L’Ombre du Vent, de Carlos Ruiz Zafon (lecture commune de mars 2017)

Enfin, c’est le printemps ! Le soleil, les petits oiseaux… que du bonheur. Je peux sortir de ma tanière, de la morosité et espérer retrouver de bonnes habitudes, notamment en ce qui concerne mes lectures (qui ne se bousculent pas au portillon) et le blog (qui, décidément, tourne au ralenti).

Le mois de mars est passé, il est donc grandement temps que je vous parle de la troisième lecture commune de l’année, que j’ai presque trimballée pendant tout le mois. Il s’agit de L’Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafon, le premier tome de ce qui peut être une trilogie (mais très sincèrement, ça peut se lire tout seul.)

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Daniel est fils de libraire. Alors qu’il grandit son père lui montre un lieu tenu secret : le Cimetière des Livres oubliés. Tout est déjà dit dans le nom de cet endroit si mystérieux. Daniel choisit alors un roman, pour qu’au moins une personne dans le monde se souvienne de ce livre, au moins un lecteur : L’Ombre du Vent d’un certain Julian Carax. Alors qu’il grandit et devient un jeune homme, notre héros part sur les traces de ce Carax qui peu à peu l’obsède. Au fil des pages, on sent qu’un parallèle se créée entre les deux hommes férus de lettres. Des amours qui semblent impossibles, une menace qui plane au-dessus de leurs têtes. Cette quête est plus dangereuse qu’elle n’en a l’air. Surtout qu’un certain Lain Coubert ferait tout pour récupérer les derniers exemplaires de Carax – tout. Des secrets, des mensonges… un recherche du passé qui réserve beaucoup de surprises.

the2bshadow2bof2bthe2bwindIl m’est difficile de vous résumer ce livre, une petite briquette de plus de 600 pages. L’histoire se déroule en majeure partie à Barcelone, on voyage entre présent et passé avec aisance, à travers les souvenirs et les témoignages que Daniel récolte. Les personnages secondaires sont vraiment savoureux même s’ils prennent parfois tellement de place qu’on en oublie Daniel. J’ai adoré voir se tracer les liens entre notre héros et Carax au fil des pages. Je dois avouer que je ne m’attendais absolument pas à cette histoire qui sort des sentiers battus : des intrigues étonnantes, mêlant familles riches et jalousies, une toile de fond qui nous emporte instantanément, un brin de magie et de mystère, une enquête passionnante, de rebondissements nombreux, des personnages forts. Ce mélange est détonnant et donne un livre vraiment divertissant.

J’ai quand même trouvé quelques longueurs au livre, la narration est parfois un peu lourde, toutefois chaque élément de l’intrigue est bien amené et exploité. Il y a parfois un peu trop de bons sentiments à mon goût, qui viraient au cliché, heureusement cela gênait peu à la lecture. Je n’ai pas dévoré ce roman, car il pèse son poids, il faut digérer cette histoire, mais il me semblait impensable de ne pas le terminer. Aujourd’hui, je ne pense pas lire la suite, mais plus tard, pourquoi pas ?

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Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Pour la lecture commune, Virginy a choisi de lire la suite, Le Jeu de l’Ange, n’hésitez pas à aller voir son billet 😉

Carlos Ruiz Zafon, L’Ombre du Vent, traduit de l’espagnol par François Maspero, aux éditions Le Livre de Poche, 8€10.

Le Combat de l’Epouvanteur (T.4), de Joseph Delaney

9782747025737Je continue mon avancée dans la saga de Joseph Delaney avec le tome 4 : Le Combat de l’Epouvanteur. Après un tome 3 qui en disait beaucoup sur Gregory, l’intrigue se ressert ici sur l’apprenti Tom Ward mais aussi autour d’Alice, sa jeune amie sorcière. Et justement, c’est de sorcières que va parler ce gros tome de 400 pages. Le maître Gregory a décidé de faire face aux trois clans de sorcières très puissantes qui règnent dans la région de Pendle. En effet, un rumeur dit qu’elles se mettraient d’accord pour invoquer ensemble le diable en personne. Et il est évident que cet événement est à éviter à tout prix sans quoi les forces obscures prendraient possession de tout le Comté. L’intrigue pourrait s’arrêter là mais les choses vont encore plus se compliquer : la famille de Tom a été enlevée, et les malles que sa mère lui avaient donné ont été emportées elles aussi. L’enjeu est de taille, et la rencontre avec les sorcières est alors inévitable.

