, réussi, que je vous conseille !

 

Jesse Kellerman, Bestseller, éditions des Deux Terres, 21€50.

SWAP littéraire

Oulalah, dix jours sans articles, je suis vraiment désolée ! Pour ma défense, j’ai vraiment été très très occupée dans mon travail, mais sans je n’ai jamais oublié mon blog et mes lecteurs.

Aujourd’hui, un petit article pour vous faire part de ma première participation à un SWAP, et celui-ci fut littéraire ! Organisé par De ma plume à vos oreilles, j’ai eu pour binôme Mademoiselle F.

J’ai été gâtée, j’ai reçu mon colis avant les autres puisque ma partenaire devait s’envoler pour quelques vacances. Mon joli colis est arrivé comme une fleur dans ma boîte aux lettres : à l’intérieur, un petit mot tout gentil et trois cadeaux (dans un mignon papier fleuri). Mademoiselle F a visé juste ! Tout m’a plu.

D’abord, pour affronter les rudeurs de l’hiver finissant, j’ai reçu une petite chaufferette de poche réutilisable, moi qui en cherchait une depuis quelques semaines !

Côté livre, ma partenaire de SWAP a bien compris quel genre de livres me plaisait. J’ai découvert dans le colis un roman de Didier van Cauwelaert, Hors de moi. Lisez plutôt la quatrième de couverture :

J’ai tout perdu, sauf la mémoire. Il m’a volé ma femme, mon travail et mon nom. Je suis le seul à savoir qu’il n’est pas moi : j’en suis la preuve vivante. Mais pour combien de temps ? Et qui va me croire ?

J’ai hâte de savoir le fin mot de l’histoire !

Deuxième roman, un qui était dans ma wish-list depuis longtemps donc je suis ravie : Petit déjeuner chez Tiffany de Truman Capote.

De beaux moment de lecture à l’horizon, merci DMPAVO, merci Mademoiselle F !

 

Surprise #3

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Quand je vous lis, je me prends à rêver. J’en ai croisé des apprentis poètes, des rêveurs, des soi-disant scénaristes, des romanciers en devenir. Mais j’ai vu également leurs livres non finis, abandonnés dans un tiroir, leurs ébauches arrêtées en plein élan, leur courage cassé en plein vol. Mais quand je vois votre écriture, sûre d’elle, arrivée à terme, je me dis que cela est possible. Je me dis que l’écriture peut aboutir à quelque chose et faire de nous autre chose que des frustrés passionnés par les signes. Moi aussi je veux cette part de bonheur du travail fini, cette fierté d’une réussite personnelle, ce succès au défi continuel imposé par les mots. Peut-être y a-t-il un moment où la maturité arrive, où l’on n’a plus qu’à se baisser pour ramasser le fruit de notre labeur ? Ou l’écriture n’est-elle qu’une quête épuisante ?
C’est toute son ambivalence, à la fois amoureuse et distante, il faut la saisir, l’attraper, en prendre possession et la faire sienne. Mais pour cela, seul l’entraînement peut servir, avec une certaine dose de talent sûrement indispensable à la réussite. L’écriture se lit chez les autres, premier passage obligé pour la voir en soi. Se plonger dans d’autres livres, d’autres styles, d’autres histoires, s’en enivrer, en faire un point de départ pour commencer cette grande aventure de la plume puis petit à petit s’en détacher et prendre son indépendance. Pour peut-être rejoindre ce grand panthéon des écrivains et être à son tour lu.

Surprise #2

Mille excuses, pas de surprises hier, contrairement à ce que j’avais prévu, je suis restée sur la route toute la journée d’hier, à me perdre dans des bleds français. Donc pas d’ordinateur et encore moins internet, donc pas de surprise ; c’était ma fin du monde personnelle. Si je peux, j’essaierais de poster une deuxième surprise aujourd’hui pour me faire pardonner. En attendant, place au texte !

 

Écrire. Pour qui ? Comment ? A quoi ? Pourquoi ?

Pourquoi écrire ? Pourquoi tracer ces lettres, ces formes, système de compréhension complexe ?

 

Pour laisser une part de nous sûrement. Garder une trace de nos histoires, de notre Histoire certainement. L’écriture est née pour faciliter l’ascension de notre civilisation. D’un but juste « utile », l’écriture a acquis une dimension « humaine ». Nous nous la sommes appropriée. Et comme nous savons instinctivement que la vie est une urgence, on a besoin de tout écrire, de fixer cette existence à l’encre. La mémoire flanche, les hommes partent mais les écrits restent. Séculaires, traces et empreintes de notre monde, de notre terre. Sans l’écriture, nous ne saurions pas qui nous sommes, comme une amnésie généralisée. Nous sommes fondés, construits par nos ancêtres, nos passés. Ce sont nos points de départ, des repères immuables que seule la rencontre avec l’écrit a sauvé. L’âme et la mémoire des souvenirs sont ancrées dans cet alphabet. Inconsciemment, nous perpétuons notre histoire.

Un cahier, des lignes. Ne manque plus qu’à les remplir. Comment ? Avec quoi ? Sa vie, ses peines, ses plaisirs, ses souvenirs. S’épancher sur du papier. Le seul être qui s’en fiche de nos jérémiades, de nos plaintes, de nos répétitions. On peut tout dire à cette page. Sans peur de jugement. Le seul juge ici c’est nous même car l’écriture nous confronte à nos doutes, nos sentiments, nos actes. Plus que des signes, ces lettres sont nous. Nous nous écrivons. De l’encre sur une page ? C’est le sang dans nos veines. Le rythme de la ponctuation ? Les battements de nos cœurs. Des sonorités, des paroles ? L’écho de nos voix.

ecrire