Thérapie, de Sebastian Fitzek

Cela faisait une éternité que je n’avais pas lu de livres policiers et de thrillers. Le frisson de ces lectures commençait à me manquer, j’ai donc choisi de palier ce problème immédiatement bien évidemment. Mon choix de lecture a été assez facile : je voulais nécessairement prendre un livre de ma PàL et j’ai peu de romans de ce genre dedans. J’ai choisi un livre de Sebastian Fitzek, un auteur que j’avais déjà lu et moyennement apprécié. Il s’agit aujourd’hui du thriller qui l’a fait connaître : Thérapie.

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J’ai vraiment peur de vous spoiler en vous résumant l’histoire car je ne saurais pas où m’arrêter. Donc pour la première fois – il me semble – dans l’histoire du blog, je vais tout simplement vous donner le résumé de l’éditeur.

Josy, douze ans, la fille du célèbre psychiatre berlinois Viktor Larenz, est atteinte d’une maladie qu’aucun médecin ne parvient à diagnostiquer. Un jour, après que son père l’a accompagnée chez l’un de ses confrères, elle disparaît. Quatre ans ont passé. Larenz est toujours sans nouvelles de sa fille quand une inconnue frappe à sa porte. Anna Spiegel, romancière, prétend souffrir d’une forme rare de schizophrénie : les personnages de ses récits prennent vie sous ses yeux. Or, le dernier roman d’Anna a pour héroïne une fillette qui souffre d’un mal étrange et qui s’évanouit sans laisser de traces… Le psychiatre n’a dès lors plus qu’un seul but, obsessionnel : connaître la suite de son histoire.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un coup de cœur, mais genre ENORME. Sur 10, je lui donne la note de 9,75. Pourquoi pas le maximum ? Uniquement parce que le tout dernier chapitre, la révélation finale, se déroule dans un cadre tout autre que le reste du livre (difficile de vous en dire beaucoup plus…), et franchement, ça m’a un peu coupée. J’adorais le contexte et l’ambiance de tout le reste, et ça m’a un peu vexée que l’auteur se permette de m’enlever ça. Je suis une lectrice rancunière ! Mais j’ai quand même dévoré ce livre avec avidité.

Car oui, ce livre sait maîtriser le suspens mais ménage très bien la frustration du lecteur. En effet, très régulièrement des révélations nous sont faites, et de nouvelles péripéties viennent semer le doute ou le trouble, on a donc de quoi s’occuper, on a quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent presque à chaque page. Cela fait du bien comparé aux thrillers où on ne sait pratiquement rien jusqu’aux dernières pages. Ne vous en faites pas, il y a bien un retournement de situation final (même plusieurs!), vous ne serez pas déçu. La fin est complètement inattendue. Mais tout le reste du roman vaut aussi le coup ! Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, chaque mot est là pour une bonne raison.

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Il y a de quoi enquêter, échafauder des théories, mais en même temps tout est compréhensible, on suit l’intrigue avec facilité. C’est vraiment un thriller excellent : la tension est toujours présente. Vous n’allez pas trembler comme une feuille de peur, c’est certain, toutefois il y a bien quelque chose de dangereux, d’anormal qui grandit dans l’ombre et qui commence à effrayer petit à petit. L’écriture de l’auteur nous embarque complètement. Des chapitres courts, des dialogues réalistes, une narration bien rythmée, un très bonne traduction… Tout est fait pour que vous deveniez accro. Vous verrez, au bout de trente pages, vous aurez BESOIN de continuer, d’arriver au bout de cette histoire.

Alors, un seul conseil : lisez ce livre. Mais ne faites pas comme moi, ne le commencez pas le soir à 22h sous peine de passer une nuit blanche à lire…

Sebastian Fitzek, Thérapie, traduit de l’allemand par Pascal Rozat, aux éditions Le Livre de Poche, 6€60.

Les livres prennent soin de nous, de Régine Detambel

Ou quand les mots soignent les maux…

1507-1Quand je l’ai vu sur ce rayonnage de la médiathèque, j’ai tout de suite su que je devais le lire. J’étais tellement d’accord avec son titre, et ça fait toujours plaisir de lire un auteur qui est d’accord avec vous… Je parle bien sûr du petit livre de Régine Detambel : Les livres prennent soin de nous.

« Les livres ont toujours été accueillants aux exilés. Nous sommes nombreux à avoir usé et abusé de l’hospitalité de la lecture, de son caractère englobant, maternant. Lire est un moyen de résister à l’exclusion, à l’oppression : lire est un moyen de reconquérir une position de sujet, au lieu d’être objet moqué du discours des autres. Lire, c’est mon pays. Rien ne manque quand je lis, le temps disparaît et je ne dépends de personne pour cela. Les histoires réparent ; dans un livre, on est toujours chez soi. »

Ce petit essai est sous-titré « Pour une bibliothérapie créative ». Mais qu’est-ce que la bibliothérapie, me direz-vous ? Eh bien, j’ai fait connaissance avec cette nouvelle forme de soin dans ce livre. Vous connaissez sûrement déjà l’art-thérapie où un patient se soigne en devenant créateur de quelque chose, eh bien en bibliothéraphie on soigne avec les créations des autres. Alors que le développement personnel se répand et qu’on commence à découvrir la bibliothérapie et ses bienfaits, Régine Detambel en défend une pratique créative et réellement littéraire. Comprenez par là qu’il ne s’agit pas simplement de lire des livres qui expliquent que vous avez un problème ou d’autres qui vous apprennent comme être heureux.

Non, la vision de l’auteure est beaucoup plus belle, mais aussi beaucoup plus humaine et efficace. Troubles psychiques, dépression, mais aussi patients malades d’être malade, personnes âgées, etc., le public pouvant être soigné par la littérature est large. On peut les revigorer avec de la poésie, les emporter dans un autre univers avec des récits, les envelopper dans la douceur du papier ou la beauté d’une couverture, ou encore les délivrer avec des romans contant leur propre détresse. Il y a des dizaines de façons de procéder. Et on peut également moduler la forme de médiation, en plus des pages choisies : lecture à haute voix ou pas, faite par le patient lui-même ou par un tiers, etc.

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Amoureuse des livres que je suis, j’ai pris conscience que ces mots qu’on lit avec plaisir nous touchent profondément et ont un réel impact sur nos vies. Et c’est ce que met en avant ici Régine Detambel. Elle explore les différentes facettes du livres et ses répercussions, utilisations possibles. Elle pointe également du doigt le rôle du bibliothérapeute et explique les buts de la bibliothérapie. Mais je vous rassure, ce livre est un essai qui est loin d’être ennuyeux. Au contraire, le style est assez libre même si les propos et l’écriture montrent une culture et un talent indéniable. L’auteure évoque à plusieurs reprises des souvenirs de sa vie et la lecture de ce petit livre était plus une balade qu’une lecture documentaire. J’ai pris beaucoup de plaisir à voyager dans ces pages : j’ai appris énormément de chose, ma vision du livre s’est un peu modifiée, et j’ai passé un agréable moment.

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Si le sujet vous intéresse, si vous-même vous avez vu votre vie changer à cause d’une livre, ou si tout simplement vous aimez lire et êtes curieux, n’hésitez pas à découvrir cet ouvrage !

Régine Detambel, Les livres prennent soin de nous, aux éditions Acte Sud, 16€.