Dans ce tome-ci, le maître Gregory est presque absent. Personnellement, cela m’a déçu car j’adore cette relation maître/élève. Toutefois, ce choix dans l’intrigue permet d’en apprendre plus sur Tom, mais surtout sur sa mère, ce qui laisse présager de sacrés rebondissements pour cette saga. De la même façon, on voit que les liens qui unissent Tom (qui a 14 ans) et Alice se resserrent, et ça, ce n’est pas pour me déplaire. Tom prend de l’assurance, mais il est encore fragile. On s’aperçoit dans cette nouvelle aventure que les choses en jeu sont très importantes. C’est dans ce tome que j’ai commencé à me détacher du côté « je lis de la litté jeunesse » pour pencher vers le côté « je vis la litté jeunesse ». Les membres de la famille de Tom gagnent en profondeur et on s’attache vraiment à eux. De la même façon, on perçoit les faiblesses et les sentiments d’Alice, et ça c’est ce qui manquait au récit auparavant selon moi.

Quant à l’intrigue en elle-même, même si je l’ai trouvée parfois longue avec des détours étranges qu’on aurait pu éviter, j’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les différents types de sorcières, les clans, les rituels. Disons, que ça change des gobelins qu’on nous resservait à chaque fois. Le changement de décor – ils sont dans un lieu où ils n’ont pas vraiment d’attaches – accentue la tension de ce tome et ce sentiment de danger. On découvre en même temps que Tom les secrets de ce nouveau territoire. On perçoit les mêmes menaces, on ressent les mêmes peurs. Les scènes d’action sont très lisibles quoique parfois un peu répétitives.

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Quant à l’écriture, j’ai eu l’impression dans ce tome qu’elle était moins vive et moins alerte que d’habitude, voire que l’auteur brodait quelque fois pour faire durer la chose. J‘ai aimé l’histoire en elle-même mais je pense qu’on aurait pu rendre ce sentiment d’insécurité et d’angoisse avec 100 pages en moins. Toutefois, je me suis prise au jeu et j’ai lu ce roman vraiment rapidement. Et la fin de ce tome-ci, plus que toutes les autres, me donne envie de découvrir la suite de l’histoire.

Joseph Delaney, Le Combat de l’Epouvanteur, traduit de l’anglais par Marie-Hélène Delval, aux éditions Bayard Jeunesse, 12€90.

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La Maison d’une autre, de François Gilbert

François Gilbert est l’auteur du roman dont je vais vous parler ici. Il a déjà publié en 2012 un premier livre – Coma – qui a remporté le prix Canada-Japon. Encore une fois, pour ce deuxième ouvrage, l’écrivain va nous parler de Japon puisque l’action s’y passe. Il s’agit de La Maison d’une autre aux éditions Leméac.

Nanami va se marier avec Hiro. Un mariage qui s’annonce tranquille, un amour simple. Quand un jour, son ex réapparaît dans sa vie, paniqué, la suppliant de l’aider. Ennuyée dans sa vie quotidienne, Nanami ne peut pas résister aux frissons et décide de rendre service à Olivier. Ce dernier cache un lourd secret, qui va bouleverser leurs vies pour toujours. Mais ce sera surtout l’occasion pour Nanami de se rendre compte de cette partie sombre d’elle-même qu’elle préférait ignorer. Une détresse psychologique la déséquilibre au quotidien alors qu’elle doit apprendre à mentir et à jouer la comédie tout en s’assurant que son plan de sauvetage fonctionne. Elle n’était pas prête pour ça, et transgresser la morale à ce point la bouleverse et la fait se questionner sur sa liberté et sa vie en générale.

« Nous avons quitté la gare sans échanger une parole. Je voulais le confronter, revenir sur nos derniers instants, mais le fait d’être collée à lui me pacifiait. Nous nous sommes installés dans le café en face de la gare. Il prit une bière et moi un jus de fruits. Rien n’avait changé. Ou presque. »

Ce roman a beaucoup de promesses : un voyage au Japon pour le lecteur, du suspens, de l’émotion, des personnages forts qui portent le roman, un rythme trépidant. Malheureusement, il a beaucoup de mal à toutes les tenir. On ne voit presque rien du Japon, on n’est pas du tout immerger dans ce pays si inconnu pour nous (enfin pour moi en tout cas). Le suspens, la tension sont peu présents, mais heureusement qu’on peut les percevoir sinon je n’aurais pas fini le livre. Je voulais savoir quel allait être le dénouement de leur histoire, et même sur ce point j’ai été déçue. Le danger est pourtant présent mais jamais bien utilisé, et le lecteur a du mal à frissonner.

Quant aux personnages, on ne nous en dit pas assez sur Hiro et Olivier, alors que ces deux hommes mériteraient vraiment qu’on s’attarde sur eux. On les découvre un peu, notamment grâce à leur relation avec Nanami mais ça reste très superficiel. On sent juste qu’ils ont du potentiel dans le cadre d’un roman, et qu’on est passé à côté. Concernant l’héroïne, le lecteur ne s’attache pas du tout à elle. Elle reste très distante et assez incompréhensible. Sa psychologie est riche et complexe, mais elle nous est livrée de très mauvaise façon, si bien qu’on ne comprend pas tout. Il y a de grandes phrases sur ce qu’elle ressent mais cela a l’air un peu maladroit, plus là pour la forme que pour le fond. Le rythme en est très alourdi.

De façon générale, ce livre ne va pas assez loin, dans les descriptions, la clarté, le travail, le talent. Il a failli me tomber des mains plus d’une fois quand bien même l’intrigue seule, bien qu’imparfaite, est assez intéressante. Une déception pour ce petit roman.

François Gilbert, La Maison d’une autre, aux éditions Leméac, 18$95.

Le sommeil n’est pas un lieu sûr, de Louis Wiart

Le sommeil n’est pas un lieu sûr de Louis Wiart est un livre absolument bouleversant, terrible, pervers, il rend fou. On suit la narratrice dans son quotidien qui est mis sens dessus dessous par des troubles du sommeil inhabituels et terrifiants. Elle a cette impression d’entendre une voix quand elle est couchée dans le noir, une voix méchante qui l’insulte, la menace, la torture. De plus en plus anxieuse, apeurée, épuisée, elle se pose de nombreuses questions : pourquoi cela cesse-t-il soudain quand son mari part en voyage d’affaires ? Ce dernier, sous ses aspects prévenants, calmes, est-il vraiment ce qu’il prétend être en apparence ? Au fur et à mesure des nuits, la jeune femme sent de plus en plus sous l’emprise de son époux sur elle et les sentiments qu’elle éprouve pour cet homme deviennent ambigües. Une tension grandissante fait jaillir la violence et la paranoïa. Descente psychologique aux enfers, ou vrai danger : ce suspens et ce climat qui se dégrade petit à petit rendent le lecteur accro.

J’ai lu ce livre d’une traite, juste avant de me coucher et c’était là une bien mauvaise idée. Ce roman prend aux tripes et ne nous laisse pas tranquilles, même une fois la lecture terminée. L’auteur a un talent indéniable pour nous emmener là où il veut, et même dans des endroits et des situations qu’on ne veut pas vivre ou lire. Mais on le fait quand même, car on ne peut pas abandonner l’héroïne à son sort et, comme elle, on veut savoir. Le rythme est mené tambour battant, des chapitres courts rendent l’action très attractive et facile à suivre. Les dialogues mériteraient une vraie mise en page pour les rendre plus clairs mais ce qu’ils dévoilent d’indices nous rend tellement dépendant qu’on leur pardonne cette maladresse. Le titre prend tout son sens très vite et le lecteur est mis mal à l’aise dès les premières pages.

Ce roman est une vraie réussite, j’ai été très emballée par l’effet qu’il a eu sur moi : j’ai vécu avec l’héroïne, j’ai été l’héroïne, j’ai eu ses doutes et… son insomnie ! La plume sans faille et sans détour de Louis Wiart a réussi ce tour de maître qu’est de créer la peur à la lecture, et pas la simple frayeur, mais la peur pour la vie, celle qui prend au ventre. Mon cœur s’est emballé à certaines lignes, quand le danger se rapprochait, quand une révélation venait tout bouleverser. Pour un premier roman, on peut dire qu’on a ici un petit chef-d’œuvre. Une livre à lire au creux de son lit le soir pour plus d’effet.

 

Louis Wiart, Le sommeil n’est pas un lieu sûr, aux éditions Les impressions nouvelles, 10€.

Betseller, de Jesse Kellerman

Vous voulez un livre vraiment surprenant et qu’on ne peut pas lâcher ? Je crois que j’ai ce qu’il vous faut : Bestseller de Jesse Kellerman.

 

Arthur Pfefferkorn est un écrivain. Enfin, il l’était, il n’a plus rien publié depuis des années et sa plume est sèche. A l’inverse, son ami (un peu éloigné maintenant) est William de Nerval qui enchaîne bestseller sur bestseller alors que rien ne le prédestinait à cette carrière. Mais un jour, l’auteur renommé et tant jalousé disparaît en pleine mer laissant derrière lui un manuscrit bien avancé et une veuve à réconforter. Arthur ne peut s’empêcher de faire main basse sur les ruines du passé de son vieil ami. Mais il n’a pas encore conscience que son acte va avoir des répercussions bien plus retentissantes qu’un simple plagiat : succès, danger, espionnage, peur, mort, amour, secret et révolution, voici les ingrédients stupéfiants, surprenants qui vont constituer le quotidien d’Arthur, qui en sera le premier étonné.

 

Je ne peux pas vous en dévoiler plus sans gâcher toute l’histoire. Il y a un côté polar bien prononcé dans la construction de ce roman qui nous emmène bien plus loin que ce qu’on aurait pu imaginer. Presque 400 pages où l’on se fait ballader sans s’en rendre compte, tellement on est pris dans cette histoire rocambolesque mais maniée d’une main habile. Ce n’est pas dramatique ou loufoque mais ce roman contient la juste dose d’humour noir qu’il faut pour trouver ces situations drôles et dangereuses à la foi. Beaucoup de dialogues, mais aussi des réflexions intérieures et une narration menée d’une main de maître : l’écriture est au service d’un traitement romanesque qui refuse de se plier aux règles d’un genre mais veut les mêler pour en extraire le meilleur, nous faire vibrer, nous faire rire, créer du suspens. Un beau mélange, réussi, que je vous conseille !

 

Jesse Kellerman, Bestseller, éditions des Deux Terres, 21€50.

Moskova, d’Anne Secret

J’ai découvert les éditions de l’Atelier in 8 (quel super nom quand même !) dans mon master : un de mes camarades (le seul garçon parmi treize filles, respect !) va effectuer son stage chez eux, dans leurs locaux de Pau. Intriguée par ce nom, petit détour par ma médiathèque pour voir un peu ce qu’ils font. J’ai donc choisi de lire un de leurs ouvrages, publié l’année dernière : il s’agit de Moskova d’Anne Secret. Je ne connais pas encore cette auteure qui est pourtant aussi publiée chez Fayard, Le Seuil et Actes Sud, et c’est pas le biais de cette « novela » que je fais sa rencontre. Son livre est classé dans la collection Polaroïd, qui privilégie le Noir et la littérature de l’urgence.

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Anton a fuit Berlin, tout juste réunifié, pour se réfugier dans l’appartement vide d’un ami de son frère, à qui il a demandé de l’aide. Il débarque alors à la Moskova, un quartier chargé d’histoire mais en danger, car une entreprise veut tout raser pour construire du neuf, du moderne, du rentable à la place. Les rues sont parsemées de maisons murées, celles des propriétaires qui ont cédé. Mais les habitants ne vont pas se laisser faire comme ça, ils tiennent bon, mettent en place des squats illégaux et des pétitions. Dans cette situation, Anton est obligé de faire la connaissance de ses nouveaux voisins, mais pour eux, il sera Dieter, venu de Lubeck. C’est que notre héros cache un lourd secret, il doit protéger sa vie qui, indirectement presque, a été mise en danger. C’est la raison de sa fuite et de ses mensonges. Malgré tout, il essaie de revivre, mais en gardant à l’esprit ses années allemandes : Théa, une liste, les agents dormants, la Russie, des sujets secrets, risqués. A Moskova, il rencontre une bibliothécaire Héloïse qui va remettre un peu de soleil dans sa vie, même si elle ignore beaucoup de choses.

C’est vrai que le secret règne dans tout le livre, la quatrième de couverture nous éclaire un peu, la fin nous apporte quelques révélations mais c’est à nous d’essayer de démêler la réalité du mensonge. Nous sommes un peu dans la peau d’un de ces voisins, sauf qu’on ne sait un peu plus grâce aux rares confessions d’Anton et à quelques épisodes de sa vie éclairants. L’intrigue est donc constamment en tension : suspens, attente d’une révélation nous tiennent en haleine. C’est bien joué de la part de l’auteur mais j’en suis resté très frustrée, ce que je sais après lecture du livre ne me suffit pas, j’aimerais en savoir plus sur le passé d’Anton.

L’histoire, les lieux ont une grande place dans cette nouvelle, même si elle est souterraine, cachée, insidieuse. D’ailleurs, le thème même du livre s’est déroulé dans l’ombre des grands événements comme les guerres ou la chute du mur. J’ai eu l’impression par moment d’avoir affaire à un rapport d’enquête préliminaire, celle qui décrit les actions sans les décrypter, celle qui tâtonne, qui comprend juste à quel endroit, plus ou moins, peut se trouver la vérité.

Mais ce qui est le mieux réalisé dans ce livre, c’est bien le personnage principal. On aimerait être plus proche de lui, il semble gentil, presque honnête, mais c’est impossible, car pour se protéger il n’accepte personne, enfin pas encore, dans son intimité. Il se crée un double, mais il a parfois du mal à tenir le rôle. Car cette situation est bien évidemment porteuse de stress, d’angoisse pour lui. Elle fait ressurgir sa vie à Berlin, peuplée de bonheur mais aussi de peurs. Anton sait que la fuite est le meilleur moyen pour mener une existence un peu près normale. Même si on ne peut pas être proche de lui, on saisit tout à fait les enjeux et la gravité de cette vie à la Moskova, de sa coupure avec Allemagne, ce qui est vraiment un tour de maître.

Je suis seulement déçue de la fin. Je trouve que le livre se termine en queue de poisson, trop rapdiment, trop facilement, comme si l’auteure en avait eu assez et voulu jeter son personnage aux orties. Cette conclusion m’a laissé un goût amer de frustration. Toutefois, je pense que j’ai réagi aussi violemment à cette fin car cette histoire m’a vraiment « attrapée », à la fois neutre et dangereuse, l’écriture est bien particulière, je n’en ai jamais lu de telle. Un bon point donc. Puis il faut dire que les dernières pages représentent la chute qu’on attend souvent dans les nouvelles…

Anne Secret, Moskova, aux éditions de l’Atelier in8, 12€.